Enchères et migration. Les adieux à Lyon de la journaliste Françoise Petit

11 décembre, 2020 | LES GENS | 0 commentaires

Par Nadine Fageol

Journaliste, auteur, élue… avec son compagnon Bjorn Blomberg, elle forme un couple à part d’invétérés gourmands rivé dans le partage. Alors que le duo s’éclipse dans le sud, leur collection de tableaux est à retrouver sous le marteau de Cécile Conan, ce dimanche. Tout l’art de la différence.

Avant les influenceuses cornaquées, il y a eu Françoise Petit et son libre arbitre. « C’est la fin d’un cycle en général et en particulier », à 70 ans Françoise, surnommée « Baronne » avec cette affection teintée de respect par ses proches, tire sa révérence en se délestant au passage d’une partie de son passé. Vider l’appartement du quai Saint Vincent n’a rien d’une sinécure mais tout d’une invitation vivifiante là-bas dans la petite maison des Issambres à cent mètres de la Méditerranée.

Françoise et Bjorn en compagnie de Jérôme Bocuse pour les 20 ans de Lyon People – Photo Saby Maviel

Auparavant, il faut vider le nid d’aigle, décoré au fur et à mesure des coups de cœur partagés avec son viking Björn Blomberg (ci-dessus). Suédois tombé en amour des délicatesses et délicatessen lyonnaises au point d’avoir initié la création de l’équipe de Suède au championnat du monde des chefs du Bocuse d’Or. C’est leur second appartement dans le bel immeuble du quai proche du mur des Lyonnais et de l’ami Paul Bocuse accueilli en agapes en ses murs. L’histoire d’un couple hors du commun qui, dans sa quête du bien manger, ajoute le savoir vivre pour imposer une faconde sans pareille de créateur de liens entre communautés d’artistique à gourmande.

D’une jeunesse vacante dans plusieurs pays d’Afrique du Nord, elle mémorise l’itinérance comme les goûts et parfums d’ailleurs

Devenue rédactrice en chef d’un quotidien provençal couvrant joli territoire entre Avignon et Nîmes, elle remonte le Rhône pour trouver à Lyon son repaire mère. Aux grandes heures du Figaro Rhône-Alpes, elle se distingue, rebondit et traverse les ubuesques aventures de la presse régionale. Toujours est-il que Françoise Petit sait aller de l’avant.

Qui signe entre autres quatre ouvrages, et avec le journaliste Jacques Paté de France 3, imagine le tout premier annuaire régional des producteurs de qualité… qu’il faudrait juste entretenir par une mise à jour régulière ! Surtout elle forme avec son compagnon Björn entiché de Lyon un couple savoureux dont la générosité favorise le mélange des genres de Monsieur Paul à Sapna, en passant par le fougueux Georges dos Santos qui alimente en dive flacons ce gotha de fieffés gastronomes.

C’est une grande partie des souvenirs de cette histoire qui sera mise aux enchères par maître Cécile Conan

Dans le nid d’aigle, une collection inclassable mais parfaitement significative de la création durant ces cinquante dernières années. « J’ai fait tellement de choses avec Bjorn », ici chaque objet, le moindre tableau retrace une rencontre, un moment d’intensité entre le verre et le couvert. Il y a ce surprenant ensemble de paysages kosovars, extraits de la peinture biélorusse superbement encadrés, témoignages de leurs voyages dans les pays de l’Est.

Décrochage. Françoise referme le chapitre de sa vie lyonnaise

Les inquiétantes voir lucides représentations humaines de Fabrice Thomasseau proche de la figuration allemande actuelle dans la veine d’un Anselm Kiefer. Les toiles oniriques toutes de transparence opaque du grand voyageur qu’est Eric Roux-Fontaine, poulain de la Galerie Olivier Houg. Le périple régional continue dans une lithographie de l’unique Cathelin capable de rendre les couleurs incroyables de la Drome des lavandes, maquillée comme une voiture volée.

Fabriquer les couleurs pour peindre l’émotion et retrouver les sensations premières, des toiles signées Gangloff, frère du non moins merveilleux vigneron en côte-rôtie. D’une virée « Ain’Pertinente », ils reviennent avec une pièce de Dan Poncet, peintre figurative, architecte de formation. Plongée entre ombre et lumière cette fois dans l’introspectif trait d’un George Pecoud digne représentant de l’école lyonnaise. Coups de cœur encore pour un autodidacte aux longilignes sculptures enrubannées de terre de Marco Gazelli. De leurs vagabondages, reste encore à authentifier ces chevaux qui ont tout l’air d’un exceptionnel ensemble de sculptures chinoises.

« Ce n’est plus mon Lyon ! »

A l’aube du déménagement devant un Stéphane Pacaud, transporteur dont on ne peut que souligner l’implication, Baronne assène, « J’ai fait mon chemin épique comme journaliste et politique aussi (NDLR* : en tant qu’élue du cinquième arrondissement sous la mandature de Gérard Collomb). J’ai eu une vie joyeuse et colorée mais là, ce n’est plus mon Lyon. Bien que ce soit difficile, il faut savoir se détacher des choses. Nous allons vers une vie plus zen ; j’ai mon petit jardin non loin de la mer.

Mais surtout nous aurons de ses nouvelles via sa chronique « MéditéranéMienne » dans Lyon People. En termes de sagesse on ne peut s’empêcher de penser à la conclusion du Candide de Voltaire.

Vente collection privée le dimanche 13 décembre à 14h30.
Expositions vendredi 11, samedi 12 de 10h à 12h et dimanche 13 de 10h à 12h
Hôtel des Ventes d’Ainay
8, rue de Castries – Lyon Ainay
Vente en live sur Drouot digital. Plus d’info sur
www.conanauction.fr   

 

<a href="https://www.lyonpeople.com/author/marco" target="_self">Marco Polisson</a>

Marco Polisson

Rédacteur en chef
Co-fondateur du magazine.
En charge de la rédaction et responsable des partenariats.
Délégué à la protection des données RGPD

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