Texte : Morgan Couturier – Mises sur pied en décembre 2021, par la Mairie et Françoise Pupier-Sibilia, les Halles de Limonest peinent à dégager un bilan économique positif. La faute aux loyers réclamés par la municipalité que la chef d’entreprise estime « disproportionnés ».
Dire que le projet des Halles de Limonest lui tient à cœur serait un euphémisme, tant Françoise Pupier-Sibilia se donne corps et âme au projet. À « son » projet, comme elle aime le rappeler depuis sa création en décembre 2021. Si bien que les récentes critiques du maire de la commune, Max Vincent, au sujet d’une prétendue mauvaise gestion des Halles de Limonest, sont restées en travers de la gorge de la restauratrice. En effet, le 4 septembre dernier, l’édile regrettait publiquement qu’aucun loyer n’ait été versé à la mairie (propriétaire des murs pour un coût global estimé à 2,3M€) depuis le lancement du projet. Un argument suffisant pour intenter une action en justice.
« On ne peut pas se permettre de continuer comme cela. Nous avons le souci des deniers publics. Et les autres commerces pourraient nous accuser de favoriser les Halles », avait ainsi taclé l’élu limonois dans la presse locale. Une sortie médiatique pas vraiment du goût de Françoise Pupier-Sibilia, dont la réussite professionnelle n’est plus à démontrer. Pour cette dernière, le problème tient au prix des loyers (6 000€/mois, ndlr), jugés exorbitants au regard du potentiel actuel du site.
La contraignante problématique du stationnement
« On devrait nous aider les premières années, le temps de se faire connaître », regrette l’intéressée, pointant en parallèle, un gros déficit de stationnement. Un argument suffisant pour décourager les clients les moins entreprenants. Un mal voué à durer jusqu’en 2024, date retenue par l’exécutif pour ériger un parking flambant neuf. « C’est bien, mais c’est loin », poursuit la restauratrice, avouant toutefois un certain réchauffement des relations entre la mairie et les Halles de Limonest.
« Il y a un vrai dialogue avec la mairie, qui communique davantage sur les Halles. Eux ont besoin de nous, et nous, nous avons aussi besoin d’eux. Nous allons essayer de négocier l’échéance des loyers, mais tout sera payé », promet d’ailleurs Françoise Pupier-Sibilia. Un discours positif étayé par les récents échanges entre avocats ayant ouvert la porte à un certain apaisement. « En attendant, il faut trouver plus de solutions pour continuer à faire vivre le lieu. Ce projet est trop beau pour le lâcher », évoque la maîtresse de maison.
« On fait vivre le cœur du village, ils ont besoin de nous »
Confrontée à un cruel manque de personnel, en dépit de conditions salariales confortables, la restauratrice se veut ainsi force de propositions. Alors qu’un nouveau poissonnier est arrivé, et que l’installation prochaine d’un stand de « viandes à maturation » est en réflexion, la Lyonnaise espère ainsi trouver son salut dans l’introduction prochaine d’animations. Des soirées, des dégustations, censées booster la popularité du site. Et de facto, attirer les clients. Une condition sine qua non pour sortir la tête de l’eau, apaiser les conflits et rendre à ce projet, tout l’éclat qu’il mérite.
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