Par Justin Calixte

Pour une soirée œcuménique, ce fut une soirée œcuménique. Parmi la droite « bling bling » et la gauche « Brumm-Brumm » qui faisaient bon ménage, on pouvait voir des cathos tradi mais aussi des protestants tout ce qu'il y a de plus orthodoxes, Sépharades et Ashkénazes qui, malgré le carême et un shabbat très avancé, grignotèrent de coupables gourmandises sous le regard amusé de vénérables frères du grand orient et de la GLNF..

Il y avait même quelques aristos authentiques vaguement effarés par cette France qui, après avoir coupé la tête de leurs ancêtres, a perdu depuis longtemps la sienne. On l'aura compris, toute la faune des people était là : gazelles peu farouches, biches aux aguets, vieux singes à qui on n'apprend pas à faire les grimaces, quelques bécasses bien sûr, panthères noires, tigres de papier, jeunes (et moins jeunes) loups aux dents acérées, chevaux de retour, chiennes de garde, jeunes paons faisant la roue, étourneaux de passage, moutons de panurge et moutons noirs, drôles de zèbres, lapins chasseurs, lions superbes et peut-être généreux (?)… bref. Tout ce que Lyon compte de gens distingués que l'on a pourtant du mal à distinguer sur les photos du magazine Lyonpeople. Ne manquait qu'un raton laveur, quelques animaux malades de la grippe et les skieurs (des chamois d'or) qui avaient appris par la météo que le week-end serait d'enfer.

Dans ce zoo d'un soir, Gérard Collomb, vieux renard de la politique, venu sans Caroline, se retrouvait comme un poisson dans l'eau, à la différence de Dominique Perben, albatros égaré et conséquemment solitaire, venu là pour serrer des mains réconfortantes qu'il eut du mal à trouver. La soirée commença vraiment lorsque Marco et Nico se risquèrent dans un grand numéro qui fit éclater de rires leurs nombreux amis. Habiles, ils se chambrèrent mutuellement, coupant ainsi l'herbe sous le pied des jaloux qui rêvaient de les « casser ». Gégé se lança ensuite dans un de ses discours improvisés dont il a le secret. Il sut même se raccrocher aux branches quand, emporté par son lyrisme il laissa entendre que Lyonpeople s'achetait en kiosque. Il s'en tira en soulignant que la presse payante ne se vendait pas alors que Lyonpeople pourrait faire un tabac chez les marchands de journaux. Preuve qu'il fréquente trop Brunet-Lecomte et connaît les difficultés de Lyon Mag.

Puis la surprise arriva : Stéphane Guillon, vedette comique de Canal +, venu à grands frais faire son numéro de comique croupier au Casino Le Lyon Vert. Après 15 ans de vaches maigres et de bides en province, aujourd'hui consacré vedette (?) par le petit écran, il remplit les salles. Celle de la soirée Lyonpeople ne lui était pas acquise. Il n'eut ni le talent ni l'intelligence, ni la générosité nécessaires pour la conquérir. Dès sa première « vanne de gauche », il se planta. Et nous en voulut. Dans un brouhaha aussi impressionnant que significatif, il connut un de ces « grands moments de solitude » chers à son confrère Bigard. La corvée terminée, il put aller compter ses sous et se consoler en dînant à la Rotonde, en dormant dans la suite  4 étoiles du Pavillon du parc et en se faisant raccompagner en limousine à la Part Dieu comme il l'exigeait dans son contrat. Quand on est une vedette de gauche, il faut ce qu'il faut.

L'amuseur officiel enfin parti, on s'amusa enfin, jusqu'à point d'heure. L'accueil avait été princier, le buffet fut royal et la musique tonitruante et souveraine. Noblesse oblige !

PS : Mes seuls regrets : la poignée de main accordée par inadvertance à l'encore maire du 9^ème. Je la regrette encore. Et l'absence de Nadjat Belkacem a qui j'aurais volontiers fait la bise.

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