Texte : Morgan Couturier. Disparue à 76 ans, le 20 décembre dernier, Jocelyne Sebban restera à jamais associée à l’école hôtelière Vatel à qui elle consacra sa vie jusqu’à son dernier souffle.
La vie est implacable sur le sujet : on sait ce que l’on perd, mais jamais ce que l’on gagne. Mais il y a-t-il vraiment à gagner dans le décès de Jocelyne Sebban, que la ville avait appris à reconnaître au premier coup d’œil, « ses tailleurs et ses beaux talons », illustrant depuis 1984, l’exigence qu’elle souhaitait imposer à l’hôtellerie. Et plus encore, dans les couloirs de son école, Vatel, qu’elle avait construite à Paris, trois ans plus tôt, avec son mari Alain Sebban.
« C’était un peu notre maman à tous »
Déjà, à l’époque, la Lyonnaise avait remarqué quelques carences dans un milieu qu’elle découvrit rue de la Charité, à l’Hôtel de Verdun, propriété de sa belle-famille. « Elle était là pour nous former au savoir-être », confie Delphine Cinquin, arrivée en 2008 à la tête de l’école et consciente que la mère lyonnaise a mis la barre très haute. « On a envie de faire mieux. Elle m’a appris énormément et jusqu’au bout, si j’avais besoin d’elle, je savais où la trouver », poursuit l’ancienne étudiante, passée comme beaucoup, entre les mains de Jocelyne Sebban.
« Je l’ai rencontrée en 1992, lors de mon concours d’entrée à Vatel. Elle a regardé mon dossier et elle a souri. Elle m’a dit : ‘‘j’ai compris qui tu étais, on va s’occuper de toi’’. Jocelyne, c’était ça, elle faisait confiance à tous ses étudiants. Ce qui l’animait, c’était la réussite de ses étudiants. Elle transformait les défauts en qualités. Pour nous, c’était un peu notre maman. Sa fille, Karine Benzazon, aujourd’hui Directrice Générale de Vatel Lyon lui reprochait d’ailleurs, de passer plus de temps avec ses étudiants qu’avec elle », poursuit la directrice.
Une sympathie légendaire, que Jocelyne Sebban ne manquait pas d’agrémenter d’une certaine discipline sur la tenue et la présentation. « On avait intérêt à être en uniforme. Elle avait même des rasoirs BIC jetables dans son tiroir pour les garçons mal rasés. Pour nous, ça a été l’école de la vie », conclut Delphine Cinquin. Là réside sûrement son principal héritage, qu’elle s’était amusée à commémorer, un mois avant sa mort, pour les 40 ans du groupe. L’occasion d’un dernier sourire, déjà éternel…
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