Propos recueillis par Thierry Lahon (médianet) & Nathalie Pradines (bonne réponse)
Sous notre parasol estival, nos deux premiers invités sont à priori très différents, vous allez pourtant leur découvrir de nombreux points communs…
Marie Rigaud est la créatrice et directrice du Festival du Printemps de Pérouges. Femme de caractère, libre et passionnée, l’épouse du cuisiniste Arnaud Bernollin s’est prêtée avec gourmandise à notre interview. On la découvre telle qu’on l’imagine à la fois fidèle à ses racines et ouverte à toutes les aventures…
Si dans l’inconscient collectif Lyonnais on classe volontiers Guy Mathiolon au rayon PDG de la SERFIM, parmi les 500 plus grandes fortunes françaises ou dans la case ex Président de la CCI, vous allez découvrir un homme authentique, et attaché à sa famille. Un vrai chef de clan, un homme entouré de femmes…
Avant de parler vacances, pouvez-vous nous dire ou s’est passée votre enfance ?
GM : Ma mère est pied-noir mi catalane, mi sicilienne, et je suis l’aînée d’une grande famille. Comme beaucoup, en 1962 toute ma famille est rentrée en France. Pendant 1 an et demi, on s’est donc retrouvé à 14 dans un appartement de 80 m2, rue Baraban, en face de la patinoire. Cela crée d’incomparables liens familiaux et c’est quelque part les plus beaux souvenirs de ma vie. Comme vous le voyez, je suis donc moitié pied-noir, et le couscous de ma mère est forcement le meilleur du monde…
MR : Moi, je suis auvergnate, de Vichy, mais je suis lyonnaise depuis 20 ans et j’ai passé la moitié de ma vie ici. Ceci étant, j’ai encore mes grands parents à Vichy, donc j’y vais régulièrement, et j’adore la région Auvergne. Mais mon cœur est aujourd’hui à Lyon et bien sûr aussi à Pérouges…
Si on vous dit vacances qu’est ce que cela vous évoque ?
G.M: Famille !
M.R: La Grèce en camping car !
Parlons vacances & enfance…
G.M: Mes vacances d’enfance sont très marquées par mes origines familiales. Du coté de mon père, j’ai passé beaucoup de temps à la campagne, dans le Dauphiné à garder les vaches. Je gagnais 1 franc par jour si je les ramenais toutes à bon port… Et puis la paie doublait au moment de la vogue du village… c’était le temps des auto-tamponneuses ! Du coté de ma mère, c’était la Catalogne et la Sicile. Bref, c’était fabuleux. On découvrait d’autres mondes, on mettait 2 jours pour aller en Catalogne. Une autre époque !
M.R : Je suis l’aînée d’une famille de 4 enfants et nos vacances étaient plutôt « routardes » puisque mes parents avaient investi dans un camping-car « Westfalia » (qui serait vintage aujourd’hui). Pendant 10 années et dans des lieux différents à chaque fois, nous faisions du camping sauvage sur des plages de rêves dans une Grèce qui, à l’époque, était encore sauvage. On a vraiment réussi grâce à ces vacances à se créer un esprit de famille, car à 6 dans un camping-car, même s’il y a de la promiscuité, cela crée des souvenirs inoubliables. Et pour rallier ce paradis, on traversait ce qu’on appelait la Yougoslavie, et l’Albanie. Aujourd’hui je me rends compte que c’est une chance d’avoir découvert tous ces endroits. J’en garde un souvenir vraiment génial.
