Photo © Jean-Luc Mège

Propos recueillis par Pauline Rabut

Il a dirigé la branche commerciale d'Air France aux USA de 1992 à 1997. Autant dire que New York, où il était alors basé, n'a plus guère de secrets pour lui. Un rêve d'étudiant réalisé pour Bernard Bazot, qui a fait toute sa carrière chez Air France et dont il manage la direction régionale de Lyon depuis 2007. Rencontre avec un fervent artisan de la réouverture de la ligne Lyon-New York.

La ligne Lyon-New York va bientôt fêter son premier anniversaire. Pourquoi réouvrir une telle ligne après des expériences précédentes non concluantes ?

En 2007, il apparaissait que les conditions étaient plus favorables. La dimension internationale de Lyon s'était accrue, Delta avait développé ses capacités de correspondance à JFK et Air France les siennes à Lyon. Si bien que la décision a été prise et maintenue malgré l'évolution de la conjoncture en 2008.

Pourquoi avoir choisi Delta Airlines et pas une autre compagnie ?

Delta est notre partenaire au sein de l'Alliance SkyTeam. De plus nous avons signé avec eux un accord de Joint Venture sur les lignes transatlantiques.

La pression des autorités politiques et économiques lyonnaises a-t-elle été déterminante sur votre décision de retenter l'aventure ?

Une telle pression ne serait pas en soi suffisante si les perspectives de rentabilité n'apparaissaient pas satisfaisantes ; en revanche la coopération de ces autorités a été et reste déterminante.

La ligne Lyon-New York est opérationnelle depuis presque un an. Est-ce une réussite ?

Globalement oui, surtout dans le contexte économique actuel ; mais rien n'est jamais gagné, il faut continuer à se battre pour promouvoir ce vol…

Le nombre de touristes américains à Lyon a-t-il augmenté de façon significative ?

Non et cela pour deux raisons : d'une part il faut plus de temps pour initier un courant de trafic sur le marché américain et d'autre part la crise a frappé les Américains plus tôt que les Européens et a affaibli le dollar par rapport à l'euro.

Les départs de Lyon vers New-York ont-ils eux aussi été boostés ?

Oui, à l'inverse l'effet favorable de la parité euro/dollar a joué positivement sur les déplacements Europe Etats-Unis. La réussite de la ligne est due principalement à une bonne fréquentation de la clientèle régionale.

A combien chiffrez-vous la fréquentation de ces vols ?

Le taux de remplissage du vol varie de 70% à 80% selon les mois.

La crise économique actuelle a-t-elle un impact sur la fréquentation de vos vols ?

Oui bien sûr, le résultat reste cependant satisfaisant malgré une baisse de notre clientèle affaire en Business Elite que nous allons nous efforcer de relancer avec des opérations de promotions tarifaires.

Avez-vous d'autres projets concernant les lignes entre Lyon et les Etats-Unis ?

Notre ambition est de consolider la ligne en confortant les correspondances aussi bien à Lyon Saint Exupéry qu'à l'aéroport de JFK afin d'assurer des acheminements de bout en bout.

Le low-cost connaît une forme fulgurante à Saint Exupéry. Au détriment de votre compagnie ?

Certaines destinations assurées par les compagnies low-cost sont purement touristiques et dans ce cas ce développement ne nous affecte pas. Nous avons construit le Hub de Lyon pour faciliter les déplacements de la clientèle affaire et lui donner accès à un large réseau de 45 destinations ; les low cost ont tendance à se concentrer sur les destinations les plus rentables. Un développement trop fort des low-cost sur ces destinations  pourrait mettre en péril cette construction.

En conclusion, restez-vous confiant pour la ligne Lyon-New York ?

Oui, mais il faudra confirmer ce bon démarrage et nous aurons besoin du soutien des acteurs économiques et politiques de la région comme bien sûr de celui de notre clientèle lyonnaise et rhônalpine.