Par Agnès Guillaume
Après trente ans de bons et loyaux services, Guy Darmet, directeur de la Maison de la Danse et de la Biennale esquisse son dernier pas de deux. Son départ entériné a fait sourire les incrédules qui le croyaient rivé à son fauteuil.
2010, le couperet tombe, le maître à danser signe sa dernière Biennale et l'inquiétude se lit sur les visages. Que va devenir la danse dans la capitale des Gaules sans son plus fervent défenseur ? Guy Darmet passe le témoin fin 2011 à Dominique Hervieu, la co-directrice du Théâtre de Chaillot à Paris. Rappelons que cette succession annoncée pour les uns, ubuesque pour les autres et dans tous les cas aux forceps, a suscité un vent d'effervescence dans le milieu autorisé. Aujourd'hui, l'heure n'est plus à la polémique. Après le temps du fondateur, il faudra inscrire l'héritage dans la pérennité… L'avenir pourrait s'ourler de fragilité. En ce printemps, Lyon reste la capitale de la Danse et le joli mois de mai sont l'occasion de réserver quelques dates sur les agendas. Dès septembre, la Biennale battra son plein. Une programmation sans thème intitulée « Encore ». 40 compagnies dont 21 françaises, des co-productions, des premières nationales et mondiales, des noms porteurs et des artistes en devenir, des coups de cœur et des retrouvailles, des muses et des électrons libres, de l'académisme et des spectacles décalés, des solos et diverses formations avec ou sans musicien sur la scène…
Deuxième salve de chorégraphies avec la présentation de la saison de la Maison. « Je l'avais conçu comme un bouquet final, mais compte tenu de l'arrivée de Dominique Hervieux fin 2011, je signerai bien involontairement une der des der ». Au fil des pages, on découvre un condensé de trente années consacrées à une passion. Guy Darmet a convié les fidèles de la première heure, les talents découverts devenus tête d'affiche, les complices de longues date, les voisins éclatés de par le monde. Le jeune public sera chouchouté, les amateurs de ballets classiques en auront pour leurs écus avec le « Lac des Cygnes » et ses 55 danseurs. Il va falloir pousser les murs… Parions que chacun trouvera son bonheur, sa pépite, sa madeleine de Proust ou tout simplement une pause culturelle avant de s'enfoncer au cœur de la nuit pour se trémousser, refaire le monde ou partager une coupe entre amis.
Le rideau tombe sur la conférence de presse, Guy a le sourire heureux. Celui d'un homme satisfait du travail accompli. Il évoque un départ et embraye sur l'avenir. Exit le mot fin, the show must go on. « La Maison de la Danse est sur les rails d'un troisième ancrage aux Confluences ». Le directeur évoque des rencontres au sommet et préfère laisser le mot de la fin à Gérard Colomb. Dans ces quelques mots forts habiles, on retrouve tout le style et le professionnalisme de ce grand homme qui va à l'évidence nous manquer.
Vous vous emballez les amis « grand homme » paraît exagéré. Bon pro ayant su allier passion et travail certes, mais grand homme …