Myriam Fogel-Jedidi. Les multiples visages d’une femme engagée

6 juin, 2022 | LES GENS | 0 commentaires

Texte : Marie Bérard Candidate LR aux législatives de la 2ème circonscription, Myriam Fogel-Jedidi est une femme solaire, maman de trois adolescents, qui a plus d’une flèche à son arc. De la tronçonneuse viscérale à la plume engagée, cette quadragénaire ne s’en laisse pas compter. Ce petit gabarit, ceinture noire de judo, rempile dans le fief des bobos écolos gauchistes. Même pas peur !

Myriam Fogel-Jedidi nous ouvre la porte de son appartement situé sur les pentes de la Croix-Rousse. Elle nous précède et laisse dans son sillage une discrète fragrance de la Maison Godet. Un coup de cœur découvert lors d’un week-end à Saint-Paul de Vence. Les occasions de quitter Lyon sont rares pour la candidate LR aux législatives de la 2ème circonscription de Lyon, campagne oblige, mais se ressourcer lui permet de tenir le marathon. Elle sourit à la question. « Le parfum, oui c’est obligatoire. Le rouge à lèvres aussi. Plus jeune, je voulais être nez, sans doute que la lecture du roman de Patrick Süskind « Le Parfum » a eu son effet ».

Moins glamour, la jeune fille choisit un DUT gestion des entreprises et des administrations à l’issue duquel elle entre chez Paribas. Myriam est toujours dans le groupe. « J’ai débuté à Paris en back-office avec les traders, fait un passage au contrôle de gestion puis dans la branche commerciale. Depuis huit ans, je suis pilote d’exploitation immobilière ». Son job ? Gérer toute demande de travaux, du devis à la réception de chantier, pour la soixantaine d’agences inscrite à son portefeuille (Lyon, Savoie et Haute-Savoie) ». Très souvent sur le terrain, elle côtoie une majorité d’hommes et dirige les opérations. Elle avoue ne pas manquer de caractère.

Le dépassement de soi

La compétition est inscrite dans son ADN. Elle quitte le tatami avec la 9ème place au Championnat de France. « Je la dois en partie à M. L’Hote, un entraineur exceptionnel ». Gymnastique, athlétisme, handball… même combat pour Myriam. Une devise : progresser avec ce que l’on est mais, toujours viser le dépassement de soi. Et gare à ceux qui aimeraient la ranger dans la case sportive, la jeune fille a reçu le Premier prix de violon au conservatoire de Rouen et joué à l’Opéra (Rouen et Paris), pour Jacques Martin, Michel Rocard et Stéphane Grapelli. « C’est mon grand-père maternel qui m’a donné le virus. Un homme complexe, intellectuel, et heureux de vivre dans une forme de simplicité ».

On apprend que Myriam a une sœur (Londres) et un frère (Montréal), que son père est tunisien, chef d’entreprise, que sa mère, styliste, a suivi ses parents en France à treize ans, et qu’elle est retournée vivre en Finlande (son pays). « Mon grand-père, physicien et recteur de l’université, m’a transmis le goût de l’effort et l’amour pour la transmission du savoir, une idée force de mon programme. Ma mère m’a initiée au dessin, couleurs, matières, jusqu’à la coupe d’un vêtement ». Elle cite Mongi Guibane, évoque les lainages de Sonia Rykiel. Ses yeux noirs pétillent autant quand elle parle de mini crèches que de peinture. Il ne lui déplairait pas qu’une œuvre de Pierre Soulages, Pablo Picasso ou Pierre Bonnard prennent place sur une cimaise de son appartement…

L’île des possibles

Chaque été, Myriam et sa tribu s’envolent pour une île finlandaise. « Je perpétue cet équilibre de mon enfance, une vie urbaine et de longues parenthèses en lien direct avec la nature. Un coin de terre sans eau courante ni électricité, où il faut travailler pour recevoir. Je me souviens de départs à cinq heures du matin pour aller poser des filets de pêche ». Myriam adore manier la tronçonneuse, cinq kilos tout de même. « En 2021, dix-sept arbres sont tombés comme un mikado. Trois semaines de travail, huit heures par jour à quatre, pour tout débiter. Queue de cheval, habits de sécurité et rouge à lèvres, madame est dans son élément.

Quand un ami lui demande un coup de main pour exploiter son bois en Haute-Loire, elle répond présente évidemment. « Cet endroit à un côté scandinave, l’isolement, les myrtilles, les fougères, la vie rude ». La gestion d’une forêt rend humble, opiniâtre et musclé. « En Finlande, personne ne vous fera un cours sur l’écologie, les intempéries font partie de la vie, et chacun gère de façon pragmatique ». Lorsqu’on lui fait un procès d’intention pour son intervention sur les quais du Rhône une matinée de novembre, elle balaie le propos. « Cette polémique ne m’a pas touchée. Je me sentais physiquement capable de porter secours à ce jeune homme. C’est pour cet esprit de courage et de fraternité que de nombreuses personnes soutiennent Marin ».

Les pentes de la Croix-Rousse

« J’ai suivi mon mari, muté à Lyon, en 2004. Quitter Paris correspondait à l’idée de fonder une famille. Nous avions craqué sur une photo. Rdv est pris pour la visite de l’appartement, je m’en souviens, un 8 décembre ». La pièce de vie aux dimensions généreuses, la lumière omniprésente, le cachet des pierres transformeront la première impression en coup de cœur. Suivront la découverte du quartier, l’empreinte des canuts, son caractère cosmopolite, la présence de commerces, la proximité avec la Presqu’île. Si certains s’inscrivent à un club de sport, la jeune femme prend sa carte au parti. « Une première dans la famille, mes parents n’étant pas politisés ». De fil en aiguille, elle militera pour Emmanuel Hamelin, Michel Havard, Laurent Wauquiez, jusqu’au jour où Etienne Blanc lui donne l’investiture.

« Le quartier change et pas forcément dans le bon sens. Certaines familles partent, moi, je n’ai pas envie que l’on me dicte mes choix. Alors je me bats pour préserver un équilibre de vie. Je suis attachée à mon territoire. Outsider ? Pas vraiment. De droite, oui avec un programme qui reprend mes valeurs ». Myriam Fogel-Jedidi va au contact des habitants et de la diversité culturelle. « J’aime cet échange sans filtre. Une personne est toujours plus complexe que ce qu’elle affiche ». Même sur des talons, Myriam a le pas tonique. On l’imagine battre le pavé des pentes et les étages de la Duchère et donner le LA à son équipe. A l’heure où l’on boucle, le résultat de la candidate est à venir. Quant à la femme au tempérament de battante et à l’engagement chevillé au corps, elle ne devrait pas disparaître du radar des media l’été venu.

SON CARNET D’ADRESSES
Sa permanence : 24, montée Saint-Sébastien – Lyon 1er
Bistrot à vins Nosch : 24, rue du Palais Grillet – Lyon 2
Sur le Bout de la Langue : 3, place Sathonay – Lyon 1er
Le Comptoir de la Bourse : 33, rue de la Bourse – Lyon 2ème

<a href="https://www.lyonpeople.com/author/marco" target="_self">Marco Polisson</a>

Marco Polisson

Rédacteur en chef
Co-fondateur du magazine.
En charge de la rédaction et responsable des partenariats.
Délégué à la protection des données RGPD

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