Par Marc de Jouvencel
Un dimanche à la campagne de l’été 2011. Pour fêter la renaissance de leur château dauphinois, Olivier et Nancy Auriol de Bussy ont accueilli 200 personnalités et amis. Au son de trompes de chasse du plus bel effet.
Il n’a que 24 ans quand il achète les ruines d’un domaine qui, pendant 500 ans appartint à la famille Vallin avant de passer entre les mains des Virieu, des Lastic puis des Bonald. Abandonné par ses propriétaires dans les années 50, le château est peu à peu livré aux forces de la nature et aux pilleurs qui dérobent le mobilier, arrachent les éléments de décoration et démantèlent les cheminées. En piteux état donc mais il en a vu d’autres – en 1789, en pleine période d’abrutissement général, il a été entièrement vandalisé. Sans le coup de cœur d’Olivier Auriol de Bussy et de son épouse d’origine bretonne, la maison aurait très certainement disparu du paysage. En 1991, le jeune couple – qui anime une maison d’édition de livres régionaux – entre en religion. Mobilise amis et mécènes.
Vingt ans de travaux plus tard, le château a retrouvé sa jolie silhouette et ses propriétaires le sourire. « Le gros œuvre a été fait mais le chantier reste permanent » soulignent-t-ils en recevant le Prix National de Sauvegarde 2011 des mains d’Alice du Besset, déléguée départementale des Vieilles Maisons Françaises (VMF). Sous les applaudissements du prince Jean au coude à coude avec Gilles Cantal, sous-préfet de la Tour du Pin et Jean-Charles Gallet, maire de Saint Victor de Cessieu. Particulièrement actives en Dauphiné, les VMF se sont récemment engagées dans la sauvetage de la demeure orientaliste « La Casamaure » (près de Grenoble) et dans la défense du château de Sassenage qui a bien failli être vidé de son mobilier… par la Fondation de France ! (lire ici ).
Très impliqué dans la protection du patrimoine, le prince Jean a félicité Olivier Auriol de Bussy, déjà récompensé par le prix VMF Jeunes en 2000 avant d’animer une conférence-débat axée sur « le rôle du patrimoine architectural et historique dans la transmission de nos valeurs auprès des générations futures ». Intronisé le même jour au sein de l’Académie Delphinale, Olivier n’a pas manqué de saluer la mémoire de la marquise de Virieu et du comte Albert de Franclieu. Qui ont tout loisir, du balcon du ciel, de contempler la renaissance de Vallin.
Château de Vallin – 923, chemin de Vallin – 3811O Saint Victor de Cessieu – Tel 04 74 33 45 19
Ouvert à la visite tous les dimanche après-midi de 14h à 18h jusqu’au 21 août 2011 inclus
Vive le France ! Vive la République ! On a déjà assez d’un Naboléon Ier !!
Le précédent commentaire est evidemment sans rapport avec le sujet. Il s’agit plutôt de se réjouir de tout ce qui peut aider, et avec tous ceux qui peuvent aider, à la conservation du patrimoine provincial et national, privé ou public.
Il faut certes préserver le patrimoine, souvent construit pour les puissants mais grâce au savoir faire et à la sueur des pauvres dont il témoigne donc aussi (ce qui n’est jamais rappelé dans les visites guidées…), mais, de grâce, n’insultez pas la Grande Révolution » !
Loin d’être « une période d’abrutissement général » (!) elle fut, bien au contraire, un immense moment d’émancipation qui nous vivifie encore. Il y a eu des violences et destructions inutiles, certes, mais probablement moins que pendant les guerres de religion, par exemple, ou que lors de la répression des grandes jacqueries médiévales… tous événements auxquels la noblesse a participé joyeusement !