Pierre Soulages au milieu de ses fans – Photos © Fabrice Schiff
Par Alain Vollerin
Pierre Soulages a fustigé l’aberrante inscription socialiste des œuvres d’art à l’Impôt de Solidarité sur la Fortune… Un Gérard Collomb surmené lui a remis la médaille d’honneur de la ville de Lyon.
Au début, il y eut le projet d’acquisition de trois œuvres désormais installées en bonne place dans le fonds du musée, pour la somme d’un million d’euros, prix tout à fait normal pour la production de cet artiste, peut-être plus connu dans le monde que certains expressionnistes abstraits comme Franz Kline, avec lequel il fut mis en concurrence dans les années 60. Au musée des beaux-arts de Lyon, pas de protocole, les invités picolaient joyeusement sous les arcades, pendant que la cérémonie d’accueil de Pierre Soulages se déroulait gentiment dans ce qui fut le réfectoire des nonnes, lieu lugubre comme Gérard Collomb, qui remit à Pierre Soulages une médaille lourde de symbole.
Courtois, Pierre Soulages l’a reçue élégamment. Toutefois, cet homme qui aime la vérité plus que tout déclara sans ménager les sensibilités : « Je déteste les expositions. Pour moi, elles représentent le passé. Et pour moi l’avenir, c’est de retrouver mon atelier à Sète pour peindre. » En outre, en respectable professionnel, il a déclaré à propos de l’indexation des œuvres sur l’impôt de solidarité à la fortune, projet délirant, pourtant retenu par les parlementaires : « Il faut que les œuvres d’art ne soient pas comprises dans l’ISF", a-t-il insisté « au risque de voir apparaître un "art officiel", ce qui serait la pire des choses, faute de mécènes privés pour encourager les artistes ».
Dans un petit film diffusé à l’entrée de l’exposition absolument magnifique, vous verrez le plus célèbre des sétois après Paul Valéry, Georges Brassens, et Jean Vilar, paisible face à la Méditerranée. J’ai eu la chance de réaliser avec Michel Ragon, historien et critique d’art, un film qui faisait le point sur leur rencontre et sur le parcours de Pierre Soulages. Je le dis immodestement, j’étais assez heureux lorsque Pierre Soulages me dit, hier soir : « Je suis très heureux de vous revoir… » Ces quelques mots, si chaleureux valent pour moi toutes les médailles. Elles saluent la qualité du travail entrepris avec Michel Ragon par les Editions Mémoire des Arts.
Quel beau moment passé à la table de Colette Soulages, rue de Bièvre, où nous apprîmes l’existence de Mazarine Pingeot, alors que la rumeur courrait dans les rues de Paris. Jean-Pierre Michaux, toujours président de l’Institut d’Art Contemporain de Villeurbanne, membre du Conseil d’administration du Mamco à Genève avait fait le voyage depuis les rivages du Léman. Thierry Raspail tout de noir vêtu était au diapason des toiles accrochées aux cimaises. Quelle distinction, et quel sérieux !
Noir, c’est noir, pensait peut-être le préfet Carenco. Jacques Truphémus qui fêtera le 25 octobre prochain ses 90 ans, semblait avoir oublié les options qui opposèrent les Sanzistes aux peintres abstraits dans les années d’après Seconde Guerre Mondiale. Qui a dit que seuls les imbéciles n’évoluaient pas? Tiens à ce propos, on pouvait voir Patrice Béghain, tellement vite oublié à Lyon. Paul Gauzit, le galeriste de la place Gailleton, toujours hirsute. Comment croire à son intérêt pour l’œuvre de Soulages? Il est plus vrai dans son rôle de brocanteur embourgeoisé.
Le sculpteur Geneviève Bohmer avait surmonté l’immense peine qui fut la sienne lors du décès de sa maman à plus de cent ans, il y a quelques semaines. Un chagrin éternel. Nous lui avons adressé nos très sincères condoléances. Nicole Duraz épouse du regretté Albert Duraz, dont l’œuvre figure parmi les prestigieuses collections du musée des Arts décoratifs de Paris. Qui peut en dire autant?
Danielle Perge qui fut élève de l’école des beaux-arts de Lyon et dont les œuvres figurent aux cimaises du salon Regain. Marie-Agnès Gachet-Mauroz souriait, heureuse d’avoir produit un tryptique qui marquera le prochain salon du Sud-Est. Georges Képé le néant n’a pas pris la parole. Ouf ! Il portait une barbe de deux jours dont il était fier, comme un apôtre du Christ. Brave homme ! Sylvie Burgat ne le lâchait pas d’une semelle. Un vrai métier. Peut-être échangèrent-ils des conseils de raseurs?
