Borloo s’impose comme fédérateur du centre pour Sarkozy

6 septembre, 2010 | LE FIL PEOPLE | 0 commentaires

Par Régine Lamothe

 

Jean-Louis Borloo, pressenti comme le seul à droite capable de ramener dans le camp présidentiel l'électorat rallié à François Bayrou en 2007, s'est imposé comme fédérateur des centristes de la majorité qui ont répondu en force, samedi à Lyon, à son appel au rassemblement pour 2012.

 

Voulant se démarquer des polémiques qui agitent la droite et qu'il a refusé de commenter dans les couloirs, le patron des Radicaux a salué les retrouvailles des familles du Centre émiettées depuis 15 ans", issues de l'UDF libérale, sociale ou démocrate-chrétienne. Les anciens ministres Gilles de Robien et Brice Lalonde ont répondu au-delà de ses espérances, le premier proposant un "programme commun" du Centre, et le second la création d'un "parti du développement durable". Le ministre de l'Ecologie, lui, les a appelés à travailler désormais "ensemble sur dix grands chantiers stratégiques". "Mais on ne le fera pas contre nos amis" de l'UMP, a-t-il prévenu en balayant la question de son éventuelle candidature en 2012. "Avant de savoir s'il faut un candidat, il faut travailler à un projet", a répété Jean-Louis Borloo. Un de ses proches, le ministre UMP Marc-Philippe Daubresse, également présent à cette réunion, a tranché: "la France n'a pas besoin de candidatures mais d'un homme fédérateur capable de définir une nouvelle vision, loyal au président de la république, et qui ne cherchera pas à transformer nos chapelles rassemblées en écurie de la division". "Nous ne sommes pas là par désamour ou désaccord", a déclaré en écho M. Borloo en défendant à la tribune les réformes réalisées depuis 2007 (cartes judiciaire, militaire, RSA, réforme de la taxe professionnelle, etc.) L'ancien maire de Valenciennes, qui avait rejoint le candidat Nicolas Sarkozy moins d'un mois avant le premier tour de la présidentielle de 2007, a rendu un hommage appuyé à ce "président pas conventionnel, pas formaté et à sa gestion de la crise financière à l'automne 2008 qui fut "l'automne de tous les dangers".

  

Pour l'avenir, le patron des Radicaux -que l'on dit aussi Premier ministrable- a tracé des "axes stratégiques" : "réinventer la gouvernance", réfléchir à une "convergence de la fiscalité du capital et du travail", "former les jeunes" exclus des dispositifs existants, relancer de "grands projets industriels dans une Europe qui est en concurrence avec elle-même et divise ses champions", et "développer, en les respectant, les deux Eldorados que sont l'Afrique et les océans". Plusieurs membres du gouvernement, UMP ou centristes, ont fait le déplacement à Lyon, comme Chantal Jouanno, Michel Mercier ou Benoist Apparu. La ministre d'ouverture Fadela Amara était également présente. Les ténors du Nouveau Centre sont venus en force pour répondre à l'appel du patron des Radicaux, notamment le président exécutif Jean-Christophe Lagarde, le porte-parole Maurice Leroy, le secrétaire d'Etat Valérie Liétard et le jeune eurodéputé Damien Abad. Leur patron Hervé Morin, qui avait lui aussi lancé au printemps un appel au rassemblement de la "diaspora centriste" resté sans écho, était absent. "Jean-Louis Borloo est le seul depuis 15 ans à avoir invité tout le centre", a expliqué à l'AFP M. Lagarde. "A lui maintenant de donner des suites et de faire en sorte que nous revenions pour travailler projet par projet et faire la synthèse lors d'une grande convention centriste au printemps prochain", a ajouté le député de Seine-Saint-Denis.

 

 

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