La ligne ferroviaire à grande vitesse Lyon-Turin est "fondamentale" pour l’avenir de l’Italie, a insisté le ministre italien du Développement économique dans La Stampa après les violentes manifestations contre ce projet la semaine dernière.
"Le projet est fondamental pour le futur de l’Italie car il insère notre pays dans le réseau européen de transport" alors que "certaines régions fondamentales pour notre développement – dont le nord-est – souffrent de graves désavantages concurrentiels à cause d’infrastructures obsolètes", a estimé Corrado Passera dans cet entretien. Cette ligne ferroviaire est donc "nécessaire, utile, stratégique" pour la péninsule, ce qui "rend ces manifestations illégales et violentes encore plus inacceptables", a martelé le ministre. Le TGV Lyon-Turin, dont le coût total est évalué à près de 20 milliards d’euros, suscite une vive opposition d’une partie de la population de la vallée de Suse, qui estime qu’il s’agit d’un projet "inutile, coûteux" et dangereux pour l’environnement. Jeudi dernier, 13 membres des forces de l’ordre ont été blessés au cours d’affrontements avec des manifestants No-Tav (non au train à grande vitesse) qui ont bloqué un tronçon d’autoroute pendant plusieurs jours dans la vallée. Afin de dédommager les communes des désagréments provoqués par le chantier, des "compensations", qui "pourraient être importantes" de l’ordre de "200-300 millions d’euros", leur seront versées, a promis M. Passera. Le gouvernement italien est toutefois conscient de la nécessité d’établir des règles claires de concertation avec les populations locales avant la construction d’infrastructures. "Le ministère des Infrastructures et des Transports élaborera une proposition en cherchant à s’inspirer des meilleures pratiques européennes. Nous devons nous assurer qu’il y ait des moments de concertation profonde, bien réglementée et concrète avec les communautés locales dans la phase initiale de planification des infrastructures principales", souligne le ministre. Le premier projet de la ligne Lyon-Turin, "pas suffisamment attentif aux conséquences environnementales" et dans le cadre duquel le dialogue avait été "insuffisant" selon M. Passera, avait été profondément modifié après de violents affrontements en 2005 dans la vallée afin de donner plus de place à la concertation.
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