Par Marc Polisson
Grande première pour les patrons du cercle souping qui ont convoqué la presse dans les salons du Prisme pour une conférence de presse décalée et surréaliste (à leur image pour résumer). « On ne vous a pas invité pour parler d'une soirée tee-shirt mouillé » assurent d'emblée les deux apparatchiks.
« La nuit lyonnaise n'a pas la place qu'elle devrait avoir ! Nous avons des propositions à formuler pour y remédier. » Parmi les pistes intéressantes proposées par les deux inséparables, on retiendra surtout leur volonté d'ouvrir la nuit à la culture (en associant les établissements aux évènements phares que sont les biennales. Il s'agit là d'une vraie bonne idée tout comme la création d'un évènement baptisé « Les Trophées de la nuit lyonnaise » dans l'esprit de la Griffe. Au rayon des doléances, Pierre et Thierry regrettent le manque d'ambition et d'implication de la municipalité. « Quand elle veut une grande équipe de foot, un grand festival, elle met les moyens ! La Ville de Lyon doit donc mouiller sa chemise si elle souhaite avoir une vie nocturne digne des grandes capitales européennes. » C'est vrai qu'on est encore loin de Barcelone… Seconde doléance, les relations avec les lardus. « On est encore dans une relation gendarmes-voleurs, inutile de préciser qui sont les seconds ! » assurent les jeunes patrons qui confirment le ressenti général de la profession à ce sujet (lire Lyonpeople de mars 2008). Là, c'est en fait les mentalités qu'il faut changer ! Bonjour le chantier !…
Dernier point évoqué, la mise en place d'une « charte de professionnalisme » ayant pour vocation de responsabiliser et de valoriser les gens de la nuit qui en seraient les signataires. « D'une façon claire, elle mettrait en avant les bons élèves et sanctionnerait les mauvais ! » assurent les Kgbistes qui n'y vont pas par quatre chemins ! Ça fleure bon la répression (alors qu'ils s'en plaignaient dix minutes auparavant !) Régulation du bruit (d'accord) ; gestion des risques liés à l'alcoolisme mondain (rires dans la salle) avec l'obligation de refaire payer l'entrée de toutes les discothèques du centre ville ; répression du trafic de stupéfiants avec une mesure qui va faire jaser : « Les établissements signataires s'engagent à remettre aux autorités de police toutes personnes prises en flagrant délit de détention, de consommation et de vente de drogues à l'intérieur. » « Ils se prennent pour le centre de contrôle anti-dopage du Tour de France ! Il n'y aura plus d'équipes s'ils font ça ! » rigole un ex-nuiteux. Si cette mesure était adoptée, ça va snifer dans les chaumières ! Au-delà de la joke, on retiendra de cette matinée une réelle volonté de faire bouger les lignes, avec un bémol cependant. Leur appel aurait eu plus d'écho s'il avait été relayé par d'autres professionnels de la profession qui se seraient assis à la même table face à la presse. Mais là encore, on peut toujours rêver !
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