Une foule de fonctionnaires, de femmes et d’hommes en missions, d’élèves d’écoles d’art en quête de nécessaires encouragements, d’artistes à jamais marginalisés, jouaient des coudes, révélant malhonnêtement une déplorable éducation d’arrivisme forcené. Jean-Claude Guillaumon qui fut membre de Fluxus avec Ben et Georges Maciunas, ne semble pas regretter les longues années pendant lesquelles il anima courageusement le Centre d’Arts Plastiques de Saint-Fons. Parmi les retraités, ignoré des Lyonnais, Denis Trouxe bientôt capable de passer derrière une affiche, électorale bien entendu, sans la décoller. Quelle présence !
On ne se refait pas. L’exposition est magnifique et irréprochablement accrochée. La scénographie est pensée et soignée dans tous les espaces où l’œuvre se révèle avec des pièces réalisées depuis 2000. A l’étage, où l’art moderne est représenté, en dépit d’une toile de Max Schoendorff suiveur d’Hans Bellmer et de Dado, même efficacité de Soulages avec des toiles plus anciennes. Quel chemin parcouru depuis les broux de noix de 1947, année où il rencontra à Paris Michel Ragon, puis exposa avec Hans Hartung, avant que naisse une forte amitié et complicité avec Zao Wou-Ki et Gérard Schneider.
Pierre Soulages dont l’œuvre fut longtemps incomprise fait désormais l’unanimité dans le cœur et l’esprit du public lyonnais… C’est merveilleux !…
Soulages XXIe siècle. Musée des beaux-Arts de Lyon jusqu’au 28 janvier 2013. 20, place des terreaux. 04 72 10 17 40. www.mba-lyon.fr
La projection diapos, c’est maintenant !
Palais Saint-Pierre Jeudi 11 octobre 2012
1. Maître Richard Brumm, adjoint aux Finances et son épouse Dominique
2. Laurence et Jean Renaudin avec leur fille Inès
3. Françoise et son époux Denis Broliquier, maire du 2ème
4. Denis Broliquier, maire du 2ème, le peintre Pierre Soulages et Virginie Vernier, présidente du quartier Auguste Comte
5. Denis Trouxe, président de Lyon Tourisme & Congrès et Jean-François Carenco, préfet du Rhône
6. Thierry Raspail, directeur du MAC et son épouse Catherine
7. Inès et Albéric de Lavernée, vice-président du conseil général
8. Le peintre Pierre Soulages
9. L’écrivain Bernard Collet et son épouse Anne
10. Maitre Dominique Grivet (Cabinet Lamy) et son époux Bruno
11. Michel Havard et Inès de Lavernée, conseillers municipaux
11B. Elsa Muchada, adjointe au maire du 6ème, Michel Havard et Inès de Lavernée
12. Les peintres Marie-Agnès Gachet-Mauroz et Jacques Truphémus
13. Brigitte Honegger (Fly On & TGV Mag), Jérôme Maleski, premier adjoint du 3ème et Carole Dufour (Idées en Tête)
14. Denis de Bénazé (Idrac) et son épouse Chantal
15. Régis Neyret, Michelle Berthon et son époux Georges
16. Isabelle Duflot (Musée des Beaux-Arts) et Dominique Pierron (Christie’s)
17. Le peintre Kevin Friant
18. Christine Fabry et Michelle Stortz
19. Dan Mc Enroe, assistant de Pierre Soulages, Pierre Lacôte (Musée des Beaux-Arts) et Jean-Paul Martin, directeur de la recherche au CNRS
20. Colette Soulages, Gérard Collomb, sénateur-maire de Lyon, le peintre Pierre Soulages, Sylvie Ramond, directrice du Musée des Beaux-Arts, Georges Képénékian, adjoint à la Culture et Eric de Chassey (Académie de France à Rome)
21. Claude cartier (Claude Cartier décoration) et Bruno Guinand (Kadima)
22. Sylvie Burgat, directrice de la Biennale de Lyon et Florence Verney-Carron, consul des Seychelles
23. Cécile et Jean-Michel Daclin, adjoint au rayonnement international
24. Sylvie Ramond, directrice du Musée des Beaux-Arts
25. Eric de Chassey (Académie de France à Rome)
26. Gérard Collomb
27. Remise de la médaille de la ville de Lyon
28. Les remerciements du peintre Pierre Soulages
29. Jean-François Carenco, Préfet du Rhône
30. Le peintre Pierre Soulages et Gérard Collomb
31. Antoine Rufenacht, ancien maire du Havre et son épouse Liselotte
il faut vraiment avoir de l' »imagination pour y comprendre quelque chose-ou un peu de snobisme-Mettre 1 millions d’euros la dedans quand on a pas d’argent pour loger les sans abris çà laisse réveur !!!!
Chacun ses goûts,Moi je ne donnerais pas un centime pour un tableau;mais je respecte ceux que cela inspire.Et je suis d’accord pour unimpôt sur les oeuvres d’art.