La tribune satirique de Justin Calixte
Chacun le sait, c’est le premier pas qui coûte. Mais il va falloir en faire pas mal d’autres pour que Valls devienne (comme aurait pu le dire Johann Strauss) président de la république.
Connaissant bien la musique (sa femme Anne est une virtuose du violon, lui est passé maître du pipeau), il a attendu patiemment son heure avant de se déclarer candidat à la primaire de la gauche. Certains lui reprochèrent même son incroyable attentisme. Ceux qui le pressaient de lâcher Hollande (appelons-les les «Vallseurs») depuis plusieurs mois, ont chanté sur tous les tons que Valls a mis le temps (comme aurait dit Jacques Brel).
Mais maintenant c’est fait. On a vu sa joie et son contentement quand il a pu enfin exprimer ses ambitions. Il a semblé oublier que ses camarades socialistes l’attendaient au tournant, persuadés qu’ils sont de lui régler son compte en deux temps trois mouvements. C’est ce que sans doute on appelle la valse à trois temps.
A peine entré sur la piste, notre pauvre ex-premier ministre, dans un ravissant paso doble a fait marche arrière et renié tout ce qui faisait sa différence et sa modernité. Et le voilà qui fait dans le hollandisme ibérique, allant même jusqu’à prétendre vouloir réconcilier ceux qu’il affirmait inconciliable il y a encore peu. Il faut dire qu’il n’en est pas à sa première virevolte. Après avoir soutenu Jospin, Ségolène, Strauss Kahn puis Hollande, il joue sa propre carte… en commençant par se déjuger.
Le faux pas est assuré, surtout qu’à la valse des candidats de gauche qui était impressionnante, voilà que s’en vient l’impayable Vincent Peillon, apparatchik socialiste pur jus. Pauvre Valls ! Il faudrait que son maître à penser, Stéphane Fouks (manager de Havas, qui fut aussi le coach des honnêtes Strauss Kahn et Cahuzac en perdition), ait le talent qu’il n’a malheureusement pas, pour le tirer d’affaire. En effet, Fouks, que je ne connais que trop, étant à la communication ce que Morano est à la politique, Morandini au journalisme et Tapie à l’Industrie, on a le droit d’être inquiet pour l’avenir de notre ombrageux torero.
En 2012, les électeurs qui, débarrassés de Sarko bête noire des médias, avaient chanté tout l’été après la victoire de Hollande avant de rapidement déchanter, feront mentir ce bon La Fontaine et ne danseront pas avec Valls ; c’est lui plutôt qui risque de valser.
Enfin, moi ce que j’en dis !
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