Dernier cadre de la droite lyonnaise à n’avoir pas rendu public son engagement pour un candidat à la présidence de l’UMP, l’ancien parlementaire a mis fin au suspense vendredi 5 octobre 2012 à l’occasion d’une conférence de presse.
Accompagné des élus lyonnaises Laure Dagorne et Laurence Balas, aux côtés de la députée européenne Nora Berra, Michel Havard a donc confirmé un secret de polichinelle. Il s’engage pour la candidature de François Fillon à la présidence de l’UMP, qui sera tranchée les 18 et 25 novembre prochains par les militants. L’aspect fondamental d’un « gaullisme social », ADN de l’ex-Premier ministre, a convaincu le président du groupe d’opposition municipal Ensemble pour Lyon.
Pourquoi dès lors ne pas s’être engagé plus tôt aux côtés du Sarthois ? Le choix ne pas lui apporter son parrainage direct tient plus de la discrétion que de la minauderie « J’avais peu d’inquiétude sur le nombre de parrainage que recevrait par François Fillon », s’amuse Havard. « Je trouve cette campagne trop longue, il faut que cela reste une compétition amicale », prévient-il.
L’exercice reste malgré tout sujet à clivages. Une partie de la droite départementale – composée de la quasi-totalité des parlementaires, du président de la fédération Philippe Cochet et de l’élu lyonnais Emmanuel Hamelin – soutient Jean-François Copé. De l’autre, les élus de terrain lyonnais, Nora Berra et Michel Havard en tête, s’engagent pour Fillon. Y aura-t-il des représailles pour les municipales de 2014, selon qui prendra les destinées nationales de l’UMP ? « Si cela devait être le cas, nous aurions manqué le rendez-vous de la démocratie, met en garde Havard. Ce serait dramatique que cela vire au règlement de comptes. »
Et pourtant, Jean-François Copé a allumé les premières mèches à Caluire jeudi 4 octobre, lors de son meeting départemental de campagne, en traitant Fillon de « Hollande de droite. » « Je souhaite appeler les uns et les autres à faire attention à tout dérapage », gronde Havard. Avant d’ajouter, rebondissant sur l’anecdote du surnom peu amène trouvé par le député-maire de Meaux : « pourquoi croyez-vous que j’ai choisi Fillon… »
En terres lyonnaises, c’est Nora Berra qui marque un point en dégainant la première son soutien à Fillon. Dommage et un peu tard pour Havard. Le courage en politique ça peut payer !