Dominique Perben et Jacques Bruyas et Marc Lambron, au Salon du Livre de lyon en 2006 – Photo © Marco
Par Jacques Bruyas, Président de l’Union des écrivains Rhône-Alpes
Ils ne sont pas très nombreux les lyonnais élus à l’Académie Française, quelques hommes des Sciences ou de la Politique (François Jacob, Edouard Herriot…) et de rares écrivains (Claude Farrère, Marcel Achard, admettons Paul Claudel par sa belle-famille et son installation dauphinoise…) et ce 26 juin 2014 l’élection au troisième tour (avec 13 voix) de Marc Lambron en succession de François Jacob au fauteuil n°38.
Marc Lambron, pur lyonnais, né le 4 février 1957, qui après des études à l’école primaire Jean Racine, rue Crillon dans le 6ème où exerçait sa maman Jacqueline (que nous embrassons, ndlr) a excellé au Lycée du Parc puis à Normale Sup’ avant que de filer à Sciences PO Paris et de finir à l’E.N.A comme agrégé de Lettres. Des études brillantes suivie de nominations non moins élogieuses dans des Ambassades comme Madrid, au Conseil d’Etat… mais la rage d’écrire et c’est alors dès le premier ouvrage « L’Impromptu de Madrid », un grand auteur qui se dévoile. Une plume limpide et un esprit acéré font son succès avec « La nuit des masques » (Prix Colette 1990) « l’Œil du silence » (Prix Fémina 1993) et aussi ses chroniques du Figaro et du Point, regroupées en trois volumes « Carnets de bal 1,2,3 ».
Avec « Mignonne, allons voir…. » paru en 2006, Marc Lambron distille sa petite musique lancinante pendant les Présidentielles et donne un éclairage inattendu et singulier à la candidate Ségolène Royal…. mais c’est avec son dernier ouvrage « Tu n’as pas tellement changé » consacré à son frère précocement disparu d’un « mal d’amour » que Marc Lambron s’avère le plus vrai… Un être touchant, sensible, cachant ses « faiblesses » sous une carapace que certains taxent d’auteur « mondain » alors que c’est un roc d’authenticité qui se fracture devant vous dès que vous lui parlez. Un grand auteur nationalement consacré et reconnu et un peu de cette reconnaissance rejaillissant comme les perles d’eau d’une source prometteuse sur la littérature en Rhône-Alpes et ses auteurs si souvent malmenés par le « parisianisme « ambiant.
Sur cette photo, un seul aura été élu donc… 😉