Par ici la sortie ? Ce serait plus de 400 000 euros mensuels économisés – Photo © Fabrice Schiff

Par François-Jean Tixier

Avec un effectif désormais au complet, Lyon doit gérer un problème de riche et notamment la concurrence de trois meneurs de jeu, avec en toile de fond l’utilisation de Yoann Gourcuff, stérile et hors de prix.

Ce dernier fait l’objet de spéculations sur un éventuel départ au marché d’hiver des transferts, ce qui soulagerait les finances de l’OL engagé dans un plan d’austérité. Le joueur a été acquis à Bordeaux fin août 2010 pour une somme de 22 millions d’euros assortis de divers bonus pouvant se monter à 4 M€. Astronomique pour un joueur en méforme la saison précédente. Pour un départ dès cet hiver, Yoann Gourcuff devra surmonter plusieurs handicaps. Son prix, il a joué la Ligue des champions avec l’OL (et ne peut donc pas jouer en C1 avec un autre club) et il reste sur une seconde saison ratée conclue sur une blessure. Il a débuté le présent championnat avec une blessure à la cheville gauche, opérée fin août, ne reprenant la compétition que le 15 octobre contre Nancy (3-1) après une absence de cinq mois et demi. Depuis son retour, le public guette les signes permettant d’apercevoir le grand meneur de jeu de l’OL espéré par le club lors de son recrutement, et notamment son président Jean-Michel Aulas, instigateur de son arrivée. Hélas, hormis un but, magnifique, contre Saint-Etienne en fin de partie (2-0), un autre offert à Jimmy Briand à Lille où Lyon a perdu (3-1) et quelques gestes techniques réussis, l’ensemble reste modeste au regard des sommes investies. Car outre le transfert, le joueur perçoit un salaire supérieur à 400.000 euros mensuels… A titre de comparaison, Lisandro, indisponible durant trois mois, n’a mis que trois matches pour être décisif, dimanche à Auxerre (3-0), avec deux buts.

Joueur ordinaire

Après un an et demi à Lyon, Gourcuff n’a pas vraiment cherché à s’intégrer. "Je ne connais pas encore vraiment la ville", a-t-il admis curieusement le 24 novembre sur OLTV, la chaîne de télévision du club qui le recevait pour la première fois cette saison, alors qu’il n’est encore jamais passé en conférence de presse depuis sa rentrée. Après le match contre l’Ajax, il a traversé la zone média, une première également, sans mot dire, ni aucun regard pour quiconque, tête baissée et écouteurs sur les oreilles. Son adaptation dans le groupe apparaît aussi difficile. Son comportement est toujours en décalage avec les autres joueurs que ce soit sur le plan vestimentaire ou sur les exercices proposés, notamment. Pour jouer face à Toulouse, dimanche, l’entraîneur Rémi Garde a le choix entre Honorato Ederson, intéressant contre l’Ajax et à Auxerre, voire Clément Grenier satisfaisant à la fin de l’été avant de se blesser deux fois, et Gourcuff.  "Je compte sur Yoann, évidemment. La question ne se pose pas", assure Garde.  "Comme pour d’autres, à partir du moment où le groupe se renforce, personne dans mon esprit n’a de place garantie. Je suis là pour que l’équipe avance et que les résultats soient là. Je fais mes choix objectivement", affirme le technicien interrogé aussi sur son positionnement. "Il a joué en étant plus reculé quand l’équipe en a eu besoin et parce que je pense qu’il en a les capacités mais pas en fonction de l’adversaire. Dans ma réflexion, je tiens compte aussi que, dans son esprit, il aime évoluer plus haut en première ou deuxième rampe de lancement dans un jeu bien construit", explique Rémi Garde. Ainsi, Yoann Gourcuff ne doit plus son statut de star qu’au prix de son transfert et de son salaire. Rattrapé par la réalité de ses performances, il apparaît à l’heure actuelle comme un joueur ordinaire soumis à la concurrence.