Les éboueurs employés par la communauté urbaine de Lyon, en grève depuis lundi contre une "privatisation" plus poussée du ramassage des ordures ménagères, ont durci jeudi leur mouvement en bloquant toutes les sorties des camions-poubelles de leur régie, a-t-on appris de sources syndicales.
Les deux dépôts de la régie publique, à Villeurbanne et Gerland, sont bloqués, a confirmé une porte-parole du Grand Lyon. Celui de Villeurbanne l’avait déjà été mercredi. Des grévistes ont installé des voitures et des palettes devant les entrées et sorties. "Nous prenons nos responsabilités, puisque le Grand Lyon casse le droit de grève en recourant à des intérimaires", a expliqué Mohamed Messaï, de la Fnact-CFTC. Des poubelles pleines jonchent certaines rues de Lyon. Les éboueurs des sociétés privées qui travaillent sur le Grand Lyon ne sont en revanche pas empêchés de travailler. Une rencontre doit avoir lieu vendredi matin avec la direction du service propreté. La dernière, avec des représentants du Grand Lyon, remonte à lundi. L’intersyndicale CGT-CFTC-FO-CFDT-Unsa-FAFPT a déposé un nouveau préavis de grève pour lundi, revendiquant "tous les samedis de repos" ainsi qu’une "amélioration des conditions de travail". "Nous continuons aussi de réclamer le maintien en régie publique de la collecte dans les centres de Lyon et Villeurbanne", a déclaré Jamel Mohamed, secrétaire de la CGT-propreté. Dans les 58 communes que compte le Grand Lyon, la collecte des déchets est réalisée pour moitié en régie publique et pour moitié par des entreprises privées, dans le cadre d’appels d’offres. Lors du dernier appel d’offres, pour stimuler la concurrence, la communauté urbaine a redéfini le découpage à compter d’octobre 2012: les centres de Lyon et Villeurbanne, jusqu’alors couverts par la régie, le seront désormais par le privé. Inversement, la collecte des ordures sur les communes de l’ouest et du sud lyonnais, ainsi que la périphérie de Villeurbanne, sera assurée par la régie.
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