Par Christophe Magnette
Jean-Philippe Dubor passe trois ans de sa prime jeunesse au Vinatier ! Tous deux médecins, ses parents y exerçaient en qualité d’internes en psychiatrie. Pas de quoi traumatiser le futur patron des « Siècles Romantiques » qui se souvient « d’une ferme champêtre avec des animaux. »
Et comme la musique adoucit les mœurs, il commence le piano dès l’âge de 6 ans et surtout des études d’orgue, six ans plus tard, au côté de Marcel Péhu puis d’André Fleury, à Paris. L’orgue ? Bien plus qu’un instrument : “Mon hyper-sensibilité a très vite été en résonance avec l’orgue. J’ai été comme envouté. Je le suis toujours.” Tellement épris que Jean-Philippe est sujet à un choix cornélien : médecin (il a effectué onze années d’étude), musicien, mû par l’envie irrépressible de faire de la direction de chœur et d’orchestre, il choisit la dimension artistique en 1985, date depuis laquelle il a tourné le dos à son serment d’Hippocrate.
Organiste titulaire de Saint-Polycarpe (il a 25 ans), le voilà en adéquation avec lui-même : “Je fais de la musique comme je respire”, souligne ce sportif pour qui la musique reste le moyen le plus sûr pour arriver au divin. Question de sensibilité encore quand les notions de sacré et de transcendance affleurent durant la messe paroissiale du dimanche… Il consent : “C’est mon orgue (classé Monument Historique) qui m’a fait rester à Lyon : c’est mon ami, ma maîtresse, ma raison de vivre.”
Tout s’enchaîne : la création d’un chœur à Saint-Polycarpe puis d’un ensemble chœur et orchestre en 1990 (avec l’intégration de professionnels quatre ans plus tard) avant la consécration du 31 décembre 1999 : Jean-Philippe Dubor est plébiscité par la ville de Lyon pour diriger le concert du passage à l’an 2000 ; deux cents choristes et instrumentistes, 50 000 personnes place Bellecour, une éclatante réussite après neuf mois de travail. Qui perdure donc aujourd’hui avec Les Siècles Romantiques.
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