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Par Pascal Auclair

Le talent n’attend pas le nombre des années. Révélation du début de saison, le jeune Lyonnais (23 ans) a décroché son premier titre sur le circuit européen dans les Emirats. Un sacre qui en appelle bien d’autres…

Le Tiger Woods des années 2020 sera-t-il français ? Pourquoi pas ! Si Victor Dubuisson a déjà prouvé qu’il pouvait rivaliser avec l’élite mondiale, un Lyonnais affiche depuis quelques mois ses ambitions. Encore inconnu pour la plupart des observateurs – non avisés – de la planète golfique, Gary Stal a fait une irruption aussi spectaculaire qu’inattendue dans la cour des grands, en début d’année, sous le soleil des Emirats.  Vainqueur de l’Abu Dhabi HSBC Golf Championship, l’espoir du Golf Club de Lyon s’est payé le luxe de triompher devant Rory McIlroy et Martin Kaymer, en l’occurrence l’actuel et l’ancien numéro 1 mondial. Excusez du peu ! « C’était assez incroyable de l’emporter compte tenu du scénario (à 13 trous de la fin, il comptait 10 coups de retard sur le leader, Martin Kaymer, ndlr). Lorsque j’ai regardé le tableau de marque au 16e trou, j’ai vu que son avance avait fondu. Alors, dans ma tête, je me suis dit ‘C’est possible, tu peux le faire’. Le battement de mon cœur s’est accéléré, mais j’ai essayé de rester concentré. Je voulais simplement continuer à jouer de la même façon. Et c’est ce que j’ai fait ! » C’est ainsi que Gary Stal est entré dans l’histoire, devenant le plus jeune tricolore vainqueur d’une épreuve sur le Tour européen. La récompense de près de vingt ans d’efforts et de sacrifices, lui qui a frappé ses premières balles en culottes courtes, sur le practice de Villette-d’Anthon, sous le regard bienveillant de son père, Georges, à la fois mentor, conseiller, confident et soutien de la première heure. « J’avais à peine 3 ans quand il m’emmenait en voiturette sur le parcours. C’est lui qui m’a appris les rudiments du golf, avant de me caddeyer, quelques années plus tard« . Allergique aux bancs de l’école, Gary Stal décide à 16 ans de se consacrer à 100% à son sport favori. « Mes parents avaient compris que les études n’étaient pas faites pour moi ! Mon père a accepté mon choix, à condition que je me donne à fond, sérieusement, pour ne rien regretter ».

Top 50 mondial

Une implication de tous les instants qui finira par porter ses fruits. Dès son passage dans les rangs professionnels, en 2012, le jeune Lyonnais change de braquet. Malgré un physique plutôt fluet et un swing atypique, le – brillant – élève d’Hubert Sauzet accumule les victoires et places d’honneur dans les tournois satellites pour s’ouvrir rapidement les portes du circuit européen. Le graal pour tout pro ambitieux. Une année d’apprentissage pour prendre ses marques et « Gary Putter » – le nom de l’association créée au Golf Club de Lyon pour fédérer ses sponsors (1) – enchaîne les performances aux quatre coins du globe jusqu’à la consécration, en janvier, à Abu Dhabi. Un exploit dédié à sa maman, décédée quelques mois plus tôt. A la clé, un chèque rondelet de 380 000 euros et trois années d’exemption sur le circuit. « Sa réussite ne doit rien au hasard. Il s’est donné les moyens d’en arriver là », assure son père, de retour de Floride où il accompagnait son champion de fiston sur le World Golf Championship. Une première expérience outre-Atlantique qui pourrait lui donner des idées de rêve américain, même s’il a pu constater les progrès à accomplir pour rivaliser avec les stars US. « Dans un premier temps, l’objectif est de finir dans le Top 50 mondial », assure le pro lyonnais. Il sera temps, ensuite, de se projeter vers d’autres échéances plus lointaines mais tout aussi excitantes, à l’instar du retour du golf au JO de 2016, à Rio, et surtout de la Ryder Cup organisée en France, à 2018. A 23 ans, « Gary Putter » a toute la vie de lui… mais une terrible envie de brûler les étapes !

(1) Parmi ses principaux partenaires figurent Sogelym Dixence, Anahome Immobilier, Conix Services, Cavissima, Delta Light, Audi Delorme… 

Le jeu de la vérité avec… Gary Stal

Mes golfeurs de référence : Tiger Woods et Rory McIlroy

Le pro le plus sympa du circuit : l’Ecossais John Gallagher

Le pro le plus antipathique : l’Anglais Richard Bland

Le pro le plus impressionnant : Rory McIlroy pour sa régularité

Mon parcours de prédilection en Rhône-Alpes : Les Sangliers (Villette-d’Anthon)

Mon parcours préféré en France : Fontainebleau

Mon parcours préféré en Europe : Wentworth en Angleterre

Mon parcours préféré dans le monde : Sea Island en Géorgie (USA)

Mes destinations favorites : Miami et l’Afrique du Sud

La destination où je rêve d’aller : l’Amérique du Sud

Mes sportifs favoris : Roger Federer et Novak Djokovic

Mon autre sport favori : le tennis

Ma distraction favorite : la pêche au lancer