Par Alain Vollerin
Les aquarellistes sont avant tout des techniciens, des porteurs de savoir faire. Alors que les écoles d'art perdent depuis la révolution de 1968 leurs professeurs de dessin qui, mis en retraite, ne sont pas remplacés par des formateurs capables de maîtriser et de transmettre ces connaissances séculaires, un salon comme celui-ci révèle leur sauvegarde inespérée.
Et pourtant, comme on les a moqués, parodiés, discriminés. Ces salons sont aussi l'occasion pour les politiques de partir à la pêche aux voix. Jean-Pierre Flaconnèche qui attendit dans l'ombre pendant des décennies le maigre pouvoir qui est le sien, n'était guère souriant. Peut-être la grippe. Fallait-il un masque pour dissimuler ses véritables pensées dans la circonstance ? Pourtant, il aurait dû sourire lorsqu'il entendit ce malheureux Michel Havard dont les Lyonnais avisés ne feront ni un député, ni un maire de Lyon, le flagorner par des " mon cher Jean-Pierre " déplacés dans la bouche d'un homme de l'opposition municipale. Il n'avait pas grand-chose à dire sur la peinture, mais au miracle nul n'est tenu. Cette onction extrême lasse le public, comme j'ai pu le vérifier pendant mon séjour dans cette assistance artistique où figuraient quelques bons exposants comme Marius Pierre Cousin, auteur de crépusculaires paysages lyonnais et de roses dont il demeure l'inégalable concepteur, Philippe Allain admirable dans sa rigueur très moderniste, évocatrice d'Edward Hopper, Gilbert Abric toujours studieusement attaché à la quête de sensations inédites, Patrick Galante, Claude Hugouvieux, André Lebreux, Claudius Pralus, traducteur inspiré de notre patrimoine, Jean Sibourg, Georges Boulé, Renée Frats Perret qui donne naissance à des fruits, des fleurs qui illustrèrent longtemps les salles du restaurant de Guy Lassausaie, et enfin, Thierry Grosfilley au geste libéré pour composer des bouquets transcendants de couleur et de lumière. L'invité d'honneur pour la seconde fois est Gilles Durand qui s'avère tout à fait à la hauteur de ses hôtes. Oui, il y a beaucoup à comprendre et apprendre dans la fréquentation de ces artistes sensibles et scrupuleux inscrits au centre des exigences des fondateurs de la société en 1934 : Eugène Villon, Antoine Barbier, Claude Villeton, Joannès Drevet, etc. Félicitons la présidente Janine Gay pour sa détermination et son courage.
Jusqu'au 23 novembre 2009
74ème Salon des Aquarellistes
16, avenue Berthelot – Lyon 7ème
Tous les jours de 10 h à 12 h et de 15 h à 19h et le week-end
Sans lire l’article, je sais déjà que le grandissime critique d’art de LyonPeople aime…