Texte : Nadine Fageol – Spécialisée dans la valorisation d’image, la communicante se réveille euphorique lors du premier confinement pour lancer un travail de création inouï, volubile régénérant le baroque. Révélation.
Il y a des gens qui ne savent pas, ne pas travailler. L’effet Covid s’est révélé ainsi positif pour Frédérique de Mortain qui se réveille au premier jour du confinement illuminée ! « Je ne connaissais pas du tout cet état »… de grâce car issue de la communauté de ces petits patrons à l’ouvrage dès potron-minet. Une créatrice overbookée qui imagine depuis longtemps concepts d’images à forte valeur ajoutée pour les grands noms du luxe dans la mode, les cosmétiques ou les alcools… Là, elle vient de finaliser un dossier pour Apérol qu’elle vous dit dans un immense sourire.
Et soudain, la silhouette fine virevolte dans la jupe fleurie et le blazer de velours au vert exquis. Elle rayonne qui vous entraine dans son euphorie contagieuse. Le confinement a littéralement révélé la créatrice ; une autre, celle enfermée dans son for intérieur. Seule dans son appartement, elle se lance tous azimuts. Sort sa malle aux trésors, 20 kilos de bijoux dont une collection de croix ouvragées dénichées aux puces. Scrute les magazines dont elle découpe méticuleusement tout ce qui l’attire, visuels, dessins, graphismes et phrases inspirantes.
Le salon devient atelier, à même le sol, elle découpe, assemble à tout va pour créer ce que l’on pourrait d’abord résumer par « des messages illustrés ». Comme des icônes qu’elle protège tout d’abord dans des boîtes dans une compulsive frénésie. « Il y a des mots comme joie, partage que l’on oublie souvent de dire » ; bref tous ces bons moments sabordés par les différents confinements !
Frédérique de Mortain communique différemment, laisse parler et s’évader son âme. Une artiste est née.
Elle même étonnée et enchantée par « cette source de plaisirs gigantesques ». D’autant que quelques bonnes fées vont se pencher pour affiner et consolider l’œuvre émergeante. Des artistes parmi lesquels le peintre américain installé à Lyon Gordon Hart (photo ci-dessous) et l’autre ami sculpteur Hervé Hoffman. Ainsi au départ, le message issu de découpe de presse était directement posé sur l’assemblage. Désormais il est imprimé sur l’arrière du cadre qui remplace les boitiers d’origine. Démarche qui ouvre les possibilités de lecture de ce qu’elle nomme désormais « Autels Particuliers ».
Une chose absolument évidente, Frédérique possède un sens inné du traitement de la couleur qu’elle déploie en monochrome tout en multipliant de matières à matériaux. A première vue, le travail est ébouriffant, peut même faire peur par sa densité prolifique. Il faut prendre le temps de visiter ses « Autels Particuliers » afin de trouver son nirvana. Toujours est-il qu’elle installe un esprit baroque contemporain peuplé des classiques pépites du genre, la rose, la croix, les crânes de ses fameuses vanités tout en régénérant l’amulette.
Déjà plus de 300 Autels mais attention, le jour où elle va évoluer vers les matériaux nobles, autant vous dire que sa cote va flamber. Et, il n’est pas invraisemblable d’imaginer un travail de mémoire autour des objets et passion d’un être cher disparu. Les Autels de cette fille épatante sont à découvrir fin avril lors du salon Mirabilia, sélectionnés par la valorisatrice de talents qu’est la galeriste Françoise Souchaud qui lui a conseillé de ne rien montrer d’ici là et de travailler sur de plus grands formats. Entre temps, une personne lui a acheté trois de ces Autels, et Frédérique la bienveillante communicante de réaliser un livre pour féliciter ce premier collectionneur. Joie et partage que l’on vous dit.
Du 26 avril au 1er mai 2022
Salon Mirabilia au Palais de Bondy
10, quai de Bondy – Lyon 5
www.salon-mirabilia.fr
www.autelsparticuliers.fr
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