Par Alain Vollerin
Nous devons remercier le maire de Caluire, Philippe Cochet, d’accueillir l’œuvre de ce maître de l’aquarelle que fut Eugène Villon. Il partagera ces remerciements avec l’adjointe à la vie culturelle, Marie-Christine Boulin.
Jeannine Gay petite-fille d’Eugène Villon, peut être satisfaite, son grand-père est honoré, comme il le mérite. En effet, Eugène Villon qui était né à La Haye en 1879, vécut et mourut à Caluire, le 7 novembre 1951. Bien entendu, c’est à Lyon que nous aimerions voir un tel hommage, et même encore supérieur, car les toiles de grands formats ne manquent pas. Eugène Villon a tellement célébré la ville de Lyon avec ses ombres et ses lumières, ses rues étroites, ses vastes places, ses boulevards, ses églises, ses quais ensoleillés. Rares furent ceux, qui comme Eugène Villon surent capter la lumière solaire, l’amplifier pour nous la restituer vibrante sur les murs soudainement enluminés. Alors que le musée des Beaux-Arts de Lyon, à la remorque de Paris qui vient de fêter les Orientalistes (que n’est-on prêt à entreprendre pour faire des entrées ! ), lorgne les charmes de l’Orient. N’eut-il pas été intelligent et cultivé de joindre à cette exposition monumentale une ou plusieurs toiles d’Eugène Villon qui fut membre de la Société des Orientalistes en 1910 ? N’oublions pas que les œuvres d’Eugène Villon figurent dans les collections de musées prestigieux : Musée du Luxembourg, Musée Saint-Pierre à Lyon, Musée de Saint-Etienne, Musée du Petit Palais, Musée de Voiron, Musée Guimet. Regards est un excellent titre, car Eugène Villon percevait instantanément, un climat, une situation, des personnages, des formes, des couleurs qu’il savait pouvoir lui fournir l’objet d’une œuvre. Il avait un œil, comme on dit. Tant de vilains peintres n’en ont pas, que vous me pardonnerez cette expression. Il y a, indiscutablement une proximité avec Antoine Barbier qui vient de bénéficier d’un hommage par le musée des Beaux-Arts de Roanne. Ils se fréquentèrent beaucoup. D’abord à la Société Lyonnaise des Beaux-Arts, puis à la Société des Aquarellistes Lyonnais qu’ils fondèrent en 1934, et dont l’activité perdure par la volonté de Jeannine Gay qui, après des années de dévouement, vient de transmettre la présidence à Renée Fras’Perret. Rappelons-nous que Marthe Chambard-Villon, fille d’Eugène Villon, et mère de Jeannine Gay, fut un peintre de fleurs sensible et inspiré. En visitant cette exposition remarquable, en admirant l’irremplaçable témoignage sur notre humanité de la fin du XIXe à la moitié du XXe siècle, vous vous direz comme moi : " quel bonheur de vivre ces instants de notre passé, de marcher dans les rues que traversèrent peut-être nos aïeux, de partager avec eux ces intenses moments de poésie au détour de l’église Saint-Nizier dans le " Vrai Lyon " où débuta en bords de Saône l’aventure de notre Cité ". Comme moi, vous souhaiterez, la naissance d’un nouveau musée entièrement dédié à ces centaines d’artistes ayant vécu à Lyon, de l’aube du XIXe à la fin du XXe siècle. En attendant, rendez-vous dans le hall de l’Hôtel de Ville de Caluire.
Eugène Villon – Regards
Jusqu’au 26 mai 2011
Hôtel de Ville – Caluire
Place Dr Dugoujon
Lundi au Vendredi
Samedi 8h30 à 12h
Renseignements 04 78 98 80 66
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