Par Marc Polisson

Le groupe Riccobono rachète les Petites Affiches Lyonnaises, les Petites Affiches de la Loire et la Tribune de Vienne au groupe Foruméco dirigé par Michel Guyomard. Qui est rentré à Reims par le premier avion (privé).

Les rumeurs de cession des titres courraient dans le landerneau lyonnais depuis plusieurs mois (elle aurait été actée dès le mois d’octobre) mais le repreneur n’est connu que depuis quelques jours : le groupe varois Riccobono (originaire du Muy) vient de finaliser le rachat des Petites Affiches Lyonnaises, des Petites Affiches de la Loire et de la Tribune de Vienne ! Une véritable razzia qui fait de cet acteur majeur de l’impression française (9 sites dont un en Belgique et un second au Luxembourg), le leader des journaux d’annonces légales en Rhône-Alpes. Après avoir racheté Le Tout Lyon à Jacques Matagrin en 2002, le journal du Bâtiment et des TP, le Moniteur judiciaire, l’Essor et dernièrement, la totalité du Patriote Beaujolais, le groupe familial met ainsi la main sur un triptyque qui a réalisé sur son dernier exercice, un chiffre d’affaires de 1,42 million d’€ pour 24 salariés. Reste que cet appétit s’explique : la mise en place annoncée d’une plateforme nationale des annonces légales dématérialisées amène l’ensemble des principaux protagonistes du secteur à se développer pour peser davantage.

Présent sur Lyon, Bourgoin-Jallieu, Saint-Etienne et Villefranche-sur-Saône via son pôle régional de presse (pour une centaine de salariés) le groupe Riccobono répond parfaitement à cette nouvelle tendance. S’agissant du département du Rhône, dont le marché des annonces judiciaires et légales est estimé à 10 millions d’€, on peut même parler de quasi-monopole : avec l’acquisition des Petites Affiches Lyonnaises et compte tenu du fait que Le Tout Lyon détient déjà la moitié du marché, il est aisé de penser que le groupe Riccobono va très vite s’accaparer entre 70 et 80 % du magot ! Une vraie mine d’or qui fait des heureux. En atteste, l’activité exceptionnelle réalisée par Le Tout Lyon en 2010 : 5,9 millions d’€ de chiffre d’affaires (avec un effectif de 33 personnes) pour un résultat net surréaliste de 1,05 million d’€* ! Et tout porte à croire que 2011 est du même acabit. Face à cette hégémonie, reste à connaître l’attitude des derniers « survivants » rhodaniens habilités à faire paraître des annonces légales : Le Progrès et la Tribune de Lyon…

A l’heure actuelle, il est trop tôt pour connaître le montant de la cession. Face aux autres prétendants au rachat (parmi lesquels deux des trois anciens directeurs du titre), Riccobono a dû sortir son chéquier. Alors même que le titre convoité est en perte de vitesse. Mais il semble impossible que Michel Guyomard retombe sur ses pattes. Le Rémois qui déboulait à Lyon en jet privé avait racheté le titre à Fernand Galula en 2004 pour la coquette somme de 60 millions de Francs** (un peu plus de 9 millions d’euros). Quid des procès en cours devant le tribunal des Prud’hommes et quid du devenir des salariés des journaux repris ? Pour l’heure, rien ne semble avoir encore été défini. Ils en sauront sans doute plus vendredi lors de la venue à Lyon de Bernard Riccobono.

* source : societe.com

** Interrogatoire de Fernand Galula (https://www.lyonpeople.com/presse/p6galula_06.html)