Texte : Yves Espaignet. Triste nouvelle, Jean-Paul Mauduy s’est éteint à l’âge de 82 ans dans sa demeure de la Dombes où il nous avait reçus il y a plusieurs années. C’est dans ses terres qu’il aimait être en famille, en « gentleman farmer » discret, qui savait donner du temps au temps.
Ailleurs, il a manifesté une réactivité dans ses actes de chef d’entreprise, dans ses multiples responsabilités de représentation du monde économique. Il a ainsi marqué la vie économique lyonnaise par son engagement dans les instances socioprofessionnelles où il a laissé le souvenir d’un dirigeant défendant ses convictions avec une ténacité sans faille.
A la tête de la Chambre régionale du Commerce et de l’Industrie (CCIR) jusqu’en 2016, il a mené la mise en œuvre de la réforme attribuant à cette instance la responsabilité de la coordination des actions des CCI de bassin économique. Il a tenu à installer le siège de celle-ci dans le nouveau quartier d’affaires de la Confluence à proximité du siège de la Région pour affirmer symboliquement l’autorité de la CCIR.
Nul ne peut nier qu’il était un homme de pouvoir, soucieux d’agir et sa stature solide laissait comprendre son goût à la décision.
Son visage de commandeur ne pouvait dissimuler son regard d’homme de la terre comprenant très vite à qui il avait à faire dans les multiples négociations menées. Pas de pardon ou d’excuses pour celui qui n’avait pas respecté le contrat passé avec lui. Jean-Paul Mauduy était un personnage entier, attaché à la parole donnée.
Autodidacte, il avait gardé de son Périgord natal, cette sourde volonté à réussir par le travail en ne comptant pas son temps. Ancien ouvrier, il a su créer son entreprise MG en 1970 et en faire un groupe industriel de plus de 300 personnes. Spécialisée dans la tuyauterie et l’assemblage industriel, elle sera sa fierté et témoignera de sa capacité à être devenu un capitaine d’entreprise, ce qui lui vaudra les plus hautes distinctions, dont les insignes de commandeur de la Légion d’Honneur en 2015.
C’est son allant qui le conduira à la tête de la Métallurgie Rhône-Alpes, puis du MEDEF Rhône-Alpes de 1997 à 2002 ; les responsabilités s’enchaineront depuis la présidence de la Chambre syndicale de la Métallurgie du Rhône, la présidence de la CCI de Lyon pour arriver à celle de la CCIR. Depuis son bureau au sein du Palais de la Bourse aux Cordeliers, il s’attachera à apporter des solutions aux grands dossiers de l’instance consulaire lyonnaise (Eurexpo, Lyon-Saint-Exupéry, EM Lyon).
Désormais Lyon était devenue pour lui une ville dont il avait saisi l’esprit d’ouverture sur le monde. Jean-Paul Mauduy a apporté sa pierre dans cette construction d’une métropole européenne.
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