Par Hibernatus
Depuis 30 années qu'il existe, le Marché de la Création est devenu une véritable institution lyonnaise. Si dans les premières années on trouvait un peu de tout dans ce qui était un véritable souk où chaque individu revendiquant le statut d'artiste, réussissait à se faufiler dans ce maelström pour présenter ses « chefs d'œuvre », à de rares exceptions près, tout était à jeter plutôt qu'acheté.
Mais bon ! Les bobos de l'époque faisaient leurs emplettes à deux sous en rêvant qu'un jour peut-être, leurs trouvailles vaudraient des milliards. En fait, ça ne coûtait pas cher mais ça ne valait rien. Avec le temps, une commission composée d'une petite dizaine d'artistes bénévoles s'est réunie mensuellement pour examiner la candidature de la quarantaine de postulants (presque 400 par an) qui rêvaient de venir se geler les couennes devant des régiments de badauds esbaudis. La commission fait beaucoup de malheureux puisqu'elle n'accepte que 3 ou 4 candidatures par mois. Grâce à cela pourtant, la qualité de travail présenté au Marché de la Création progressa d'année en année. On trouve bien encore quelques nanars mais on peut aussi découvrir de réels talents qu'il convient d'encourager. Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Il y avait bien de temps en temps un « artiste » écarté par la commission, pour se plaindre du manque de perspicacité de celle-ci. Mais bon ! Ça n'allait jamais très loin.
Les malheurs d'Alfred
Jusqu'au jour d'octobre 2007 où un certain Alfred S., artiste peintre autodidacte spécialisé dans l'abstracto mystique, se vit recalé par le jury d'artistes. Aïe, aïe, aïe ! Mais pour qui se prennent-ils ? Quelle est donc leur légitimité pour priver le marché de la création du génie injustement méconnu d'Alfred ? « Trop systématique et trop décoratif » avait rétorqué la commission. Ce qui est vrai et même plutôt gentil car, je ne vois pas qui pourrait mettre ça sur un mur pour décorer son appartement. A part un apparatchik du Parti socialiste au goût douteux. Je dis ça car notre artiste s'en alla pleurnicher auprès de Pierre-Alain Muet, grand amateur de ses toiles. « Des toiles superbes aux couleurs éclatantes qui semblent sculpter dans le métal » dixit PAM qui, permettez-moi de le dire, ne connaît sans doute pas grand chose à la peinture tant la production d'Alfred S. a des airs de déjà vu. Et même de déjà bien vu. Notre Muet du sérail qui n'est pas un imbécile puisqu'il a été élu, fit ni une ni deux et accorda un passe-droit à son protégé, au grand dam de la commission évidemment vexée d'être désavouée.
C'est aujourd'hui Marie-Odile Fondeur, adjointe à l'Economie, qui a repris le dossier et continue d'accorder des autorisations provisoires à celui qui est en train de passer du statut d'artiste maudit à celui d'artiste officiel de la Ville de Lyon. Belle promotion !
On l'aura compris, la question n'est pas de savoir si Alfred S. mérite mieux ou moins que d'autres d'exposer au marché de la création (entre nous, il y a pire que lui sur le quai de Bondy ) mais de s'interroger sur le bien fondé du coup de piston accordé bien légèrement par la municipalité à notre artiste apparemment bien en cour.
MOF, en bisbille avec la commission qui refuse toujours les oukases de la mairie centrale, rêve de la réformer en réduisant le nombre d'artistes qui la composent et en désignant des fonctionnaires et d'élus de la Ville de Lyon à sa botte.
On sait ce qu'il faut penser des goûts artistiques d'édiles plus ou moins incultes.
Que l'on se rappelle le cours Verdun avec Pradel ou la place des Terreaux avec Chabert. Quand l'Art, même minuscule comme c'est le cas du Marché de la Création, copine avec la politique, ça ne fait jamais bon ménage.
Cette réforme insensée qui déplait souverainement aux exposants actuels pourrait même faire d'autres dégâts collatéraux. Chaque élu sollicité sera tenté de faire plaisir à ses électeurs ou voudra imposer ses propres goûts. Et comme on ne pourra pas accepter plus de monde qu'aujourd'hui, ça fera chaque année plus de 300 mécontents des choix validés par la mairie centrale. Soit, avec les familles des insatisfaits plusieurs milliers en fin de mandature. On peut penser que Gérard Collomb notre bon maire, fin stratège, ramènera à la raison ses élus au sens politique bien incertain.
Oui, j’aime la peinture, la vraie, la sincère. Celle qui est le reflet d’une personnalité, d’un artiste qui « travaille », se cherche, ne copie jamais …. CRÉE. « LART EST UNE NÉCESSITÉ INTÉRIEURE » a écrit Kandinski « L’ARTISTE NE CHERCHE PAS, IL TROUVE » a dit PICASSO. J’aime ce marhé de la Création et je le visite depuis sas débuts, j’y achète aussi…oui parce qu’on y trouve des oeuvres de qualité, originales., personnelles, des artistes sincères …..mais ils ne s’apellent pas Algred S. Ah! non
Comment ne pas donner raison à Hibernatus? A ce propos, n’y aurait il pas un lien de parenté entre ce nouveau, chroniqeur et notre regretté Justin Calixte?
Quel beau texte, il me semble reconnaître le talent d’un peintre dont les zeeuvres sont plus à l’aise sur des cimaises en dur qu’au marché flottant de la création.
cet article au style délicieusement caustique, je n’aurai pas ressenti le besoin d’y rajouter mon grain de sel! Tout y est très bien dit! Mais qui se cache derrière ce pseudo d’hibernatus?
pourquoi une commission;le marché de la création doit être ouvert à tous.Ce sont les acheteurs qui choisiront les « talents ».
Muet aime les peintures d’Alfred Simonnet. Il la écrit à la commission pour se justifier. Cela pruve que notre Muet est mal voyant et comme il reste sourd aux récriminations de la commission , je suggère qu’on le nomme adjoint aux zandicapés comme on dit maintenant alors qu’il s’agit d’uu H muet.
Si le marché est ouvert à tous, où va-t-on mettre tous ces pseudos artiste . ILs sont plus de 3OO nouveaux postulants è vouloir exposer
la presse a toute sa liberté. Au vu que ce que je lis dans cet article , le croniqueur « hibernatus » a t il pris soin de rencontrer l’artiste peintre en question….le droit de ne pas aimer les oeuvres de l’artiste donne t il un droit de les dénigrer…..chaque personne a des goûts personnels et il faut respecter le travail de chacun. Il y aurait pire au marché de la création que les oeuvres exposées par cet artiste…….ce n’est déjà pas très gentil pour les autres et comment expliquez vous alors que les pires soient validées par la commission chaque années……
vous parlez de croniqueur ou chroniqueur ? Connaissez vous la presse ? Vos propos démontrent le contraire…