Et maintenant vos premières vacances d’adulte…
MR : Jeune adulte, j’ai continué à partir en vacances avec mes parents, jusqu’à plus de 20 ans, nous n’allions plus en Grèce mais à la montagne pour faire de la randonnée. Ensuite, jeune célibataire, je suis beaucoup partie aux Etats Unis, pas seulement l’été mais toute l’année. J’ai eu pendant 2 ou 3 ans une espèce de folie des billets d’avion pour New York ou Las Vegas. J’y allais pour traquer des artistes et pour jouer au casino…
A cette époque, j’allais voir énormément de concerts, un peu partout dans le monde, et c’est comme ca que j’ai réussi à faire venir à Lyon de nombreux artistes. Je me souviens ainsi de ma rencontre avec Mickael Bubblé qui est aujourd’hui une star mondiale. A l’époque, j’ai dû aller le voir au moins 5 fois en concerts, j’étais vraiment acharnée, et ce qui me fait plaisir c’est d’avoir réussi, après tous ces périples, à le faire venir à la Halle Tony Garnier.
GM : Après mon service militaire, et pour mes premières vacances de jeune adulte, je suis aussi allé au Mali. C’est un pays qui est à la fois tellement pauvre et riche humainement que quand on a 20 ans c’est vraiment un pays qui prend aux tripes.
Mais puisque Marie nous parlait de la Grèce, moi aussi j’ai une petite anecdote grecque… Jeune adulte, entre étudiants on avait loué un minibus, nous avions traversé la Yougoslavie, et l’Albanie, et j’ai le souvenir que l’on trouvait les Yougoslaves beaucoup trop grandes pour nous (rires). Bref, nous finissons par arriver dans un bar en Grèce, nous alignons ouzo sur ouzo et puis à la fin de la soirée, on demande au serveur la note… A ce moment là, notre hôte nous regarde avec étonnement et nous dit « mais vous êtes chez moi, ce n’est pas un bar ici… ». Ca, c’est vraiment de supers souvenirs, un moment extraordinaire, les Grecs étaient vraiment très hospitaliers.
Comment choisissez-vous vos voyages ?
GM : Chez moi c’est simple, on fait un sondage auprès de mes 3 filles, moi j’ai droit à une voix, donc c’est elles qui choisissent.
MR : Je n’en suis pas au même stade que Guy parce que ma fille a 3 ans et demi (rires).
GM : En famille, je peux dire que nous avons presque fait le tour du monde. C’est un vrai luxe, je le reconnais, surtout que pour chaque voyage nous avions la chance de partir entre 2 et 3 semaines. Qui plus est, en termes d’ouverture d’esprit c’était vraiment très intéressant. Aujourd’hui, mes filles sont toutes des adultes mais jusqu’à l’année dernière j’ai encore réussi à partir en vacances avec les 3. La seule différence c’est que maintenant je ne suis plus le seul homme, il y a leurs copains (Rires).
MR : Depuis la naissance de ma fille, nous ne nous posons plus la question de savoir où aller car nous avons trouvé une terre d’accueil : c’est l’Irlande. Nous y allons tous les étés et même un peu plus car nous possédons une maison au fin fond de la lande irlandaise, au beau milieu de nulle part…. Nous avons fait un coup de fusil et l’avons achetée en pleine période de récession économique. Après de nombreuses visites et pleins d’aller-retour, nous avons craqué pour une maison vieille de 400 ans, à quelques centaines de mètres du Monastère de Clonmacnoise, l’endroit ou est née la vie chrétienne en Irlande…
Certains voyages vous ont-ils marqué plus que d’autres ?
GM : Tous les voyages que j’ai pu faire ont été très enrichissants. Par exemple, au Japon la culture est extraordinaire, l’Australie est un pays hors norme et j’ai passé beaucoup de temps au Canada, puisque j’y ai travaillé quelques années, c’est l’un des pays qui nous a vraiment scotchés.
MR : Le voyage qui m’a beaucoup marqué est le Tibet. J’y suis allé il y a 4 ans et pendant 1 mois. La bas, il y a tout ce que j’aime dans les voyages : tout d’abord découvrir une nouvelle culture, vivre le choc des civilisations et ensuite marcher, car l’une de mes autres passions reste la randonnée. J’adore découvrir de nouveaux pays en marchant, je pense que je ne ferai jamais de voyage de masse en ou de voyages bus, ce n’est vraiment pas mon truc.
Cet été, où partez-vous en vacances ?
