Par Morgan Couturier et Marco Polisson
L’émotion est toujours vive une semaine après le décès de la jeune Lyonnaise, volontairement percutée puis trainée sur 800 mètres par un automobiliste qui a ensuite pris la fuite.
Une semaine après sa tragique disparition, la mort d’Axelle Dorier continue d’émouvoir la capitale des Gaules et ses alentours, encore sous le choc de cet acte odieux qui vint ôter la vie de cette jeune aide-soignante de 23 ans.
La vie est venue le rappeler : du bonheur au drame, il y a parfois qu’un pas, comme celui qu’Axelle Dorier osa effectuer cette fameuse nuit du 18 au 19 juillet. Une démarche innocente, simplement destinée à s’interposer devant la voiture de ses futurs agresseurs, que cette habitante de Francheville n’aura probablement jamais soupçonné d’être la dernière.
Youcef T en aura finalement décidé autrement, avec pour conséquence, celle que l’on sait, à savoir ôter la vie de cette belle jeune femme. Le tout, à tout juste 23 ans. 23 printemps, qu’elle venait à peine de célébrer quelques instants auparavant, dans l’accueillant parc des Hauteurs, niché au sommet de Lyon, dans le 5e arrondissement.
Une ultime fête pour ce visage éclatant qui à en croire ses proches, aimait profiter de cette jeunesse trop vite supprimée. Pire, la belle Franchevilloise n’aura pas eu le bonheur et le privilège de souffler ses bougies qu’elle devait éteindre officiellement deux jours plus tard, un certain lundi 20 juillet, où le seul cadeau qui lui fut offert, fut de faire la Une de certains journaux.
Cette aide-soignante, décrit comme discrète dans la vie de tous les jours, s’en serait bien passée, comme elle se serait volontiers passée de conclure sa vie dans une interminable course de 800 mètres, effectuée de manière horrible, sous les roues du diabolique véhicule de ses meurtriers.
Ses frères jumeaux devaient également fêter leur anniversaire la semaine suivante
Pire encore, à en croire certains proches, la jeune femme n’aurait pas été tuée sur le coup. Juste le temps de promulguer un ultime message à ses frères jumeaux, Théo et Evan, terribles spectateurs de cette scène macabre, eux qui de la même façon, devaient célébrer leurs 20 ans, le mardi suivant.
Profondément effondrée, à en croire le maire de Francheville, Michel Rantonnet, la famille n’a évidemment plus le cœur à la fête. Ni aux médias, qu’elle souhaite logiquement éviter. Et si le temps efface la peine, paraît-il, nous avons pris la décision de la laisser en paix.
La douleur est déjà assez profonde. Comme celle de ses amis, nombreux à avoir refusé de nous témoigner quelques mots délicieux à son intention, par simple respect des prières formulées par la famille. Marine Durand en fut consciente, mais la volonté d’honorer son amie fut trop forte pour résister, alors lorsque quelques mots échappèrent de sa bouche, elle nous décrit une fille qui « aimait les gens ». « Elle avait la joie de vivre. Elle vivait sa vie à fond et c’était une présence gentille et très douce », expose-t-elle.
A Francheville, un livre de condoléances offre également quelques précieux témoignages de la charmante Axelle.
Remis « à la famille en temps voulu », ce dernier vient apaiser les cœurs. Chacun y met du sien. « Tous les parents sont concernés. Je suis horrifié. Il n’y a pas de mot pour qualifier un drame pareil. Ce sont plusieurs vies de perdues, celle de la victime, celles de la famille et même celle du conducteur qui a quasiment le même âge. C’est une catastrophe pour tout le monde. C’est un drame horrible. Les mots sont presque vains », glisse ainsi Michel Rantonnet.
Père de deux enfants, ce dernier s’est promis d’aider la famille autant que possible. Mais sans initiative volontaire. Seules les demandes des proches seront respectées. Alors que la douleur est encore vive, celles-ci sont encore nulles. La famille veut éviter toute récupération politique. Point de marche funèbre donc, annulée à leur demande, ni d’hommage en bande organisée.
Dans la vie réelle, seule une messe orchestrée dimanche dernier à la demande de Mgr Emmanuel Gobilliard, une banderole des Bad Gones devant Fourvière (ci-dessous), des tags, des marquages au sol et de nombreux bouquets glissés rue de l’Antiquaille sont ainsi venus rendre hommage à cette « adorable personne ». A notre connaissance, le nouveau maire Grégory Doucet ne s’est pas rendu sur place…
Lyon ne veut pas l’oublier, car même de là-haut, Axelle Dorier est encore présente dans les cœurs.
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