Par Morgan Couturier
Entre Laurha Krakovinsky et les chevaux, l’histoire d’amour a connu de nombreux soubresauts. Mais de cette relation compliquée, la jeune Lyonnaise en a profité pour évoluer, aussi bien sur elle-même que dans la pratique de sa passion.
A la voir s’attendrir sur son cheval, « sa vie » avec le regard rempli d’amour, on peine à croire que la jeune cavalière fut un temps écœurée par ces animaux majestueux, dont elle ne peut aujourd’hui se détacher. Comme quoi, en amour, rien n’est impossible, avec un peu de bonne volonté, et une bonne dose de conseils avertis. Y compris quand le caractère l’emporte souvent sur la raison. Dans un couple, tout est histoire de concession, tant bien même fut-il avec un cheval.
Alors dans cette bataille d’égos, Laurha Krakovinsky fut la première à rompre. « Pendant trois mois, je descendais du cheval en pleurant », se souvient-elle, au moment d’exposer sa relation avec Roxan, étalon de 12 ans que son père Igor avait eu la bonté de lui offrir à sa majorité. « Je n’arrivais à rien avec lui, poursuit-elle. C’est un cheval extrêmement peureux et au moindre truc, c’était un écart, ou il essayait de me faire tomber. Le saut d’obstacle, j’étais tout le temps en position de sécurité. Il me marchait dessus, il essayait de me manger ».
Un test comme un autre, aussi compliqué soit-il, mais monter à cheval n’est pas chose aisée. Pas de quoi rassurer la Lyonnaise sur ce sport qu’elle avait déjà fui petite, repoussée par l’odeur des équidés, avant de revenir sur son jugement à l’âge de 9 ans.
« Sans mes amies, je pense que j’aurais arrêté depuis longtemps »
« Des amies montaient, alors j’ai suivi de nombreux stages la première année et j’ai vraiment eu envie d’en faire. J’ai arrêté les autres sports (la gymnastique et le patinage) et je me suis mise à l’équitation ». Une « grande passion » que cette sportive de 19 ans a pourtant failli lâcher, une fois encore, lassée par les réactions de son partenaire.
« Sans mes acolytes, Pauline Saint-Paul et Chloé Signoret, je pense que j’aurais arrêté depuis longtemps. Grâce à elles, il y a eu une grosse remise en question. C’était la faute du cheval et jamais de la mienne. Mais j’ai vite compris que c’était de ma faute », finit-elle par avouer. Le point fait, Roxan s’est montré plus conciliant, à force d’éthologie, cette pratique intense qui consiste à gagner la confiance de son étalon. « Au fur et à mesure, ça s’est arrangé. Maintenant, c’est l’amour de ma vie ».
De quoi retrouver le plaisir de monter, et ce sentiment incroyable de liberté que la jeune femme ressent au moment de s’éclipser en balade, en « harmonie avec son (ton) cheval ». Qui veut aller loin, ménage sa monture, dit-on. Réuni sur la même longueur d’onde, le duo peut envisager l’avenir sereinement. Place au cours de dressage, le nouveau béguin de Laurha. Après tout, aimer, ce n’est pas se regarder l’un l’autre, c’est regarder dans la même direction.
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