MR : 3 semaines d’Irlande et 1 semaine de Crête !
GM : 1 mois dans mon « château » à Morestel dans le 38. C’est une maison que j’ai retapée l’an dernier, donc je compte bien en profiter. Et pour la petite histoire, c’est dans cette même maison que je gardais les vaches étant petit…
Avez-vous un pire souvenir de vacances ?
MR : Oui, j’ai une mauvaise expérience, à New York, un jour où je n’avais pas pris le temps de réserver correctement mon hébergement. Je me suis retrouvé dans un hôtel tellement miteux, avec des cafards dans la chambre, que j’ai fini par passer la nuit sur le canapé de la réception… Autant dire que des le lendemain, j’ai plié bagages et j’ai pris une chambre au Sofitel à Time Square (celui de DSK), même si le prix n’était pas le même…
GM : J’ai moi aussi eu une expérience américaine cocasse. Avec ma première paie, j’ai voulu visiter les Etats-Unis, et pour que cela me coûte moins cher je voyageais avec les « Greyhound », les bus qui vont de ville en ville et roulent pendant la nuit. Sur la route, nous nous sommes arrêtés dans une auberge de jeunesse, à la New Orléans. Il n’y avait qu’une douche collective, et là j’étais le seul blanc, ils avaient tous 3 têtes de plus que moi, croyez-moi, je ne faisais pas le fier (rires).
Est-ce que vous ramenez beaucoup de souvenirs de vacances ?
GM : C’est simple, avec 3 filles c’est juste obligatoire ! On ramené des tas de choses qui ne servent pas, mais on les a !
MR : Moi je me suis soignée, j’avais la maladie paraît très répandue de ramener tout un tas de trucs insensés. Heureusement, mon mari m’a soignée. Aujourd’hui, je suis plutôt photos de paysages et des gens que je rencontre…
Si vous deviez choisir un voyage où repartir, lequel choisiriez-vous ?
MR : J’aimerais repartir au Tibet, mais en famille, lorsque ma fille sera plus grande…
GM : Pour dire vrai, Je suis incapable de répondre à cette question, j’ai fait beaucoup de voyages sympas, j’ai par exemple été très marqué par l’Australie, lorsque l’on se retrouve au milieu du Bush et que l’on essaie de souffler dans les « Didgeridoo », c’est un souvenir fantastique. Mais il y a aussi le Japon, sur le plan culturel. J’ai vraiment adoré la Chine qui est aussi très impressionnante, et puis il y à bien sur et aussi le Mali, alors choisir…
Y a-t-il un endroit que vous ne connaissez pas encore et que vous aimeriez visiter ?
MR : J’aimerais beaucoup aller au Brésil. Ça devient presque une obsession. Olivier Ginon, patron de GL Events, un de mes partenaires, m’a vraiment donné l’envie d’aller découvrir ce pays.
GM : Je ne connais pas l’Amérique du Sud, cela me plairait bien, mais moi je serais plus attiré par des pays comme l’Argentine plutôt que le Brésil.
Quelles choses aimez-vous faire pendant les vacances, et que vous ne faites pas le reste de l’année ?
GM : Lire et j’ai toujours des bouquins avec moi. Et puis faire du sport, mais surtout passer du temps avec mes enfants.
MR : Je vais être honnête, j’adorerais lire mais je ne m’y résous pas… par contre j’écoute beaucoup de vinyles et en Irlande, on écoute souvent de la musique sur notre vieux tourne-disques. Sinon, je dirais que l’activité qui nous change le plus du quotidien c’est de parler une langue étrangère…
TL : Maintenant que vous vous êtes découvert l’un l’autre, où aimeriez-vous vous inviter en vacances ?
GM : Moi je veux bien aller chez Marie en Irlande !
MR : Et moi je veux bien venir passer quelques jours à Morestel, sur tes chaises longues ce serait parfait. Ce qui me séduit dans l’histoire de ta maison c’est que c’est une maison familiale. Elle semble réellement compter pour toi et j’aime beaucoup cette idée.
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