Texte : Marco Polisson – France 2 consacre un grand reportage à la carrière du commissaire Neyret. Intitulé « La chute d’un flic », ce long format est diffusé après le journal télévisé de Laurent Delahousse, ce week-end.
La réalisation de ce reportage a mobilisé la journaliste Morgane du Liège et son équipe (Fanny Martino, Vincent Barral, Simon Fichet, Jean-Baptiste Jacquet, Jérôme Mars et Alexis Farou) pendant une année entrecoupée de rencontres et d’interviews en terres lyonnaises. La voix off du réalisateur Olivier Marchal, ami de Michel Neyret, ponctue les quatre épisodes du feuilleton de France 2.
Michel Neyret a donné son aval pour la réalisation de ce document retraçant les 30 ans de sa carrière de policier, dont 20 ans à la tête de la brigade de recherche et d’intervention, la célèbre BRI spécialisée dans la traque des braqueurs.
Les équipes de France 2 sont venues tourner à La Gabetière, son hôtel viennois, mais aussi chez Lyon People dont Michel Neyret a toujours été un bon client et un ami. L’affaire de 2011 et le bannissement du commissaire n’ont en rien altéré nos rapports amicaux que nous avons détaillés par le menu pour les besoins du reportage.
Michel Neyret et Lyon People, liaisons doucereuses
Le commissaire est détecté par nos radars à partir de l’année 2008, un an après son retour à Lyon comme directeur adjoint de la PJ. Durant ses 25 années à l’antigang, nous n’avons pas eu de contact, MN préférant rester dans l’ombre et Lyon People (créé en 2000) ne couvrant pas les faits divers police justice, ni les chiens écrasés.
Dès son retour de Nice, en 2007, son patron le laisse prendre la main sur communication de la PJ lyonnaise. Michel Neyret communique beaucoup sur ses faits d’armes et devient une figure médiatique. Plébiscité par sa hiérarchie, il a les honneurs de la télévision et est progressivement intégré, avec son épouse Nicole, dans les listings des organisateurs de soirées VIP.
Apprécié pour sa gentillesse et son humour, il est invité partout, pour des soirées commerciales comme caritatives. Nos reporters et nous-même prenons l’habitude de le croiser en cocktail mais aussi dans les boites de nuit premium et bars festifs où ils font leurs reportages. Idem aux Halles de Lyon où il a établi son quartier général.
On sympathise de façon naturelle et désintéressée, car nous ne couvrons pas l’actualité « police » de Michel Neyret qui peut donc échanger avec nous librement sans crainte de retrouver ses verbatims et confidences sur notre site web. C’est le premier flic, à l’instar du juge Renaud, à pratiquer une véritable police de proximité auprès des VIP, des patrons de boite de nuit, et des truands.
Une proximité qui est aussi la spécialité de Lyon People dont les patrons – Nicolas Winckler et votre serviteur – fréquentent aussi bien le commissaire Neyret, que les lascars qu’il a dans son collimateur (comme le grand Sam) et les avocats de ces derniers : Christophe Cottet-Bretonnier, le conseil de Tony Musulin ou David Metaxas. Tout ce petit monde se délecte des mêmes bars, restaurants et boites de nuit. On partage le même circuit, où Michel le chat se faufile au milieu de nombreuses souris.
Le film « Le gang des Lyonnais » est la consécration médiatique pour Michel Neyret qui fait office de conseiller prod auprès d’Olivier Marchal (ci-dessus) et de Gérard Lanvin durant le tournage qui déroule en 2010, la même année que le braquage de Global Cash. Ce qui lui vaut une imposante couverture presse.
C’est pour toutes ces raisons que le jury du Top 100 des Lyonnais les plus influents, composé de 7 journalistes confirmés, le classe n°22 dans le classement 2011, édité dans le magazine Lyon People de septembre 2011. Coïncidence improbable, le magazine sort 3 semaines avant le déclenchement de l’affaire Neyret !
Alors que l’affaire Neyret fait les choux gras de nos confrères, Lyon People est le seul journal lyonnais à ne pas enfoncer le commissaire, alors qu’il est balancé à l’IGS par le patron d’un bar festif où il avait ses habitudes, et qu’il est lâché par les journalistes qui l’encensaient quelques semaines auparavant.
Ce qui va renforcer nos liens. Lyon People lui offre un abonnement au magazine quand il est incarcéré à la prison de la Santé d’octobre 2011 à mai 2012. Puis quand il est assigné à résidence à Toul chez sa belle-sœur de mai à septembre 2012.
