Par Marc Polisson
Tout ce que la ville compte de grosses légumes avait fait le déplacement à Eurexpo pour assister aux vœux de Nicolas Sarkozy au monde économique. Des patrons de PME aux stars du CAC 40 lyonnais, tout le monde était venu faire son marché. Gare !
Jeudi 19 janvier 2012. Nous débarquons à Eurexpo, transformé en zone aéroportuaire sécurisée avec portiques de détection, chiens renifleurs et oreillettes en pagaille. Même le député UMP Christophe Guillotteau juge que « c’est too much ! » En l’absence de physio, Erick Roux de Bézieux se charge du protocole et du réajustement des cravates. Car plusieurs milliers de costards-cravate patientent depuis une heure quand Nicolas Sarkozy fait son entrée à 12h09, accompagné de ses ministres François Baroin, Xavier Bertrand, Valérie Pecresse et des régionaux de l’étape Nora Berra et Michel Mercier.
Au premier et second rang, les poids lourds de la politique régionale autour de Gérard Collomb et Jean-Jack Queyranne ainsi que les patrons des patrons François Turcas et Bernard Fontanel. Philippe Grillot voisine avec Alain Mérieux et Olivier Ginon. Et Sarkozy de fustiger ceux qui ont paru "se réjouir" de la dégradation de la note de dette de la France, la semaine dernière, par l’agence de notation financière Standard and Poor’s. "Il y a quelques jours il y a eu un affolement peut-être sans précédent dans une partie du monde politique et du monde médiatique. Tout d’un coup une agence de notation, Standard and Poor’s, devenait la référence absolue de tous ceux qui soit l’ignoraient, soit la critiquaient", a déclaré le chef de l’Etat, oubliant qu’il avait lui-même élevé le fameux AAA au rang de « trésor national ».
"On a vu un spectacle parfois indécent, pour ceux qui aiment leur pays, d’hommes et de femmes donnant le sentiment de se réjouir de ce que venait de décider cette agence", a-t-il poursuivi. "Lundi, une autre agence, deux fois plus importante, a dit le contraire", a embrayé le président de la République, évoquant la décision de Moody’s de maintenir le triple A de la France, note maximale. Mais "parce que tout d’un coup c’était positif pour la France, ce qu’a dit l’agence du lundi comptait moins que ce qu’a dit l’agence du vendredi…", a-t-il ironisé. "Dans ces circonstances, la seule solution c’est le sang-froid, la distance, le courage, le courage de prendre les décisions (…). Ce ne sont pas les agences qui font les politiques des Etats", a encore répété M. Sarkozy avant de taquiner Gérard Collomb.
Et d’énoncer ses recettes pour sortir de la crise : « Il faut réduire les dépenses, la dette et les déficits » Bref, tout ce qu’il n’a pas fait depuis 2007. « Il faut également alléger le coût du travail ! » martèle Sarko tandis qu’un lascar se met à hurler en fond de salle. Promptement éjecté, ses cris sont couverts par les applaudissements des patrons. Et le président de déclarer qu’il compte s’attaquer aux délocalisations et au chômage des jeunes (Philippe Perez qui ne l’est plus vraiment réprime un bâillement)… et qu’il va appuyer la création d’une banque de l’industrie (sur le modèle d’Oséo). A la fin du discours, embrassades et chambrages. « On va enfin avoir une banque ! » glisse malicieusement Dominique Perben au PDG de la Lyonnaise Remy Weber. Jean-Michel Aulas adresse une accolade chaleureuse à celui qui a donné le coup de pouce décisif à son grand stade. Le match de la présidentielle est bel et bien lancé !
La projection diapos, c’est maintenant !
Eurexpo Lyon Jeudi 19 janvier 2012
1. Tout le monde passe au détecteur. Même le traiteur intraitable Pierre Martinet, à droite
2. Eurexpo, version St Ex non gréviste
3. Jean-Michel Aulas, à une encablure de son grand stade
4. Alain Mérieux. De Chirac à Sarkozy
5. Bernard Fontanel et son directeur général
6. Florence Balas et Remy Weber
7. Pierre Martinet, Patrick Illiou (OL) et Michael Peters (EuroNews)
8. Laurent Bouvier, nouveau président des Toques Blanches Lyonnaises et le chef Alex Tornade
9. Gros Steph, du Singe en Hiver
10. Alain Audouard, président de la Chambre de Métier (cravate rouge)
11. La grande gueule de Jean-Jacques David et les petits papiers de Gérard Angel
12. Scoop ! Le patron du Front National est-il désormais en charge de la protection du président de la République ?
13. Dans la famille promoteur, les consignes d’un fils à son père : « Avec Turcas, laisse béton ! »
14. Yves Rioton est venu recruter pour son prochain salon du séminaire avec Eric Limoncini
15. Béryl Maillard, la mascotte du corps consulaire
16. Danièle et Michel Noir négocient discrètement un billet d’avion avec le patron des aéroports…
17. François Turcas se croirait presque à la sa fête de l’Entreprise
18. L’art du placement. Emmanuel Hamelin a choisi de se poster derrière le fauteuil de Nadine Morano
19. Michel Mercier et le futur retraité Dominique Perben
20. Michel Havard dans les pas de Gérard Collomb (à défaut de son fauteuil)
21. L’art de se faire voir. Les députés Michel Terrot et Christophe Guilloteau
22. Valérie Pecresse. L’art d’être toujours dans les petits papiers du président
23. L’aide de camp du président dispose les feuillets du discours du président dont il ne se servira pas
24. Quand certaines dorment, et d’autres pianotent, votre serviteur veille…
25. Le show présidentiel peut commencer
26. Le président a des atouts pour rester au-dessus de la mêlée
27. Après une heure de discours, c’est le temps des adieux avec Gégé
28. Un mini bain de foule pour un président en campagne
29. Un président déconnecté, au point que tout le monde veut lui donner son téléphone !
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