Plus de 600 personnes ont assisté au vernissage de l'expo Couty, dont Alain Vollerin…

Par Alain Vollerin

J'ai pas entendu les beaux discours. Y parait qu'ils étaient fameux. Ah ! Comme il eut aimé çà, le Jean Couty !… Un hommage au musée de Fourvière. Tudieu ! Palsembleu ! Ventredieu (on dirait une chanson de Georges Brassens).

J'avais trop de boulot. Je travaille du ciboulot. J'écris des articles. Y'en a toujours un en retard. Et des nécros ? Qu'est ce qu'ils ont tous à mourir comme cela ? Bien beaux les discours, vrai de vrai, c'est Marco qui me l'a dit. « Vous avez écouté les discours qu'il a dit ? » Vrai, j'entends pas moi. J'écoute attentivement. Un discours de Monseigneur, ça ne s'entend pas, ça s'écoute. Et moi, qui n'étais pas là. Le Gégé a bien causé. Là, y sait faire. Le faux intello. Faux cul. Faux maire de Lyon. (Ah ! vous ne le saviez pas ? C'est son clown socialiste qui gouverne, comme un vieux bourgeois. Pardon. C'est son clone au Gégé. Tout pareil que lui. Prêt à toutes les manœuvres. Capable d'avaler toutes les couleuvres). Monseigneur Barbarin avec son béret de curé de l'occupation ou de l'avant-guerre, il l'a pas connu le Jean Couty. Mais, il a laissé s'exprimer sa foi en l'homme, bien entendu, en l'artiste capable de dire l'engagement des Pères de l'église, des bâtisseurs de cathédrales et d'églises romanes, le quotidien aussi des frères et des sœurs luttant pour la propagation de la Foi. Contrairement à certaines images d'un film, où j'ai vu une momie qui ressemblait à Jean-Jacques Lerrant affirmer que la démarche vers l'art sacré de Jean Couty n'était pas volontaire, je peux témoigner de la détermination de Jean Couty.

Souvenons-nous de sa rivalité avec le peintre Jean Martin, dont les origines remontent aux années d'avant-guerre, vers 1936-37 ? Cette mesquine tentative du journaliste communiste, Jean-Jacques Lerrant, est indigne de l'honnêteté d'un homme de presse qui doit être rigoureux pour ne pas induire le public en erreur. On peut être artiste, et ne pas être de gauche. Jean Couty était à droite, et fier de l'être. Ne faisons pas parler les morts. Mais, revenons à cette exposition qui aurait tellement réjouit l'ami Jean Couty. Elle est superbe, surtout dans les sortes de salles capitulaires où, on imagine encore les moines en prière, où les grands formats rayonnent de la célébration du message divin. Je l'ai déjà dit, dans ces moments-là, le peintre Jean Couty est grand comme un Philippe de Champaigne. Il devient un défenseur des rites chrétiens contemporains. Il les magnifie en les révérant. Tout, dans le cérémonial chrétien devient sous le pinceau de Jean Couty plus fort, plus puissant que dans la réalité. Nous ne pouvons tolérer qu'on touche à la qualité de cet engagement choisi, porté malgré tous les dénigrements par un artiste courageux. Il n'était pas seul. Son ami René-Maria Burlet, proche des théories d'Albert Gleizes animait au sein de sa version personnelle des aspirations du groupe Témoignage de Lyon, des études éclairées par une Foi profonde. Il ne suffit pas d'avoir la main sur l'encensoir, de parler sans savoir dans une vidéo, comme Jean-Louis Touraine, une fois encore uni avec Madame Caussin-Bellon dans la même ignorance. Par contre, je tiens à féliciter Bernard Berthod pour l'immensité de la tâche entreprise pour réussir cette exposition aux allures de rétrospective.

Vous verrez beaucoup de pastels que Jean Couty réalisait pendant les nombreux voyages qu'il fit avec son épouse Simone dans les dernières années de sa vie. Auparavant son existence fut un combat. Car, on ne devient pas un des premiers peintres figuratifs de France sans peindre beaucoup, sans imposer son style, sans le soutien d'une galerie influente, et Katia Granoff fit dès les derniers jours de la seconde guerre mondiale une exposition Jean Couty pour le remercier de son aide précieuse, alors qu'elle s'était réfugiée à Lyon, fuyant Paris pour échapper à l'armée allemande. L'esprit de Jean Couty était imprégné de cette époque de Résistance, de combat. Le lendemain du jour où, le préfet Carrère lui avait remis l'insigne de commandant de la légion d'honneur, je le transportais en ville à sa demande. Je l'entends encore me dire, comment un jour, il avait échappé à la Gestapo, comment il rencontrait Stanislas Fumet et ses compagnons, etc. Quelques jours plus tard, il m'avait remis le tableau qu'il offrait au futur Musée de la Résistance et de la Déportation. Je l'avais confié alors à Michel Noir qui fit le nécessaire. Jean Couty était petit de taille, mais, il avait le sens de la grandeur. Jamais, il n'oubliait que l'homme doit combattre pour s'élever au-dessus de sa condition. Jean Couty était un ami fidèle. Je peux dire ici l'amitié indéfectible qui l'unissait à Jean-Albert Carlotti et à René Deroudille. Leur complicité était immense. Je voudrais rappeler aussi le rôle que jouèrent Jean Martinon et Jean-Claude Anaf pour la consolidation de la cote des œuvres de Jean Couty, dessins et peintures, en salle des ventes. C'est à eux que revient le mérite des premières cotations respectables qui dépassaient largement les 15 000€, ce qui est formidable pour un artiste vivant en Province, à Lyon. Seuls Truphémus, Fusaro et Cottavoz font aussi bien. La foule se pressait. On se marchait sur les pieds. Mais, quel bonheur de partager cet instant de vérité.

Jean Couty

Jusqu'au 19 septembre 2010

Musée d'Art Religieux de Fourvière

8, place de Fourvière – Lyon 5ème

Tous les jours de 10h à 12h30 – 14h à 17h30

Fermé dimanche de Pâques

Entrée 4€ – Tarif réduit 2,50€

04 78 25 13 01