Par Philippe Valence
La nouvelle est tombée il y a un peu plus d’une semaine. François Hollande souhaite augmenter de 160% les taxes sur la bière. Une décision qui a provoqué l’émoi chez les patrons de bistrots et chez les brasseurs nationaux ou locaux, comme à Lyon le Ninkasi ou bien la Brasserie Georges.
L’affaire semble entendue. Pour des motifs de santé publique, Bercy a décidé, sans aucune concertation, d’augmenter les droits d’accises (taxes sur l’alcool) de +160% sur la bière. Conséquences immédiates : c’est le consommateur qui va trinquer avec une hausse comprise entre 20% et 25% en moyenne. Un demi passerait ainsi de 2,50€ à 3,10€, le pack de bière voyant son prix progresser de 10 à 12€. Autant vous dire qu’en cette période de forte croissance, le pouvoir d’achat des Français, mais aussi la consommation d’un produit populaire et convivial, en prendrait un bon coup derrière la casquette !
Si la justice et l’équité étaient au cœur du message de François Hollande, la réalité budgétaire l’a vite ramené à la raison… Il n’en reste pas moins que cette décision est budgétairement insensée et fiscalement injuste. Insensée, car pour un chiffre d’affaires total de 2 milliards d’euros, le secteur brassicole verrait sa contribution actuelle de 337 millions passer à plus de 800 millions d’euros. Injuste car seuls les brasseurs sont touchés par une taxe justifiée par la santé publique alors qu’ils ne représentent que 16% du marché de l’alcool en France.
Depuis une semaine, les brasseurs sont donc à la manœuvre, soutenus par de nombreux parlementaires toutes tendance confondue. Si Patrick Verchère, député UMP, a pris fait et cause pour les brasseurs (la brasserie du Ninkasi est sur sa circonscription), on attend encore une réaction des députés de la majorité… A commencer par Thierry Braillard qui a pourtant beaucoup fréquenté le Ninkasi à une époque et qui a sur sa circo la Brasserie Georges, Pierre-Alain Muet ou encore Jean-Louis Touraine, secrétaire de la commission des affaires sociales où sera étudié le texte budgétaire en question. Sans oublier Gérard Collomb, hélas recordman de France de l’absentéisme au Sénat. Sa (très) récente position en faveur de la Cité de la gastronomie devrait pourtant le sensibiliser à la défense du patrimoine et du goût. Et puis à force de fêter ses victoires au Ninkasi devant des bocks de bière, il faudrait peut-être renvoyer l’ascenseur…
En attendant, si vous voulez boire une dernière gorgée de bière avant qu’elle n’augmente, allez au bistrot du coin de la rue, ça fera plaisir au patron. Et puis connectez-vous sur le net et mettez la pression sur le gouvernement en rejoignant le groupe Facebook "Dernière gorgée de bière". Et sans modération, s’il vous plait !
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@Derniere_biere
les droits d’accises sur la biere de plus de 2,5% d’alcool sont de 31,22€ par hectolitre soit 7,8 centimes pour une demi.Est ce que le passage ce ce droit de 7,8 centimes à 12,50 centimes justifie une hausse du demi de 2,5€ à 3,10 € ?????????