André Vallini. Le justicier de François Hollande

3 février, 2012 | LE FIL PEOPLE | 0 commentaires

André Vallini, futur ministre de la justice de François Hollande, a promis jeudi que le statut du parquet serait "au cœur des réformes" du candidat socialiste s’il est élu, prônant cependant un maintien du lien hiérarchique avec le garde des Sceaux.

 

"Le parquet est aujourd’hui sur la sellette, comme l’était le juge d’instruction il y a quelques années. Il est monté en puissance face au siège, en même temps que le pouvoir augmentait sa pression sur lui", a estimé le sénateur PS de l’Isère. Invité au palais de justice de Lyon à un débat organisé par le Syndicat de la magistrature et le Syndicat des avocats de France, M. Vallini a dépeint un parquet en proie à "un malaise profond", lié au "soupçon" de consignes gouvernementales dans les affaires Clearstream ou Bettencourt. Il a rappelé la promesse de François Hollande de "proscrire par la loi toute instruction du gouvernement dans les affaires individuelles", tout en maintenant des "directives générales" adressées par le ministre de la Justice aux procureurs.  L’ancien président de la commission Outreau a de nouveau ironisé sur la promesse par Nicolas Sarkozy de suivre l’avis du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) sur les nominations de procureurs, "facile à dire quand on a déjà verrouillé la quasi-totalité de la magistrature française". Mais le conseiller de François Hollande a fermement écarté l’hypothèse d’un parquet indépendant du politique, uniquement soumis à un "procureur général de la nation", estimant qu’il fallait "un vrai ministre de la Justice, soumis au contrôle du Parlement". Evoquant la réforme du CSM promise par François Hollande, avec une "parité" dans la composition entre les magistrats et les non magistrats, actuellement majoritaires, il a annoncé "une réforme constitutionnelle sans doute dans la première année du quinquennat, peut-être à l’automne". A ses côtés, Albert Lévy, délégué du Syndicat de la magistrature à Lyon et ancien parquetier, et Michel Coste, actuel vice-procureur de la République à Lyon, ont tous deux témoigné des "pressions" qu’ils avaient personnellement subies. "Moi, j’ai eu des instructions pour ne pas prendre telle décision au stade de l’enquête, mais aussi pour ne pas requérir dans tel sens à l’audience", a raconté Albert Lévy, aujourd’hui vice-président du TGI de Lyon en charge de l’instruction.  M. Coste a pour sa part évoqué "une forme de pression indirecte dans des domaines sensibles, comme le droit des étrangers ou les faucheurs volontaires". "J’ai reçu des coups de fil du préfet, disant à demi-mot: « Si vous ne faites pas comme ça, je me rapprocherai de votre procureur général », a-t-il expliqué.

 

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