Par Alain Vollerin
Bien entendu, de l'Art contemporain, et d'un amour certain pour son prochain. Qui ne connaît Hervé Di Rosa ? Les Lyonnais se souviennent qu'il participa à deux Biennales de Lyon. Créateur du musée des arts modestes à Sète, il s'inscrit comme Robert Combas dans le mouvement de la Figuration Libre qui émergea au début des années quatre-vingt.
La totale liberté, voici ce que recherche avant tout Hervé Di Rosa. C'est un esprit vrai. Il ne feint pas. Il dit tout ce qu'il a dans l'esprit et sur le cœur. C'est un homme engagé qui ne cherche pas à plaire. Les formes qui peuplent les grandes bâches qui remplacent les toiles sont volontairement simples, pour conserver un langage direct qui touche le peuple sans aucun intermédiaire. Ainsi, Hervé Di Rosa peut dialoguer avec tous les humains à tous les bouts de la planète : au Mexique, à Séoul, à Tokyo, à Miami, à Dusseldorf, et maintenant à Séville, où il s'installe pour quatre années. Hervé Di Rosa pourrait être aussi un artiste singulier, un tenant de l'Art brut tant il manifeste le besoin de couvrir toutes les surfaces, même et surtout, les plus grandes en ne laissant pas le moindre espace où sa main ne passe et repasse. Hervé Di Rosa est un enfant qui a refusé un jour de grandir, qui engueule ceux qui lui conseillent de mûrir, d'être grand, un adulte quoi, ce qu'il ne sera jamais. Et, tant mieux. Car, Hervé Di Rosa construit et vit dans un autre monde, là, où il y aurait des artistes modestes. Hervé, tu rêves où quoi ? Tu ne le sais pas. Qu'y a t-il de plus immodeste, de plus ingrat, de plus stupide qu'un artiste ? Un galeriste ? Oui, certainement. Un conseiller de Frédéric Mitterrand, ou notre ministre lui-même ? Ce n'est pas impossible. Un journaliste du Monde ou du Figaro ? C'est probable. Un politicard de gauche, comme de droite. C'est vrai, comment les oublier ? La peinture d'Hervé Di Rosa est semblable à lui-même. Elle parle à l'infini. Je connais au moins trois grands bavards dans le monde de l'art contemporain : Ben, Combas, et Di Rosa. Il y en a certainement d'autres. Parler est devenu une forme d'art. Tout le monde l'ouvre, du vigneron au dentiste, sans oublier les artistes. Les deux premiers sont des menteurs qui vivent de notre crédulité. Les artistes sont des bateleurs de foire, et tant mieux quand, comme Di Rosa, ils allument leurs œuvres aux feux de la rampe.
Jusqu'au 23 octobre 2009
Galerie IUFM Confluence(s)
5, rue Anselme – Lyon 4e – Tel 04 72 07 30 74
Du lundi au vendredi de 10h à 18h et le samedi de 14h30 à 18h
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