Texte : Morgan Couturier. Le comédien lyonnais Antony Vincent a été recruté pour participer au tournage de l’émission de téléréalité, « Les Marseillais ». Un casting passé à l’aveugle, un jeu d’acteur insufflé par la production, le jeune interprète a su tirer profit de cette aventure pour gagner en renommée. L’idéal, à l’heure de développer un premier long-métrage.
Que peut-on dire, sinon acquiescer, lorsque la réalité des faits nous fait dire qu’un bonheur n’arrive jamais seul. En pareilles circonstances, il convient parfois de simplement apprécier l’instant et d’en tirer ce qu’il y a de mieux. Ce plus, Antony Vincent tend à l’exploiter au maximum, alors que le jeune comédien surfe sur une vague nouvelle de célébrité et quelques restes de bronzage post séjour au Mexique. Il y a peu, le Lyonnais n’avait pourtant rien de tout cela. Aucune connaissance de l’Amérique Latine, ni notoriété nationale. L’explication tient alors dans cette expérience, ce jeu de rôle construit pour lui, qu’il dut tenir sur le tournage de l’émission de téléréalité, Les Marseillais (près de 800000 téléspectateurs chaque soir sur W9, ndlr).
« Ce fut une sacrée expérience. Du jour au lendemain, tu passes de l’anonymat à quelqu’un de connu », glisse celui qui pendant trois jours, eut l’innovante mission de piéger les candidats. Dont le chef de la bande, Julien Tanti, à qui le Lyonnais devait faussement voler la place de calife. « Aux yeux du public, tu deviens connu. C’est nouveau pour moi, mais je savoure, je ne m’en cache pas », l’ancien comédien d’En Coloc avec Capucine Anav, des souvenirs plein la tête. Pour autant, si le Lyonnais suscite désormais quelques selfies, ce dernier entend surtout mettre à profit cette expérience pour attirer de nouveaux contrats.
Un laisser-passer vers une plus grande reconnaissance
« Pour un comédien, c’est un super exercice. C’est du pain béni d’être en improvisation totale pendant 3 jours. Surtout, aujourd’hui, je suis le mec qui a piégé les Marseillais. Tu n’es plus la personne qui n’a rien fait », affirme le Lyonnais, à l’affiche au théâtre avec « les pieds nus dans la neige »* et auteur du film « un moi pour deux ». Le tout, avant un premier long-métrage, en plein développement. De bons augures pour la suite, bien le présent soit déjà délicieux, sinon exquis, au regard des épreuves passées pour s’afficher à l’écran. Car si son profil fut suggéré par un autre Lyonnais, le directeur de Lorbac Productions, Arnaud Mizzon, Antony Vincent dût se mobiliser en naviguant à vue, privé de toute information.
« Arnaud m’a dit ‘‘j’ai un casting pour toi, ce n’est que de l’impro. Je ne peux pas te dire ce que c’est, mais c’est quelque chose qui peut vraiment t’apporter’’. Alors je suis parti à Paris passer le casting, je ne savais pas dans quoi je m’embarquais. J’étais hyper stressé, je me suis dit qu’est-ce que je fais là ? », évoque l’acteur, la production souhaitant maintenir secrète cette idée de piège audiovisuel. « Pendant cinq jours, je n’avais aucune nouvelle », retient Antony Vincent.
« Je ne regardais pas la téléréalite avant. Désormais, j’ai une autre image d’eux »
Finalement sélectionné, ce dernier fut alors envoyé de l’autre côté de l’Atlantique, puis confiné les yeux bandés dans un minibus, « effet de surprise » oblige. « Puis c’est parti, je me fais ma descente du van et je balance la phrase ‘‘le nouveau chef des Marseillais est là’’. Je me suis tout de suite mis des candidats à dos (rires) ! Ce rôle, c’était dur, je n’arrêtais pas de les saouler. Julien, à partir du premier soir, il a dû en avoir marre, il ne me répondait plus. Pourtant, même les caméras éteintes, il fallait rester dans le personnage », enchaîne-t-il. Et ce, jusqu’aux aveux. Une libération pour lui, comme pour les candidats. Des étreintes en guise de conclusion, Antony Vincent pouvait alors souffler. Et savourer. « L’audace réussit à ceux qui savent profiter des occasions » !
*En tournée en France, en Suisse et en Belgique jusqu’en 2023.
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