Par Alain Vollerin
A Lyon, on peint des fleurs depuis des siècles mais aussi des fruits délicats, des légumes généreux, des branches fleuries que nous envient les traditionalistes chinois et japonais.
Depuis 1807, on formait à l’école des beaux-arts de Lyon au beau métier de peintre de fleurs. Gonichon, Alexis Grognard, Antoine Berjon, Simon Saint-Jean, Alexandre Thierriat, Lays, et plus près de nous André Perrachon firent de notre Cité dans ces domaines un centre de création inégalé en Europe. Chez les aquarellistes lyonnais contemporains, l’Histoire se prolonge avec un artiste comme Thierry Grosfilley, formé à l’école des beaux-arts, quand cela était encore possible, car le dogmatisme de certains en 1968 a rompu le fil cet enseignement séculaire. Marius Cousin qui vit heureux au cœur du vrai Beaujolais sait encore traduire les mille émotions produites par des roses rayonnantes aux pétales triomphants. Philippe Allain, lui aussi fut élève aux beaux-arts avec Alain et Dominique Vavro. C’est aujourd’hui une référence. Philippe Allain est le plus libre des artistes de ce groupe, pour moi l’un des plus intéressants. Il mériterait une carrière plus réussie. Janine Gay cède la responsabilité de présider la Société à Renée Fra’s-Perret dont les natures-mortes et les bouquets de fleurs décorèrent les murs du doublement étoilé Guy Lasaussaie. Elle n’est donc plus une étrangère pour les gastronomes locaux et du monde entier.
Gilbert Abric est un méthodique, au geste très appliqué. Il aime traduire l’atmosphère sibylline de certaines ruelles du Vieux-Lyon. Claude Hugouvieux peut le meilleur comme le pire. Claudius Pralus est un merveilleux illustrateur de notre cité historique. Il nous restitue notre histoire, nous lie à notre glorieux passé. Il vient de rendre hommage à Antoine Barbier (qui vient d’être magnifiquement honoré par le musée Déchelette à Roanne) l’un des fondateurs du salon en 1934 avec Claude Villeton et Eugène Villon, grand-père de Janine Gay. Citons encore Georges Boulé, André Lebreux, Jean Sibourg, Patrick Galante à la truculente personnalité que nous retrouvons sur ses toiles. Janine Gay vient d’éditer un ouvrage qui restitue le parcours artistique de sa mère Marthe Chambard-Villon (1899-1992) qui atteignait au sublime lorsqu’elle décrivait ses sensations devant un bouquet de lilas, de capucines, de bleuets, de mimosas, ou de roses anciennes. Marthe Chambard-Villon demeurera devant l’éternité le peintre de la fleur à son apogée. Devant certaines de ses aquarelles, on pense aussi à Paul Signac décrivant les ports de France. Vous le voyez la peinture figurative n’est pas morte. Sans contredire les recherches et les apports de l’art contemporain, elle retient et mérite notre intérêt.
Espace Berthelot
14, avenue Berhelot – Lyon 7e
Jusqu’au 18 Novembre 2010
Tous les jours 10h à 12 h et 15h à 19h
Non-stop les week-ends et le 11 Novembre
Métro A et B – Parking rue de Marseille
Tram T2 et T1
0 commentaires