Propos recueillis par Pauline Rabut
Ce Savoyard de 33 ans dirige depuis novembre 2004 l'Office de Tourisme et des Congrès de Lyon implanté place Bellecour. Un site d'observation idéal pour ce diplômé de la prestigieuse Ecole Hôtelière de Lausanne et cet ingénieur-maître en Marketing du Tourisme de l'Université de Savoie qui s'appuie notamment sur la marque OnlyLyon pour séduire les touristes et hommes d'affaires américains.
Comment le tourisme en provenance des Etats-Unis a-t-il évolué depuis les attentats du 11 septembre ?
Suite à ces évènements, la clientèle américaine, habituellement très présente à Lyon, a presque disparu durant quelques années… Dans un premier temps, nous avons fait l'erreur de réduire nos efforts de promotion vers ce territoire pensant qu'ils seraient vains. Nous avons très rapidement rectifié le tir, ce qui nous permet de voir revenir en force nos amis américains depuis 2005.
Que viennent-ils faire et combien de temps restent-ils entre Rhône et Saône ?
Les visiteurs américains séjournent généralement deux jours à Lyon dans le cadre d'un voyage plus long en France ou en Europe. Evidemment, ils recherchent l'exotisme que leur apportent les villes européennes.
Quel est le profil de ces touristes qui viennent d'outre Atlantique ?
Ce sont en majorité des seniors, des gens cultivés, issus des CSP+, particulièrement en ce moment où la parité euro-dollar n'est pas vraiment en faveur de la venue de ces touristes en France.
Les New-Yorkais sont-ils désormais plus nombreux depuis la réouverture de la ligne aérienne ?
Oui, ils le sont, même si nous envoyons pour l'instant plus de touristes qu'ils n'en envoient ! Mais les choses évoluent rapidement : les bienfaits d'une connexion directe sont indiscutables, et puis Saint Exupéry est pour nos visiteurs une véritable alternative à Charles De Gaule pour entrer sur le territoire français et européen.
Quelle part du tourisme étranger représentent-ils à Lyon ?
En 2008, les clientèles étrangères ont représenté plus 40 % de nos visiteurs : nous avons progressé de plus de 10 points en quatre ans ! Les clients américains et canadiens ont représenté jusqu'à 20% de ces visiteurs étrangers selon les périodes !
Comment expliquez-vous cet intérêt pour notre ville ?
Ces personnes sont souvent ce qu'on appelle dans notre jargon des « repeaters » : ils connaissent bien la France et l'Europe, ils adorent notre culture. Ils trouvent à Lyon une véritable alternative à Paris : un patrimoine riche, une vie culturelle dense, un shopping de grande qualité… le tout sans le rush, la saleté ou l'insécurité qu'ils redoutent dans les villes trop grandes.
Quelles actions mettez-vous en œuvre pour attirer la clientèle américaine ?
Nous sommes très présents chaque année auprès des tour-opérateurs américains pour leur « vendre » Lyon et ses nouveautés. Nous menons beaucoup d'opérations vers la presse et organisons beaucoup d'accueils de professionnels sur place, à Lyon. Pour accompagner le lancement de la ligne Lyon-New York, une grande opération a été organisée à New York l'an dernier. En 2008, nous avons aussi accueilli à Lyon le Congrès des Agents de Voyage Américains (ASTA) et « Rendez-vous en France », deux évènements majeurs pour notre secteur d'activités.
Quels sont les retours de l'organisation du Congrès des Agents de Voyage Américains ?
L'ASTA (American Society of Travel Agents) est la plus puissante association d'agents de voyages dans le monde. L'unique fait de réussir à l'accueillir à Lyon était en soi une performance et un incroyable honneur ! Les retours ont été très positifs et l'opportunité était bien sûr intéressante pour soutenir le lancement de la nouvelle ligne.
Comment expliquez-vous que la part de marché des Américains à Lyon se maintient alors qu'elle régresse ailleurs ?
Il y a un effet de mode indéniable sur la « destination Lyon ». Le tourisme urbain fonctionne de cette manière ! C'est ce qu'on appelle le « buzz ». Et puis les Américains sont, comme les Japonais, de grands voyageurs qui cherchent sans arrêt la nouveauté.
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