Par Morgan Couturier
Sur le parvis de la primatiale St Jean, sur les réseaux sociaux ou par téléphone, nous avons recueilli les témoignages des amis de Régis Neyret très affectés par la disparition, le 14 septembre 2019, du journaliste amoureux du patrimoine lyonnais.
« Régis a été mon premier patron… Annie, son épouse, mon premier supporter. Régis m’a fait confiance, m’a permis de démarrer ma vie professionnelle et de réaliser mes rêves. Il m’a transmis son amour pour Lyon et son désir de faire rayonner notre ville… »
Guy Darmet, créateur de la Maison de la Danse
« Régis et Annie étaient un couple qui n’a jamais eu d’enfant, mais on était un peu tous ses enfants. Je lui dois beaucoup. C’est lui qui a construit ma carrière, lorsqu’il m’a embauché il y a 45 ans chez Résonances. D’ailleurs, lors de ma cérémonie pour la Légion d’Honneur, je crois que ce doit être la personne dont j’ai le plus parlé. Je me souviens encore d’un déjeuner avec lui et André Soulier, qui travaillait alors à la mairie. Ce fut un tournant de ma carrière. Et à voir le nombre de personnes de la presse, de la com’ et de la publicité, présentes à son enterrement, on comprend qu’il était unanime dans ce milieu ».
Carole Dufour, ancienne rédactrice en chef de Résonnances
« Régis m’a appris mon métier et il était d’une simplicité incroyable. C’était un copain, un ami. Et pour autant je ne suis pas triste. C’est la vie. Nous n’avions pas toujours les mêmes idées mais il a toujours été présent. Sa sœur disait que j’étais son fils spirituel. Une anecdote ? C’est drôle, mais la seule personne qu’il n’a jamais su tutoyer, c’était l’évêque ».
Jean-Luc Chavent, guide conférencier
« C’est un dinosaure de la réhabilitation d’un quartier comme le Vieux-Lyon, alors que ce combat n’était pas gagné d’avance. On peut parler de lui comme d’un précurseur, un anticipateur. C’est un génie du patrimoine. Chez Régis, il y avait de l’humain, de l’énergie. Il a mis de la lumière dans un quartier en noir et blanc ».
Françoise Petit, journaliste
« C’était un homme exceptionnel. On lui doit de s’être battu et d’avoir été le premier défenseur du quartier du Vieux-Lyon. On lui doit le quartier de Saint-Jean ressuscité ».
Jean-Jack Queyranne, ancien président du Conseil régional
« C’est un grand homme ! »
Georges Képénékian, 1er adjoint au maire de Lyon
« Tu étais de 16 ans mon ainé, et pour moi, tu étais un exemple inaccessible. Tu as eu une enfance heureuse et pourtant, à 14 ans, une maladie grave t’a fait frôler la mort. Il n’empêche, très jeune, tu t’es passionné pour le dessin, la peinture et pour la lecture. Tu imaginais même des pièces de théâtre que tu jouais devant la famille. Puis avec Annie, tu étais un tout. J’imaginais ton chemin comme un chemin tracé en ligne droite. Sur ce chemin, je vois des artistes, des journalistes, des politiques et des écrivains. Les préjugés n’ont jamais eu d’emprise sur toi ».
Sa sœur Michèle
« Annie et Régis étaient des amis de la famille. La première fois que je l’ai vu, il a amené une rame de TGV à la Halle Tony Garnier. J’ai appris à le connaître. Il était attaché à la vieille pierre, et pour ça, je lui serai éternellement reconnaissant. C’était un vrai Lyonnais, qui avait envie de participer au développement de la ville. Sa disparition est une grande perte ».
Grégory Cuilleron, cuisinier
« Je suis sûr que tu vas réussir ! » Ma main entre les siennes… c’était il y a 15 jours ! Aujourd’hui, j’ai perdu mon mentor… celui qui m’a appris à aimer Lyon et mon métier, mais surtout celui qui a permis à Lyon de devenir ce qu’elle est aujourd’hui. »
Gérald Bouchon, journaliste Lyon Demain
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