Photos © Saby Maviel
Par Marc Polisson
Délégué Régional d’EDF en Rhône-Alpes et président de Cluster Lumière, François Corteel a reçu les insignes de chevalier dans l’Ordre national du mérite entouré de ses amis et relations les plus proches.
L’homme du nord « originaire de villages courageux » a transmis sa chaleur aussi bien à Grenoble, à Rouen, qu’à Cahors, avant d’atterrir à Lyon en intégrant la direction commerciale d’EDF avant d’être nommé délégué général d’EDF Rhône-Alpes. Parrainé dès son arrivée par Roger Monnami, François Corteel a été très rapidement intégré dans le cénacle lyonnais où il compte de nombreux amis.
Et c’est en leur nom que Bruno Bonnell a adressé à l’heureux récipiendaire qu’il parrainant ses chaleureuses félicitations. De sa voix chantante, Roger Monnami a complété son portrait avec les touches de bon sens et d’humour qui caractérisent le fondateur du Mat’Electrique. Le guerrier de la lumière Gilbert Coudene ne fut pas en reste. Ces mots d’amitié ont donné un relief tout particulier à cette soirée mise en musique par le groupe Buena Serra.
Le discours de Bruno Bonnell
Très cher François, très chers amis réunis ici pour cette belle symbolique qu’est la célébration du mérite.
Mais qu’est-ce que le mérite?
D’après les dictionnaires, c’est » ce qui rend une personne digne d’estime ».
Digne d’estime, François tu l’es depuis ta plus tendre enfance :
Tu es né à Douai, ville célèbre déjà avant ta naissance pour être la cité des géants. Personne n’a donc été surpris d’y voir naître un autre grand homme!
Tu es né dans ce département, le 5-9 comme on dit aujourd’hui, le Nord comme on le surnomme avec des yeux d’effroi quand on ne le connaît pas et mouillés quand on l’a un peu fréquenté.
Pour ma part, je ne le connais que par procuration, par les récits que tu en fais autour d’une table en citant des noms rempli d’imaginaire : cap gris-nez, cap blanc-nez qui semblent tous deux embrasser la mer couleur d’opale. Le Touquet Paris-plage, Hardelot, Wimereux, Audresselles, Wissant, des villages courageux qui, face au vent, renforcent le cœur des hommes.
Tes vacances de jeunesse passées là-bas t’ont certainement donné l’envie et le courage, deux qualités essentielles qui se rajoutent à la tendresse familiale pour accomplir des belles choses.
Tu t’enfuis quelques temps, quittant la mer pour les montagnes grenobloises et développer une compétence en électrotechnique mais pas trop longtemps car dès ton diplôme d’ingénieur INPG en poche, tu reviens à Lille où tu participes à l’amélioration des réseaux EDF jusqu’en 1981.
Délaissant les problèmes de pure technique, que tu conserves comme hobby (tes montages vidéo et ton expertise en connectique sont universellement reconnus par tous tes amis), tu « descends », comme on dit dans le Nord (car à Lyon, on « monte » à la capitale), pour y gérer ce que tu as de plus cher au cœur: l’Humain.
Tu n’y resteras que le temps de chercher de nouveaux défis et c’est à Rouen que tu en trouves un : créer le premier réseau de télédistribution par câble d’EDF pour éliminer une zone d’ombre inaccessible par les antennes traditionnelles. Ainsi Saint-Pierre de Varengeville et Saint Paer ont été désenclavées par ces nouvelles technologies d’alors.
Mais Rouen n’est pas vraiment le Nord et le perçage du tunnel sous la Manche lance de nouveaux défis commerciaux qui t’attirent et pendant quatre ans, tu reviens à Boulogne sur Mer pour développer les ventes d’électricité et de gaz dans la région.
Ton succès, déjà ton mérite?, est tel que tu passes directeur adjoint mais… à Cahors dans le Lot!
