Photos © Fabrice Schiff
Par Marjorie Auer
Il s'agit du nouveau film réalisé par Frédéric Auburtin. Une comédie pleine d'aventures et de rebondissements autour de deux imposteurs du reportage terrain : Gérard Lanvin et Gérard Jugnot. Le film est déjà en salle.
s’agit du deuxième long métrage réalisé par Frédéric Auburtin, auteur du film ‘‘Un pont entre deux rives’’. L’histoire ? Une célèbre radio d'information, R2I, envoie en Irak son meilleur duo de reporters : Frank le journaliste, et Poussin l’ingénieur du son. Très vite, c'est par millions que les auditeurs suivent leurs récits très documentés, reflétant "à chaud" l'intensité des combats et la difficile survie de la population. Le jour où Frank et Poussin sont victimes d'une prise d'otages, un mouvement de solidarité d'une rare ampleur s'organise pour obtenir leur libération : autour du slogan "un euro pour nos otages", la France se mobilise en masse. Oui mais… le gros souci pour Frank et Poussin n'est pas vraiment la prise d'otages : leur vrai problème, c'est plutôt qu'ils n'ont jamais mis les pieds en Irak, et que les récits haletants qui ont fait leur notoriété, c'est depuis Barbès qu'ils les enregistrent… La comédie est inspirée d’un fait divers grave : celui de la libération de Florence Aubenas. Il se trouve que les deux scénaristes du film, Simon Michaël et Jacques Labib, ont respectivement été membres de la brigade anti-terroriste et grand reporter pour RTL.
Cependant, le film a du aller à l'encontre de certaines méfiances, à la vue du sujet sur lequel il porte. Diffusée sur le Net, la vidéo montrant Gérard Jugnot et Gérard Lanvin déguisés en otage a fait naître un début de polémique. Mais le réalisateur coup court : "Nous sommes évidemment très sensibles au sort des otages dans le monde, nous ne sommes pas stupides ! Nous ne voulions pas tomber dans une parodie de mauvais goût. Je me suis documenté et je ne voulais surtout pas que le film tutoie l'atrocité d'une telle situation." Gérard Jugnot répond en cœur : "Je sais que le scénario d'Envoyés très spéciaux a fait peur à de nombreuses personnes. Moi je l'assume parfaitement". Et de faire le parallèle avec un film culte du cinéma français : "Dans ce cas, Gérard Oury n'avait pas le droit de faire « La Grande Vadrouille » parce que la guerre de 39/45 a fait 18 millions de morts… De toute façon, quand ils auront vu le film, les spectateurs comprendront que ce n'est absolument pas polémique." En tout cas, la bonne ambiance sur le tournage du film est palpable entre les deux acolytes : ‘‘Gérard Jugot est un kiffeur'', dixit l'autre Gérard. ‘‘Il aime manger, boire, comme moi. Il a sans doute fait des erreurs dans le choix de certains films, comme moi. Mais en tout état de cause, c'est un bosseur, un mec sincère qui s'investit dans ce qu'il fait."
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