Par Alain Vollerin
De Kazuko Masui, journaliste japonaise vivant en France reconnue au Japon comme une des plus vigilantes spécialistes de la gastronomie française, récipiendaire en 2009 d'une médaille honorable (il y en a peu !) celle de Chevalier de l'Ordre du Mérite Agricole.
Cet ouvrage doit beaucoup au talent du photographe Roberto Frankenberg qui travaille pour Vogue, Marie-Claire et Elle. Cet acte éditorial est un des plus réussis et des plus prestigieux que nous ayons constaté dans les dix dernières années. Nous l'avons déjà dit, les photographies sans floutage que certains jugent artistique donnent à la cuisine de Yannick Alléno une dimension onirique, surtout pas mondialisé ou globalisé, mais à l'image de l'expérience du chef du Meurice qui honore ainsi l'esprit trop souvent mis à mal par les aventuriers brandisseurs de verrines, d'une haute idée de la cuisine française. Cet ouvrage noble, élégant, révèle une conception élevée d'un savoir-faire certain. Il doit être regardé comme un exemple proche de la perfection. L'invention est partout présente, mais dans une dignité toujours préservée, et donc infiniment admirable. Quelques exemples : la corolle de noix de coquilles Saint-Jacques, la fine tarte au grain de caviar "golden osciètre", les pommes de terre de Noirmoutier piquées de feuilles de verveine, la sole braisée glacée au corail de homard, les ris de veau en écailles de châtaignes fraîches, et enfin, de quoi séduire définitivement Kazuko Mazsui qui s'installa plus de 250 fois à la table du chef, la pomme d'amour à la framboise parfumée au jasmin. La dorure de la tranche confère à cet ouvrage passionnant l'allure définitive d'un précieux coffret riche de merveilleux secrets gastronomiques.
Editions Glenat – relié – 75€
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