Changement de temps, changement d’accent mais pas de changement de cap : tu veux toujours innover dans ce métier trop vite qualifié de traditionnel. Tu rencontres Gilbert Montagnié, l’histoire ne dit pas si c’est autour d’un piano dont tu joues au moins aussi bien que lui.., et vous mettez en place une grande première: la facturation en braille dans le département du Lot.
La technologie au service de l’humain, ton credo personnel, prend encore une nouvelle dimension.
Ta progression de carrière modèle t’amène alors dans une région que tu as appris, m’as-tu avoué, à aimer » presqu’autant » que ton Nord natal : la région Rhône-Alpes et depuis 1997, tu participes à l’essor de la fée électricité à partir de Lyon.
Tu travailles activement à cette nouvelle aventure qu’est l’ouverture du marché de l’électricité en faisant évoluer les mentalités de tes collaborateurs et de tes clients.
Le discours solide que tu y bâtis, te conduit à la direction commerciale de toute la région avec la charge des entreprises et des collectivités locales.
Les signatures de ton style unique sont multiples : des actions en faveur des malvoyants, la création de l’Institut lumière qui pilote le festival lyonnais du cinéma, le soutien à l’institut Paul Bocuse dont création de leur centre de recherche d’Ecully… et tout ceci avec des partenaires-amis dont certains ont pu être physiquement là ce soir mais tous sont avec toi en pensée : Gilles Buna, Marc Fontoynont, Thierry Fremaux, Hervé Fleury, Paul Bocuse,… et en gérant en prime tes 45000 clients et 4000 collectivités locales avec près de 350 collaborateurs.
Mais cela ne te suffit pas et avec d’autres amis tu exprimes encore plus de chaleur humaine en créant l’antenne lyonnaise de Wine & Business Club et en acceptant d’être administrateur avec Roger Monnami de l’Assomption Bellevue.
Toutes ces initiatives et succès, tous ces mérites, te font remarquer avec bienveillance et respect par ta hiérarchie qui te nomme en novembre 2010 Délégué Régional d’EDF en Rhône-Alpes, un rôle clef de coordination, d’écoute et d’action à l’heure où de nouvelles transformations se dessinent dans le monde électrique.
Tu complètes cette activité par une Présidence qui résume ta personnalité professionnelle: celle du cluster LUMIÈRE consacré aux innovations du domaine de l’éclairage.
Et s’il fallait trouver un seul mot pour résumer ton parcours d’exception, un mot-clef du mystère François Corteel, c’est bien le mot LUMIÈRE que je choisirais.
LUMIÈRE des paysages de ton Nord natal qui reflète les nuages sur la mer jusqu’à en émouvoir les plus endurcis.
LUMIÈRE dans la nuit des non-voyants qu’on peut socialibiliser.
LUMIÈRE dans le jaillissement des idées décalées et nouvelles pour dépoussiérer la vielle dame EDF et démontrer son agilité.
LUMIÈRE dans le feu de l’amitié dont les flammes partagées réchauffent l’âme des copains.
LUMIÈRE dans la bougie au bout du tunnel que tu regardes vaillamment dans les moments difficiles.
LUMIÈRE dans les yeux de ta femme et ta famille remplis d’amour et de fierté.
LUMIÈRE dans le symbole absolu de la victoire de » l’éclairé » sur l’obscurantisme.
Cette lumière, Francois, tu as su l’attraper, comme un Prométhée moderne pour la partager avec tes collaborateurs, tes amis et tant de gens qui t’ont rencontré.
Elle n’a pas servi à t’éclairer, trop modeste que tu es, mais à mettre en valeur ce que tu considères comme beau et important, de l’éclairage de bâtiments à l’assistance au handicap.
C’est là ton vrai mérite : avoir toujours su diriger cette lumière là ou tes convictions te le dictaient.
Merci François de cette belle leçon de vie qui démontre, à l’heure du zapping et de l’opportunité que d’autres valeurs font de belles réussites et qu’elles méritent d’être soulignées.
