Par Marc Engelhard
Ouverte pour la première fois durant l'été 2009, cette magnifique demeure a été « inaugurée » en présence d'Alain Lombard, Directeur régional des Affaires culturelles et de Christian Avazeri, sous-préfet de la Tour du Pin. Aymar et Isabelle de Virieu nous accompagnent pour le tour du propriétaire…
Les plus de 30 ans se souviennent certainement de cette longue figure lunettée et émaciée qui officia aux commandes de « L'heure de vérité », l'émission politique d'Antenne 2 pendant 13 ans. Disparu en 1997 d'un cancer du pancréas, à l'âge de 66 ans, François-Henri de Virieu faisait figure d'ovni au milieu des siens en affichant des convictions de gauche et en s'encartant au Parti socialiste, ce qui lui ouvrit les portes de la télévision publique en août 1981. Surnommé le marquis rose, ce journaliste était issu d'une ancienne famille de la noblesse dauphinoise dont la branche cadette décide au XIIIème siècle de construire « Pupetières », sa propre demeure sur les terres de Chablons (à 5 kms du château historique de Virieu). A la révolution, leurs descendants durent s'exiler en Suisse suite à la destruction imbécile et à la confiscation de leurs biens. « De retour en France, la marquise de Virieu, veuve de François-Henri de Virieu resté toujours fidèle à Louis XVI et mort au combat en 1793 pendant le siège de Lyon, décida de racheter les terres de auxquelles sa famille était tant achetée, respectant la devise familiale « Virescit vulnerus virtus, la blessure accroit le courage. » Mais ne subsistaient que des ruines…
En 1861, Alphonse de Virieu, fils d'Aymon et filleul d'Alphonse de Lamartine, confie donc à Viollet-le-Duc, chef de file du mouvement néo-médiéval, la mission de reconstruire le château. Appliquant sa doctrine « restaurer un édifice, ce n'est pas l'entretenir (…) c'est le rétablir dans un état complet qui peut n'avoir jamais existé à un moment donné », l'architecte privilégie l'utilisation des matériaux locaux en associant le pisé, la pierre, la brique, les galets, les tuiles vernissées. La virtuosité du Maitre se trouve dans l'aménagement intérieur, la surabondance des décors peints des sols aux plafonds, les tapisseries XVIIIème aux scènes champêtres ou ports de mer (qui décoraient auparavant Brangues, le château des Virieu vendu à Paul Claudel), les fleurs de lys, les armoiries, les boiseries sculptées, « tout est décor ». Un château qui a gardé son âme d'antan et qu'Aymar de Virieu destine désormais à la visite mais aussi aux séminaires et aux soirées de gala, comme il l'a déjà réalisé avec succès à l'abbaye royale de Chaalis (Oise). La sauvegarde du patrimoine est à ce prix.
(Avec le bulletin patrimonial de Chabons)
Château de Pupetières
100, route de Châblons – 38730 Virieu (50 minutes de Lyon)
Tel 04 74 96 30 87
Ouvert les 19 et 20 septembre de 11h à 17h
Entée : 6 euros
Pour les nostalgiques de François-Henri de Virieu, retrouvez son interview du comte de Paris en vidéo
http://www.ina.fr/politique/elections/video/CAB94031711/mgr-henri-d-orleans-comte-de-paris.fr.html
La projection diapos, c'est maintenant !
Monsieur, Mille mercis pour cet bel article sur Pupetières et notre famille. Avec l’assurance de ma considération la plus reconnaissante. Aymar de Virieu