Par Alain Vollerin
François-Jérôme Finas-Audin, animateur de l'Antilope est né dans l'édition. Son arrière grand-père était le célèbre Marius Audin qui rénova cet univers au début du XXe siècle, en lui redonnant du sens, en le réconciliant avec ses origines.
Finas-Audin est baigné par ses nobles aspirations, même s'il s'en défend avec une pudeur compréhensible. Il a souvent de bonnes idées. Il vient d'en réaliser une de manière magistrale autour du personnage de Popeye, l'homme aux gros bras, le mangeur d'épinards. Finas-Audin a sollicité vingt dessinateurs et illustrateurs : Abernot, Ballouhey, Blanc, Caza, Claverie, Depraz, Garnier, Gaydier, Got, Grandjean, Houbre, Jouvray, Kaze. Kerleroux, Lorson, Orhun, Turin, Turrier, Sorrentino. Certains sont de parfaits inconnus ce qui ne les empêche pas d'avoir la grosse tête. Pierre Ballouhey est un pince sans rire, mais alors, vraiment sans rire. Parmi les célébrités, Caza, un ancien de Métal Hurlant ; Yves Got, créateur du baron noir publié dans L'Echo des savanes ; Kerleroux qui dessine pour Le Canard Enchaîné, m'avouait un jour qu'il avait postulé pour succéder à Carlotti à France-Soir, et, Jean Claverie qui a publié plus d'une soixantaine d'albums dont « Little Lou ». Tous acceptèrent de réaliser une planche qui servit à la conception d'un ensemble présenté dans une boîte métallique, comme celle qu'on utilise pour les crayons de couleur. Un très bel objet vendu à un petit prix : 36€. Le jour du vernissage, il y avait un monde fou, croyez-vous qu'il s'en vendit ? Que nenni !… Le quidam visiteur d'expos est parfois balourd. Et, ce n'est pas d'hier !… Les planches originales sont exposées. Popeye est un gros porteur. Plus de la moitié sont vendues. Bonne nouvelle. Pas très étonnant. Il y a un marché sur des travaux de ce genre, sur les pièces uniques à prix abordables. Conscient du phénomène, Dominique Labourier ouvre une galerie spécialisée à quelques encablures dans la rue Cuvier. Adrienne de la librairie Expérience fit des merveilles dans ce domaine. François-Jérôme Finas-Audin est sur le pont depuis pas mal d'années. Il a su se faire apprécier par plusieurs générations de jeunes dessinateurs, souvent issus de l'école Emile Cohl. Il a également l'estime de personnalités reconnues à Paris sur la planète Bande Dessinée. Ses initiatives méritent notre intérêt, notre estime, et notre soutien.
Jusqu'au 3 Juillet 2009
Galerie l'Antilope
99, rue Bossuet – Lyon 6e
Tous les jours 14h à 18h
Sauf dimanche / samedi sur rendez-vous
04 78 42 50 61
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