Merci François, mon ami, de m’avoir fait l’honneur d’être le messager de dizaines de gens qui m’assistent en pensée dans le geste symbolique que je vais effectuer au revers de ta veste.
Les remerciements de François Corteel
Mes chers amis,
Tout d’abord, merci Bruno pour ces mots qui font mouche. Tu es pour moi la créativité, l’audace, le courage, l’innovation, la réactivité, l’humour et l’amitié.
Je suis d’une famille du Nord, un pays où les sentiments ne s’expriment pas facilement. Je vais donc maintenant m’atteler à un exercice qui ne m’est pas familier, mais obligatoire eu égard au respect que j’ai pour la République et pour vous en particulier. Vous qui êtes là et qui êtes souvent venus de loin malgré des emplois du temps compliqués. Merci donc d’être ici.
Je dédierai d’abord ce moment à mes parents, nos parents, qui ne sont plus là maintenant, qui étaient profs d’anglais à Douai, et qui nous ont enseigné la tolérance, l’ouverture aux autres, la discrétion, le refus de l’ostentation, … l’anglais et … le travail.
Ils m’ont appris beaucoup, ils m’ont en fait appris à apprendre.
Ils me regardent en ce moment de là-haut, j’espère que j’aurai une bonne note…
Au moment de faire mon choix de carrière, Monsieur Becquelin, professeur au lycée de Douai comme mon père, m’avait dit « l’électricité, on en aura toujours besoin ». Alors, mon diplôme d’ingénieur INPG en poche je suis rentré à l’EDF à Lille en janvier 1974.
Je voudrais maintenant avoir une pensée pour Henri Evanno, qui m’y a accueilli et qui était alors responsable du service d’éclairage public (déjà la lumière) à Lille. Il m’a appris les valeurs du service public, du service au public, et principalement le respect, le respect des clients, de la collectivité, de l’outil de travail et du personnel, en insistant bien sur l’attention à lui porter à tous les niveaux de la hiérarchie, en haut comme en bas. Merci Henri, toi aussi tu me regardes de là-haut avec ta cravate bleue de chez Canova.
Je ne vais pas détailler mes 40 ans de carrière, mais il y a deux phrases qui ont toujours eu le don de m’énerver, c’est « ce n’est pas possible, tu n’y arriveras pas » et « il faut attendre ».
C’est Gilbert Coudène qui dit « la population est répartie en deux, les allumeurs d’étoiles et les boulons de cercueil, ceux pour qui tout est possible, et ceux pour qui rien n’est possible ». Je me suis rangé résolument dans la première catégorie et je suis étroitement surveillé par Gilbert pour y rester.
Je vais vous raconter deux anecdotes pour illustrer :
A Rouen ou j’étais chef d’agence, un matin, sur France Inter en 1988, j’entends Pierre Delaporte alors Président d’EDF, dire à Jacques Pradel : « pourquoi ne mettrait on pas du câble de télévision sur les poteaux électriques pour amener la télé là ou les gens ne la reçoivent pas ? »
Il ne m’en fallait pas plus, un an plus tard, le 14 juillet 1989 on amenait la télé dans une vallée de Normandie là où les réémetteurs traditionnels étaient impuissants.
Ce chantier n’aurait pas été possible sans la complicité de mon chef, Michel Francony, alors directeur régional d’EDF en Normandie, bonjour Michel. Un salut amical aussi à Bernard Léger, Maire de Saint-Pierre de Varengeville, qui avait pris le pari. Mais il nous connaissait.
A Cahors ensuite, où j’étais Directeur adjoint. Pendant la semaine du handicap, Gilbert Montagné était l’invité. Et lors du débat où j’avais vanté les actions d’EDF en matière de handicap, en guise de conclusion, Gilbert Montagné me lance : « et moi, comment je fais pour lire mes factures ? »
Cà m’a un peu énervé et, un an plus tard, on inaugurait le service de factures en Braille pour les non-voyants du Lot et Gilbert en était le parrain.