Durant cet exil compliqué, ses amis restent très présents, les plus proches étant Raphael Luttin, directeur du Boudoir, un bar festif de la gare des Brotteaux, au moment des faits, et Alain Dinc, alors propriétaire de la Tour Rose, l’hôtel-restaurant très réputé du Vieux-Lyon. Michel Neyret étant interdit de séjour à Lyon, ils vont faire du tourisme à l’insu de leur plein gré à la découverte de son département de la Meurthe et Mozelle et de sa capitale Nancy.
En juin 2012, une délégation d’amis composée de l’écrivain Azouz Begag, ministre délégué à la promotion et à l’égalité des chances du gouvernement de Dominique de Villepin (2005-2007), de Serge Tonioni, délégué général du Club de la Presse de Lyon, d’Alain Dinc, et de votre serviteur se rend à Toul et Nancy pour aller saluer Michel Neyret et passer une journée avec lui (photo ci-dessus).
Après cette épisode difficile, Michel Neyret retrouve La Gabetière, son domicile en septembre 2012, mais par pure mesquinerie, le juge d’application des peines refuse de lui rendre son permis de conduire (il le recouvrira en 2014). Ses amis vont donc déjeuner à la Gabetière (à côté de Vienne), où nous réalisons un reportage exclusif durant l’été 2014 sur sa nouvelle vie d’hôtelier au côté de son épouse Nicole.
Dès qu’il peut à nouveau circuler librement, Michel Neyret fait son retour à Lyon, où il est accueilli partout comme s’il ne s’était jamais rien passé. A la différence des policiers de l’IGS et du ministre de l’Intérieur de l’époque, un certain Claude Guéant venu à Lyon donner des leçons de morale quelques jours après son arrestation.
Ironie de l’histoire, ce proche de Nicolas Sarkozy a été rattrapé par la patrouille en 2021 pour s’être enrichi personnellement en puisant dans les caisses du Ministère de l’Intérieur ! Les Lyonnais ont bien compris que ce n’était pas l’homme qui était en cause, mais ses méthodes non politiquement correctes qui donnaient de très bons résultats. Un peu comme le juge Renaud en somme. Il s’en est expliqué devant la Justice et personne, à Lyon, ne refait son procès.
Mais Michel Neyret ne sera pas assassiné, ni physiquement, ni socialement. Avant et après la tenue de son procès, il est à nouveau convié dans les soirées, dans les loges VIP du Groupama Stadium, les festivals (notamment Les Mauvais Gones), où il retrouve son indéfectible ami Olivier Marchal qui prépare un biopic sur lui. Un artiste le peint sur les murs de Lyon en mode pochoir, c’est presque la consécration. On le croise à nouveau dans les évènements mondains et sportifs, au côté de personnalités du monde politique, économique et même de hauts fonctionnaires qui prennent la pose à ses côtés.
En 2018, à l’occasion de son interview avec Barth Ruzza, l’animateur télé de l’OL, il fait à nouveau la couverture de Lyon People, menottes en mains en guise de clin d’œil à l’institution judiciaire. Notre magazine annonce régulièrement son actualité professionnelle et personnelle (il est grand-père d’un petit Côme depuis juin 2021) et ses nouveaux projets.
Les greens de golf qu’il fréquente assidument et les belles tables lyonnaises sont les lieux idoines pour ses confidences et apartés qui se terminent souvent tard. Bon vent, cher Michel !
Michel Neyret, les 4 épisodes
France 2 – 13h15 Laurent Delahousse
Dimanche 16 avril 2023 à 13h15
L’émission est disponible sur le replay de France TV
oui finalement on apprend que Michel Neyret n’a pas vraiment commis de faute professionnelle ! Il a été victime de son ami qui se vantait partout de posséder un commissaire ! Sa seule faute a été d’accepter des cadeaux d’un ami peu louable…
Je vote pour Michel Neyret , ministre de l intérieur … pour des résultats et pas du blabla !
De tous ceux qui ont contribué à faire tomber Michel Neyret ,combien sont-ils à n’avoir jamais fauté professionnellement ou n’avoir jamais accepté une faveur. Il est toujours plus facile de culpabiliser autrui que d’analyser son propre comportement et surtout accuser et ne prendre aucune responsabilité ,afin de ne pas être repréhensible. C’est ce que l’on appelle le laxisme .Il serait bon d’avoir des Neyret ou des Pasqua comme ministre de l’intérieur