Des bureaux de vote désertés – Photo © Fabrice Schiff

Par Justin Calixte

Mon Dieu, que cette campagne électorale a été pathétique. Elle a montré de façon criante le désarroi et le manque de lucidité de nos élus (de gauche comme de droite), face au désintérêt qu’ils suscitent.

Isolés dans leur ghetto politico-médiatique, beaucoup plus intéressés par le partage des places éligibles et des prébendes que par le sort de moins en moins enviable des Français, nos politiciens impuissants et souvent incapables foncent tête baissée dans le mur en klaxonnant.

Pourtant comment ne pas être inquiet lorsque certaines banlieues n’ont voté qu’à 25% des inscrits. Alors que beaucoup d’habitants n’ont même pas daigné figurer sur les fichiers électoraux. Le pire ( ?) étant que sur ces 25% d’électeurs encore miraculeusement concernés, la majorité a choisi le Front de gauche ou le Front national. Quel désastre ! Tout cela serait risible si ce n’était pas aussi tragique. Il est à craindre qu’un de ces jours ou plutôt un Grand soir, les bulletins de vote délaissés se transforment en pavés. Ou pire encore. La faute à qui ?

Evidemment à cette classe politique qui, il faut bien l’avouer, ne se décarcasse que pour conserver ses privilèges. Chacun se tenant par la barbichette, prisonnier de règles, de rites, de calculs, de combines, de connivences insupportables. Chacun condescendant à faire semblant de s’inquiéter de nos désirs, de nos souhaits, de nos attentes, de notre sort… les veilles d’élections. Il est malheureusement trop tard et leurs ronds de jambes maladroits de péripatéticiennes décaties ne suscitent chez leurs électeurs que le mépris.

Car ne nous y trompons pas, les vainqueurs de ces dernières élections ont vaincu faute de combattants. En réalité tous, sans exception, ont pu constater un effondrement impressionnant de leurs électorats respectifs. L’UMP bien sûr, mais aussi le FN et encore les socialistes qui gonflent le torse bien à tort. Vérifiez les nombres de suffrages plutôt que les pourcentages, vous n’en reviendrez pas.

Notre système politique qui se désagrège peu à peu m’a toujours fait penser au « Grand prix de Tennis de Lyon ». Au fil des ans, le spectacle est devenu de plus en plus médiocre pour ne pas dire nul alors que le « le Village » battait son plein. Notables et nantis se tapant sur le ventre tout heureux de se retrouver entre privilégiés alors que la piétaille, lassée de regarder des courts désertés par les champions avait depuis longtemps abandonné les gradins. On voit comment ça risque de se terminer pour le Grand Prix de Tennis. Le système politique français prend le même chemin.

On va pouvoir ressortir les piques et la guillotine !