L'ambassadeur de Chine en France M. Kong Quan entouré de Pierre Mossaz
et Yves Minssieux, vice-présidents de la CCI de Lyon – Photo©Christelle Becam
Par Saint Pothin
A peine installé dans le fauteuil de doyen du corps consulaire de Lyon, Li Ping, consul général de Chine à Lyon, a commis son premier fait d'arme politique et, dans le même temps, sa première faute de politesse. Du coup, le corps consulaire de Lyon est divisé entre ceux qui ont vu le rouge et ceux qui… voient rouge !
Qui l'aurait cru ? Hier soir, à la Cité internationale, le tout Lyon faisant des courbettes et buvant à la santé des camarades… Il faut dire que depuis que l'UMP a signé un accord de partenariat et d'amitié avec le Parti communiste chinois, les dernières réserves ont été levées. Aux oubliettes, les droits de l'homme, Tien An Men et le Tibet. Place au business. L'inauguration officielle du consulat de la République populaire de Chine fut donc très courue à ceci près qu'il manquait quelques consuls, faute de bristol. Au départ, les édiles concernées ont cru à une manigance du camarade Besancenot, ci-devant facteur de la gauche prolétarienne. Que nenni, il ne sévit qu'à Neuilly, tournée oblige. La réponse est venu du consul lui-même, qui s'est excusé en privé de n'avoir pu les inviter, leur pays faisant partie des 23 Etats* ayant reconnu diplomatiquement la République de Taïwan. Connaissant la légendaire volonté chinoise de ne pas perdre la face, on mesure combien cet aveu a dû coûter à Li Ping. Mais les ordres venaient d'en haut. L'ambassadeur de Chine était présent. Il fallait donc faire de la politique, les grattons passeront après ! Oubliant que tous les pays industrialisés ont un bureau économique à Taïwan, qui fait office de discrète représentation diplomatique. Il ne faut pas pousser, sinon les Chinois voient rouge ! Le plus drôle, c'est que l'on a pu croiser quelques consuls blacklistés (ou plutôt redlistés) à la soirée de l'Office national du tourisme tunisien de La Reine Astrid. Un hôtel propriété d'un autre Chinois, de Hong-Kong cette fois. Là bas, au moins, on sait encore vivre…
* Belize (1989), Burkina Faso (1994), République dominicaine (1957), Salvador (1961), Gambie (1995), Guatemala (1960), Haïti (1956), Honduras (1965), Kiribati (2003), Marshall Islands (1998), Nauru (1980-2002, 2005), Nicaragua (1990), Palaos (1999), Panamá (1954), Paraguay (1957), Saint-Christophe-et-Niévès (1983), Sainte-Lucie (1984-1997, 2007), Saint-Vincent-et-les Grenadines (1981), Sao Tomé-et-Principe (1997), Swaziland (1968), Salomon (1983), Tuvalu (1979) et le Vatican (1942).
bien dit