Par Alain Vollerin
La Galerie-l'Atelier animée par Frédérique Cueuille-Laurent accueillait une exposition comprenant soixante-huit œuvres de Lyonnais de la Modernité (c'est-à-dire dans l'influence de Cézanne, Derain, Marquet, Matisse, Bonnard, etc.).
Une foule de passionnés, souvent des habitués du musée Paul Dini et de ses rétrospectives ambitieuses, retrouva avec bonheur cette aventure encore méconnue où s'illustrèrent les Ziniars, leurs fils spirituels Les Nouveaux, les membres du Groupe Témoignage comme l'architecte et compagnon de Tony Garnier Louis Thomas, et les Sanzistes souvent formés à l'école des beaux-arts de Lyon par des membres du groupe des Nouveaux comme Antoine Chartres, Henri Vieilly, René Dumas, etc. On aura remarqué plusieurs œuvres monumentales de Jean Couty dont une sélection sera exposée en octobre à Paris, galerie Larock-Granoff. En compagnie de Frédérique Cueille-Laurent agissant tous deux comme commissaires de cette manifestation, nous avons défendu les compositions parfois surprenantes de quelques célèbres singuliers lyonnais, Jacky Chevasson, Marc Josserand, Alice Gaillard, Thérèse Contestin, Marie-Thérèse Bourrat, Favrène, Evaristo qui révèlent cette propension de la cité lyonnaise secrète, bigote et marchande à générer des outsiders de l'art.
Beaucoup de ces artistes, comme Alain Roche et Jean-Marc Requien doivent leur savoir-faire à l'école des beaux-arts de Lyon. S'il faut répondre à la question : existe-t-il une école lyonnaise ? Nous répondrons oui, sans hésiter, car, plus que n'importe où ailleurs après Paris, notre école des beaux-arts fut capable, à toutes les époques, depuis sa renaissance en 1807, de former des techniciens, et des créateurs. Comment ne pas évoquer le contentement ressenti par les nombreux visiteurs qui retrouvent chez Gilbert Pécoud la liberté de Jean-Albert Carlotti, la puissance de Jean Couty ? Quel plaisir de voir des pastels d'Adrien Bas, le meilleur dans cette discipline avec Pierre Combet-Descombes (dont on présente la ré-édition de son porte-folio de 1917, inspiré par les Fleurs du Mal de Charles Baudelaire) et René Dumas ! Quelle joie de reconnaître dans les natures-mortes d'Antoine Chartres ce timide mais déterminé pionnier de la Modernité (il a dessiné ou peint des milliers de sujets) ! De nombreux livres sur ce thème sont à votre disposition à la galerie.
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