Par Aymeric Engelhard
La seconde leçon de cinéma lyonnaise organisée par Pathé a accueilli l’actrice Ludivine Sagnier pour un retour sur sa carrière. Devant une salle comble, cette jolie blonde vue chez Chabrol, Honoré ou Ozon est revenue sur ses débuts, son métier, ses doutes comme ses plus beaux souvenirs.
Jeudi 12 janvier, 20h30, après Vincent Lindon c’est donc la belle Ludivine Sagnier qui a honoré de sa présence le Pathé Bellecour pour une rencontre avec le public animée par l’écrivain François Béguaudeau. Avec l’illustration de plusieurs extraits issus de sa filmographie (« Molière », « 8 Femmes », « La petite Lili », ou encore « Les Chansons d’Amour »), ce joli brin de femme au sourire mutin n’a pas hésité à raconter les anecdotes qui l’ont amené à être l’actrice qu’elle est aujourd’hui. Ainsi ce n’est pas par envie ni passion qu’elle a entamé des cours de théâtre très jeune mais bien pour échapper aux cours de piano imposés par une famille fanatique de musique classique. Elle y découvrira le travail collectif et ce sera l’occasion de s’exprimer, de s’extérioriser. Aussi c’est uniquement grâce à François Ozon (et le film « Gouttes d’eau sur pierres brûlantes ») qu’elle laissera de côté ses doutes concernant son métier. « C’est lui qui m’a fait prendre conscience que j’étais actrice », confie-t-elle. Retrouvant le réalisateur pour « 8 Femmes », Ludivine a pu évoluer au contact de grandes stars du cinéma français (Catherine Deneuve, Isabelle Huppert et Fanny Ardant pour ne citer qu’elles) et ainsi plus apprendre en deux mois de tournage qu’en huit ans de théâtre. Bien qu’elle ait pu voir ces actrices au naturel, elle revient sur le fait qu’elle n’avait pas droit au même traitement (« je venais en 205 quand les autres avaient leur propre chauffeur »). Ceci lui donna l’occasion de répondre à la fameuse question : peut-on échapper aux clichés de la célébrité ? Selon elle, « un acteur est une partie intégrante de l’industrie cinématographique ».
Il est donc très difficile de ne pas entrer dans les clichés, l’actrice a conscience de faire partie d’un monde à part et que ces clichés pèsent sur elle. Pour autant, elle considère sa vie de famille aussi importante que sa carrière au cinéma. Mais quand elle tourne, elle s’investit à fond. Elle est d’ailleurs heureuse de sa condition. Sa technique d’actrice ? « Il faut se préparer, être dans l’état que nécessite la scène avant « Action ! », reconvoquer des éléments personnels ». Ceci dit « tout donner n’est pas forcément un gage de qualité » mais « l’authenticité c’est aussi une technique ». Certains rôles ont apparemment laissé des traces, Ludivine dit ainsi avoir eu du mal à se défaire de son personnage dans « Pieds nus sur les limaces » et elle a gardé comme une cicatrice des « Chansons d’Amour ». L’actrice établit d’ailleurs un rapport certain entre l’acteur et le personnage : « La limite entre la fiction et la réalité peut être fragile ». C’est sans doute pour cela qu’elle n’apprécie pas de se voir à l’écran, qualifiant même la chose de « pénible ». « On fait des films pour les faire, pas pour les voir », déclare-t-elle. Quant à l’idée de passer à la mise en scène, elle dit actuellement « traficoter dans son coin », refusant d’en dire plus. Elle craint cependant la pression : « je vis avec un réalisateur (Kim Chapiron de « Dog Pound », NDLR). Franchement je n’aimerais pas être à sa place ». Du coup, pas sûr que l’on retrouve celle qui refusa le rôle tenu par Marion Cotillard dans « Jeux d’enfants » derrière la caméra de sitôt. Toutefois c’est toujours un plaisir de retrouver son joli minois et son naturel dans l’actualité cinématographique. On ne peut que lui souhaiter de continuer sur sa lancée
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