Par Céline Giraud
Une comédie émouvante réunissant Michel blanc, Mélanie Laurent, Guillaume Gouix, Manu Payet et Géraldine Nakache. Un beau casting. Réalisé par la jeune Jennifer Devoldère, ce film sortira dans les salles le mercredi 20 avril 2011.
Eli, 60 ans attend un enfant de sa femme Suzanne (Claude Perron). Lors de l’annonce de la nouvelle à ses deux filles, Dom (Florence Loiret) et Justine (Mélanie Laurent), elle passe mal. Justine, en manque d’amour enchaine les relations amoureuses. Elle semble être encore une ado qui n’a pas confiance en elle, s’habille en baggys et baskets, lèche ses frites et mange des céréales au lait. Son père Eli Dhrey, un grand enfant lui aussi, est plutôt maladroit, incapable de montrer ce qu’il ressent, faisant des blagues de mauvais goût et le pire dans tout cela, il copine avec les ex de sa fille et ce, à son insu ! Mais on remarque très vite qu’il s’agit de quelqu’un de sensible qui aime profondément les autres. Justine arrivera-t-elle à s’en rendre compte et à lui dire à son tour ce qu’elle éprouve. D’autant plus que Manu Payet, dans le rôle d’Atom, lui dit explicitement : « Il faut que tu lui parles » où encore « et puis tu sais quoi, nos pères, ils ne sont pas éternels ». Alors est-ce que ces deux personnes esseulées qui ne se sont jamais vraiment parlés réussiront à se retrouver ? Suspense.
Jennifer Devoldère a su marquer le grand écran. Avec son style anglo-saxon, elle en est à son deuxième long métrage. Le premier « Jusqu’à toi », en 2007, voyait déjà à l’affiche Mélanie Laurent. « Et soudain, tout le monde me manque » semble être une continuité du premier mais cette fois, Jennifer ose davantage en mêlant humour et émotion. On passe du rire aux larmes en quelques secondes. Le film se dénote également avec la place importante de l’art. Qu’il soit en musique ou en image. Une mélodie jazz, travaillée avec le compositeur Nathan Johnson, rythme le film et les personnages. A travers les radios comme moyen artistique, la place de l’image (que Jennifer connaît bien) est toute aussi importante. Une idée originale de la réalisatrice, de faire radiographier par Justine (radiologue dans le film) les personnes mais aussi chaque objet qui lui passe sous la main. Dans quel but ? Recomposer les relations ? Une forme d’œuvre à découvrir. En tout cas, le film est une véritable leçon de vie qui s’inscrit dans la lignée de la comédie « Les petits Mouchoirs » de Guillaume Canet sortie six mois plus tôt. Mais cette fois, ce n’est pas la thématique de l’amitié qui est mis en lumière mais les relations père-fille. Et plus exactement le manque de communication entre deux êtres qui s’aiment mais qui n’arrivent pas à se le dire. Une chose est sûre, Jennifer touche là où ça fait mal alors n’oubliez pas vos petits mouchoirs !
Entretien avec l’équipe du film
Pouvez-vous nous expliquer ce qu’évoque le titre ?
Jennifer :Dans le film, Michel dit : « Moi quand je suis loin des miens, soudain tout le monde manque », j’ai trouvé que c’était quelque chose qui résumait bien l’ensemble du film et ces gens qui ne s’entendent pas, on dirait qu’ils préfèrent vivre sans les autres mais qui, une fois qu’ils ont plus la capacité de se voir et bien voilà les êtres se manquent.
C’est quelque chose que vous ressentez ?
Jennifer : Oui, moi tout le monde me manque très vite, je m’attache super vite aux gens et quand ils ne sont plus là, ça me manque vachement.
Jennifer, Mélanie, c’est votre deuxième collaboration, qu’est-ce qui vous plaît en tant qu’actrice dans les films de Jennifer et vous chez Jennifer, qu’est-ce qui vous plaît chez Mélanie ?
Jennifer : Je ne sais pas trop ce qui me plaît chez Mélanie, après tout, tout me plaît. C’est quelqu’un qui me touche beaucoup quand je la vois à l’écran. Il y a aussi des connexions un peu inconscientes. Mélanie, c’est quelqu’un que je pourrai filmer sans fin, si la pellicule était gratuite.
Mélanie : Une femme réalisatrice c’est important parce que c’est un autre regard. C’est un regard de sœur. C’est un regard de grande sœur et non pas… d’homme qui vous voit comme une espèce de fantasme. Il y a souvent un autre rapport excepté avec Michel (rire). Puis je trouve qu’elle a un univers très particulier, très anglais et puis moi je suis très sensible au cadre, à la manière de poser la caméra. Et Jennifer vient de la pub, elle a un vrai œil. C’est très agréable de tourner avec quelqu’un qui a du talent. Normalement, on doit avoir un auteur qui sait très bien écrire et un réalisateur qui sait très bien cadrer. Et c’est agréable quand on a les deux, surtout chez une jeune réalisatrice.
Mélanie, Michel, vous vous retrouvez après le tournage d’Embrassez qui vous voudrez, dirigé par vous Michel, en 2002…
Michel : Ce n’est pas si simple que ça parce qu’on n’avait pas de scènes ensemble donc je n’avais pas l’expérience d’avoir joué aux côtés de Mélanie. Donc pour moi, ça a été une découverte totale. Ce qu’on ressent quand on a joué avec quelqu’un même s’il y a une équipe autour avec un réalisateur, il n’y a que les deux personnes qui y ressentent. Donc vu de l’extérieur, vous vous dites que ça a l’air bien mais tant que vous ne l’avez pas vécu… Et même si je m’étais rendu compte de son talent en tant que réalisateur, j’ai vraiment vu quelqu’un qui a le bonheur de jouer et qui le communique et qui vous embarque et ça, ce n’est vraiment pas si courant que ça.
Mélanie : Mais c’est fou parce qu’on s’est vu et c’était comme si on avait toujours joué ensemble. Il y a comme une espèce de fluide très agréable. Ce qui n’est pas fréquent parce que ça peut mettre du temps d’établir une complicité entre deux acteurs. Là, c’était dès les premières 10 secondes de la première scène qu’on a joué ensemble. On passait de scènes de grande complicité, ce qui n’est pas forcément facile à faire, à des scènes de colère ou on se pourrit. Des sentiments antagonistes à jouer, il faut s’entendre extrêmement bien.
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