Par Corinne Paolini

La Conférence Permanente des Chambres Consulaires Africaines et Francophones (CPCCAF) tenait en novembre dernier sa 36^ème assemblée générale à Madagascar.

Derrière cet intitulé à rallonge, on assista à la mobilisation remarquable de 110 participants issus de 27 pays, venus réfléchir et échanger sur l’avenir de l’économie africaine, à travers un réseau de chambres consulaires francophones déterminées à agir pour le développement du secteur privé africain, seul contre-balancier d’une démographie galopante. La compétence et la spécificité de l’apport consulaire en matière de formation professionnelle notamment, a montré l’étendue du potentiel coopératif incarné par les élus présents, qui, rappelons-le, sont prioritairement des chefs d’entreprises conscients des réalités de terrain.

Parmi eux, Pierre Mossaz, vice-président de la CCI de Lyon, a tenu à souligner l’importance du transfert de compétences et la nécessité de réfléchir à des dispositifs d’applications échappant aux réseaux politiques : « Le monde de l’entreprise peut apporter des solutions concrètes fondées sur des valeurs communes qui, à long terme, et dans un souci d’ échanges  opportuns, ne souffrent pas la corruption. Même écho du côté de Jean Marc Chataignier, ambassadeur de France à Madagascar, ancien Directeur de Cabinet de deux Secrétaires d’Etat à la Coopération et à la Francophonie : « Il faut aider l’Afrique à construire une économie positive de libre échange, avant le grand raz de marée démographique qui, dans moins de dix ans, fera passer ce continent devant l’Asie. La francophonie, qui concerne 800 millions de personnes et 75 pays, est un pour nous un atout extraordinaire. Contrairement aux idées reçues, jamais on n’a autant parlé français dans le monde. Le français n’est pas la langue de quelques indigènes isolés et réfractaires au progrès. Le français est la langue d’un monde en mouvement et d’entreprises en quête de nouveaux marchés ».

Pour preuve s’est déroulée en marge de cette assemblée générale, la première « mission d’entreprises », emmenée par 24 entreprises françaises, belges et marocaines, chacune ayant pu tisser des liens fructueux avec le tissu économique malgache. Le mixage d’une mission commerciale et d’un grand rendez-vous institutionnel signe une stratégie de renouveau dans laquelle Stéphane Cormier, délégué permanent de la CPCCAF place un espoir objectif, tout comme Pierre Simon, président de la CCI de Paris et grand initiateur de ces rapprochements, qui clôtura avec cet événement la fin de son mandat, passant les commandes de la CPCCAF à Omar Derraji, président de la CCI de Rabat. Dans des secteurs aussi variés que les énergies renouvelables, les matériels électriques, l’alimentation animale, le second œuvre du bâtiment ou les équipements de lutte contre les incendies, les entreprises malgaches ont ainsi trouvé de nouveaux partenaires particulièrement réactifs. De ce fait, les pays candidats se bousculent pour accueillir dans un an la prochaine Assemblée de la CPCCAF.