Et puis Lyon, grâce à Jean-Pierre Benqué, alors Directeur Exécutif du groupe et à qui je dois les moments formidables que je vis en Rhône-Alpes.
Lyon, Lyon et la lumière. Lyon le pays de mon épouse, où je suis arrivé fin 1997 pour construire l’activité commerciale en prévision de l’ouverture des marchés. Il a fallu constituer le portefeuille des clients, trouver des bureaux, des voitures, des collaborateurs, construire un immeuble, et faire marcher ce que l’on avait construit, connaître et comprendre les clients. Merci aux équipes avec lesquelles nous avons, pour finir, réussi cette ouverture du marché et préservé nos positions. Cela a été une belle aventure humaine.
Lyon cela été la rencontre de Roger Monnami, le bien nommé, le guerrier de la lumière, l’allumeur d’étoiles number one, celui qui a contribué à rendre la ville si belle.
Fréderic Dard disait « à Lyon la vraie lumière ne vient pas d’en haut, elle vient d’en bas ». Roger tu y es pour quelque chose. Roger, c’est les bancs de sardines, les entreprises qui chassent en meute et qui forment la chaîne de la lumière. C’est aussi la chaîne de l’amitié. Roger qui m’a décoré de l’ordre du bourdon, vous savez cette bébête qui ne savait pas qu’il lui était impossible de voler et qui volait quand même …
Il y a évidemment quelque chose entre Lyon et la lumière. C’est pourquoi, j’ai souhaité me présenter à la Présidence du Cluster Lumière pour conforter notre place dans cette révolution technologique, dans l’exigence d’efficacité énergétique et la construction de la ville de demain.
Bonjour à toute l’équipe du Cluster et à Michel Francony, ici présent, qui préside maintenant l’Association Française de l’Éclairage.
Lyon c’est aussi et bien sûr les chefs, les grands chefs, qui sont évidemment des allumeurs d’étoiles. Ils ont besoin d’énergie, avec modération. On est là pour çà. Ils m’ont appris la difficulté de leur métier (analogies avec l’énergie) leur passion, il sont des modèles pour une entreprise de service comme la nôtre. Bonjour les chefs. Et merci à Hervé Fleury pour ce qu’il fait pour le rayonnement de la gastronomie française.
J’ai aussi appris à connaître le milieu des PME et, comme me l’a dit un jour François Turcas, nous avons besoin de passerelles entre les petites entreprises et les grands groupes, c’est également ce que nous essayons de faire.
Un salut particulier à la presse, très éprouvée en ce moment, et qui sait donner les coups de projecteur (encore la lumière) là où il faut. Un clin d’œil à l’ami Maurice qui m’a fait gagner beaucoup de temps dans la découverte de la région et de Lyon en particulier.
Merci enfin au Président Proglio qui m’a confié la coordination de l’action du groupe en Rhône-Alpes et le renforcement de sa contribution au développement économique de la région. Une région où les projets et les challenges sont partout. Comme terrain de jeu, il y a pire…
Je sais que cette distinction qui m’honore aujourd’hui est le fait d’une conspiration lyonnaise et même rhônalpine ce qui m’en rend encore plus fier. Merci à eux et à vous Monsieur le Préfet d’avoir soutenu cette candidature, je tâcherai d’en être digne.
Merci à Mireille, mon épouse qui me supporte tous les jours ce n’est pas rien parce que quand on est allumeur d’étoiles, souvent on est encerclé, et à ce moment-là, à la maison, le soir, la famille c’est important.
Voilà, maintenant, avant de passer la parole à Roger, je voudrais remercier l’équipe qui a tout organisé ce soir : Jean-Michel, Deborah, Marine, Vincent, Cédric et Delphine, Lucas, Buena Sera, Philippe Forest, Bruno Paquet et quelques surprises.
Merci à vous, merci à tous, merci d’être là.
La projection diapos, c’est maintenant !
Le Sucre
Jeudi 7 novembre 2013
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