Par Marc Polisson
Alors que l’entreprise varoise de Pompes Funèbres Riccobono s’apprête à enterrer vivantes les « Petites Affiches Lyonnaises » pour pouvoir lancer son nouveau journal hybride baptisé « Tout Lyon Affiches », nous avons recueilli les réactions de Jean-Marc Requien et de Jeannine Paloulian.
A compter du 1er décembre 2012, le paysage de la presse lyonnaise comptera un titre de moins. Les Petites Affiches avaient paru sans discontinuer depuis 132 ans, connu des hauts (Fernand Galula) et des bas (Michel Guyomard). Et ce sont les imprimeurs varois Riccobono qui leur donnent le coup de grâce après les avoir vidé de toute substance.
Une disparition qui n’est pas passée inaperçue au grand dam des croque-morts qui espéraient un enterrement rapide et « dans la plus stricte intimité ». Pour avoir osé s’exprimer dans nos colonnes, François Turcas s’est fait méchamment harponner par les sudistes. Mais le président de la CGPME ne s’en est pas laissé compter.
Aujourd’hui, nous publions les réactions contrastées de deux personnalités « folles » de presse. Et connues pour leur franc-parler. Quant aux Petites Affiches, requiescant in pace.
Il a participé à toutes les aventures de la presse lyonnaise. De Lyon Poche à Lyon Capitale, en passant par Lyon People – dont il est toujours l’associé – le publicitaire est réputé pour sa grande gueule. Même les morts en prennent pour leur grade.
REQUIEM
« Les journaux qui meurent font toujours verser des larmes au vieux comme aux jeunes crocodiles. Cette mise en bière des Petites affiches lyonnaises ne changera pas grand-chose au pluralisme de notre presse lyonnaise déliquescente car, entre nous, les gazettes dont la partie rédactionnelle n’est en fait qu’un prétexte à recueillir le maximum d’annonces légales juteuses sont des médias parfaitement inutiles. D’ailleurs, qui les lit ?
Excepté ceux qui veulent connaître le régime matrimonial de leurs voisins ou les changements de dirigeants dans des sociétés plus ou moins anonymes ? Les Petites affiches, comme le Tout Lyon d’ailleurs, en est le parfait exemple. Et ce n’est pas leur inénarrable et néanmoins tellement suffisant rédacteur en chef Antonio Mafra qui me fera changer d’avis ; ces journaux sont à la presse ce que le McDo est à la cuisine et ce que les vessies sont aux lanternes.
On achève bien les chevaux, pourquoi pas les canards ? Un canard sans plumes (de talent) est fait pour passer à la casserole. Alors que de plus en plus de personnes se déclarent pour l’euthanasie des vieillards cacochymes, pourquoi pleurnicher autant pour la mort d’un journal qui n’en est pas vraiment un ?
Aussi ne comptez pas sur moi pour me joindre au cortège des pleureuses. Beaucoup de journaux ne méritent pas autre chose que de mourir. Les Petites Affiches en font partie. » Jean-Marc Requien, le 27 novembre 2012
Ancienne journaliste du Progrès, spécialiste des questions religieuses, la nouvelle présidente du Club de la Presse récite un De profundis à l’attention de notre confrère disparu.
UNE FLAMME QUI S’ETEINT
« Un titre de presse écrite qui disparaît c’est toujours une petite flamme qui s’éteint dans la guirlande multicolore des médias qui font le pluralisme médiatique. En même temps, nous constatons tous qu’il y a une désaffection du grand public vis à vis des médias écrits pour privilégier d’autres formes et d’autres sources d’informations.
Nous vivons donc une époque charnière dans laquelle nous nous inquiétons légitimement de ce qui disparaît, sans toujours bien percevoir et mesurer l’importance de ce qui est en train de naître. Dans cette période de fragilisation et d’incertitude, nos pensées, et notre soutien vont à nos consœurs et confrères, journalistes confrontés à ces changements. » Jeanine Paloulian, le 27 novembre 2012
JMR est bien placé pour parler des disparus. Il en fait partie
Je compte bien disparaitre encore plus dans les prochaines années. Et je ne pleurniche pas pour autant. Au contraire.
Si les donneurs d’ordre en petites annonces légales décidaient d’infliger une punition aux propriétaires du Tout Lyon, ça les ferait peut-être revenir sur leur décision
Tout a f ait d’accord avec vous,ces journaux d’annonces ne sont pas vraiment des journaux et quant bien même,les journaux sont comme nous, ils doivent mourir un jour.on peut même se demander si la mort de certains journaux ne rendraient pas service a la démocratie?
Et vous allez aussi pleurer quand TLM va mourir,alors qu,ils sont mauvais depuis des années. Vacher n’a jamais su faire de la télé
Je vois que REQUIEN a encore les dents bien acérées!!!comment ne pas s’en réjouir,I l nous manque
VAS Y JUSTIN ON EST AVEC TOI
Et qui profiterait de ce boycott ? Je ne serais pas étonné d’apprendre que tribune de Lyon ou le Progrès sont derrière ce pseudonyme…
Marco, ça mérite un dossier sur l’état de la presse à Lyon. Son histoire, son avenir. Ce qui a marché, coulé, réussi…. chiche ?
c’est comme ceux qui pensaient que le 69 était indispensable à l’économie lyonnaise;qui s’en soucie aujourd’hui ??m^me si le Progres disparaissait le vie continuerait.Il est temps de fermer toutes ces danseuses qui ne font le plaisir de quelques éditeurs mégalos et désargentés.
Quand on connait les relations qu’entretiennent les rédacteurs en chef des 2 titres, on se demande bien comment cette fusion va finir. Sans parler des journalistes qui s’adoooooorent. Une cuisine indigeste qui ne manquera sans doute ni de sel, ni de (lyon) saveurs.